Echoes of Ancestral Battles by GALLIC HAMMER Salut katurix ! Ton one man band Gallic Hammer est basé en Suisse. Peux tu nous en dire un peu plus sur la genèse du projet ? Salut Pierre, Tout d'abord, je tiens à te remercier pour cette interview. je me réjouis de répondre à tes questions. Ayant officié longtemps dans divers groupes et projets underground, en tant que batteur, cela faisait longtemps que j'avais envie de créer mon propre projet solo, que je puisse diriger comme bon me semble, au rythme qui me convient . J'aime composer de la musique donc c'était naturel que ça se fasse un jours ou l'autre. Cela a débuté en 2019, sous le nom de Tales Of Invasions. Mon idée initiale était de partir sur un projet viking-epic BM à la Bathory. J'ai donc composé et enregistré une première démo dans la foulée, qui contenait 5 morceaux, dont les pistes "Taïga" et "Fall of The Warrior King()" *qui apparaissent également sur le premier EP de Gallic Hammer...
Dis monsieur, dessine moi un Rock critic Numéro 1 : Laurent Lignon
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INTERVIEW LAURENT
LIGNON « DIS MONSIEUR
DESSINE MOI UN ROCK CRITIC NUMERO 1 »
Qu’est-ce qui t’a amené, dans ta passion pour le metal, à choisir l’écriture
journalistique ?
Rien
de spécial. Je suis de l’époque des fanzines, et un de mes potes trouvait que
j’écrivais bien. On discutait souvent et on faisait les critiques de disques “à
la parole”, autour d’une bière. De fil en aiguille, il n’a pas fallu longtemps
pour qu’il me propose de mettre ça par écrit. Mais je ne me suis jamais
considéré comme un journaliste : je me considère juste comme un fan qui écrit
pour d’autres fans.
Quelle est ta vision de l’envers du décor ? « le milieu » du
journalisme rock et le milieu de la musique ? Ca doit être moins fun dans
les coulisses, non ?
Je
n’en sais rien, et pour tout dire je m’en fous. Je ne fréquente pas le milieu
journalistique, ne vais pas aux soirées de l’ambassadeur. Je ne suis pas
Philippe Manoeuvre. Les seules coulisses que je fréquente sont les backstages
quand des groupes dont les musiciens sont des amis jouent. Et là, en général,
c’est très fun dans les coulisses. Après, je ne vais pas nier qu'il y a des
avantages même pour quelqu'un comme moi qui ne cours pas derrière. Mais, à
moins de vouloir systématiquement s'intégrer dans le milieu en faisant le
sycophante ou le Tartuffe,ce n'est pas
un milieu que je vois comme « toxique » ou
« malsain » : l'envers est, de mon point de vue, le même que
l'endroit et cela me convient parfaitement.
Critique Rock ou journaliste rock, pour toi, quelle est la différence, non
dans les termes mais concrètement ?
Tout
le monde peut faire une critique parce que tout le monde a un avis à donner sur
un disque, un artiste. Et comme on le dit souvent : “la critique est aisée”. Un
journaliste va plus au fond des choses, il doit être le plus possible 0bjectif
dans l’analyse d’un album (ce qui n’empêche pas AUSSI d’être parfois subjectif)
et l’on attend de lui que ses questions dépassent le simple : “Euh alors...
C’est votre 32ème album, présentez-nous votre groupe svp ?” De plus, un
journaliste doit être souple et ouvert : parler de ce que l’on aime c’est très
bien, mais il faut être aussi capable de s’adapter et de parler de ce que l’on
aime pas, et d’argumenter sur le pourquoi on n’aime pas. “C’est de la merde”
n’est pas une critique, juste un avis personnel qui ne sera pas nécessairement
partagé par d’autres personnes. Expliciter en disant « C'est de la merde
PARCE QUE... » et argumenter son avis, c'est là que tu vas faire la
différence entre le travail du journaliste et celui du critique. Dumoins, c’est comme cela que je vois ce
métier.
As-tu commencé par une formation de journaliste traditionnel ?
Non.
Quel a été ton parcours ? (Avant Metallian)
J’ai
démarré vers 1993 en écrivant dans quelques fanzines dont l’Histoire n’a pas
retenu le nom, et dont je ne dispose même pas moi-même des exemplaires, et j’ai
continué sporadiquement durant les années 90. Le vrai déclic s’est fait lorsque
j’ai enfin eu Internet : j’ai découvert les forums et les chat rooms, notamment
l’officielle de Dimmu Borgir où j’avais été invité par un ami chilien vers
2003. De fil en aiguille, j’ai fait mon trou sur le Forum où j’ai fini par
devenir modérateur, puis administrateur. Il y avait une section où les fans
pouvaient chroniquer des disques, j’ai donc recommencé à écrire des pavés en
anglais pour parler des disques qui m’intéressaient. Quand Dimmu Borgir a
torpillé son propre Forum pour passer aux réseaux sociaux, j’étais déja passé à
autre chose : Cryptic Madness, base de données et de chroniques Metal
francophone sur laquelle j’ai fait un sacré paquet de chroniques à partir de
2004. L’ambiance sur le Forum était totalement WTF, on ne s’interdisait rien en
terme d’humour ou de chroniques, et on avait quelques bons cas sociaux qui nous
écrivaient parfois. Je suis resté sur CM jusqu’à la fin, grosso modo vers 2009
: à cette époque, j’avais déja recommencé à écrire occasionnellement dans des
fanzines comme Devilement ou Skald !, et sur Doom-Metal.com. Je lisais
Metallian depuis la période où c’était un fanzine écrit en anglais et imprimé
au Canada, donc j’avais suivi leur évolution en magazine : j’ai vu qu’ils
recherchaient des journalistes, et l’idée de postuler m’est venu suite à la
chronique qui avait été faite du “Slow Transcending Agony” de Ataraxie. C’était
un texte où l’on voyait que celui qui l'avait écrite n’était pas motivé par le
disque, et avait écrit une série de phrases passe-partout sans vraiment donner
d’avis. Personne, ou presque, ne parlait de Doom Metal dans les magazines
français donc je me suis dit : “S’il faut qu’il y en ait un qui parle du style,
autant que ce soit moi”. J’ai envoyé des exemplaires de mes interviews à
Laurent Michelland, il m’a appellé en retour, le courant est super bien passé
et voilà comment j’ai intégré l’équipe.
Si tu devais décrire les moments forts d’une rédaction telle que
Metallian, au mois, à l’année ?
La
période estivale, car c’est celle des festivals (on notera la beauté de la
rime) : c’est la période la plus forte car il faut être sur le pont pour rendre
les reports à temps tout en tenant compte que le mois de Septembre est celui
dans lequel les labels sortent le plus de disques pour palier les mois d’été où
en général le budget est consacré à autre chose.
Quelle école du journalisme te touche le plus, en tant que lecteur, en tant
que pro ?
Le
Gonzo. Hunter S. Thompson reste l’un de mes maîtres en la matière. Ce dont tu
parles doit avoir un lien avec ta propre vie. Cela n’a aucun sens de parler de
quelque chose dont tu n’as pas fait personnellement l’expérience.
As-tu un journaliste rock, Metal en particulier, qui a été un modèle, un
mentor, ou a tout simplement déclenché le désir de faire comme on dit « le
même métier que lui ».
Non,
personne n’a déclenché d’envie d’écrire. Mais il y a quand même des
journalistes dont le travail m’a pas mal marqué en dehors de Thompson :
-
Lester Bangs : le Maître Absolu, le plus grand journaliste Rock de l’Histoire.
Point barre. Il n’y aurait pas de journalisme Rock sans lui. Ne te prétends
JAMAIS journaliste si tu n’a jamais lu Bangs.
-
John Peel : la même chose, mais en version audio. Peel a fait découvrir à des
générations d’auditeurs lambda des trucs incroyablement extrêmes, et aux
audteurs lambda des trucs comme le Dub. En plus, il écrivait super bien.
-
Francis Zégut : le John Peel français, mais en beaucoup plus centré Hard
Rock/Heavy Metal. On ne pourra jamais rien reprocher à un mec qui passait du
Skyclad sur RTL.
-
Phil Pestilence : en plus de 70% de ma culture Death Metal, je lui dois
surtout, PRINCIPALEMENT même, le fait de m’avoir inoculé le virus du Doom Metal
grâce à sa chronique du live 1990 de Candlemass dont la première phrase m’avait
marqué au fer rouge : “Et si nous doomions ensemble dans la salle à manger ?”
J’ai acheté l’album sur cette simple phrase, sans même connaître le groupe, par
simple curiosité. Et le Doom Metal ne m’a plus jamais quitté depuis.
-
Emmanuel Potts : Aaaaah le bon
Docteur Potts !! Je lui dois quasiment toute la base de ma culture en
terme de Rock Indé' US et mon intérêt envers le Stoner grâce à ses chroniques
de disques en import et sa rubrique « Forces Parallèles » dans Hard
Force. Grâce à lui j'ai découvert Hüsker Dü et Sugar, les Meat Puppies, Les
Thugs, Nomeansno (et tout Alternative Tentacles, en fait), Lard, Neurosis,
Masters Of Reality, mais aussi The Obsessed entre autres… Si il n'avait pas
parfois bon goût (il n'aimait pas My Dying Bride, le cuistre !!;p), il m'a
ouvert un univers à la fois éloigné mais pourtant très proche du Metal
traditionnel.
-
Steph Hervé : Lui a complété le boulot de Potts en me faisant notamment
découvrir certains trucs d'Electro-Industrial comme K.MF.D.M., le Dub ,
G.G. Allin, des trucs de Hip-Hop bien barrés (genre Onyx, The Gravediggaz, le
Wu-Tang Clan…). Mais je lui dois surtout de très grandes découvertes
littéraires comme Virginie Despentes (qu'il était le seul à défendre lorsque
« Baise-Moi ! » est paru pour la première fois chez Florant-Massot),
Jamie Delano ou Hubert Selby Jr. Un type de littérature qui non seulement
correspondait à ma mentalité de l'époque, mais était aussi totalement en phase
avec toutes les musiques différentes que je découvrais et écoutait.
-
Olivier “Zoltar” Badin : Il représente l’archétype même du fan tellement motivé
par sa passion qu’il a choisi et réussi à en faire son métier, sans jamais se
détourner du but fixé, en ne se laissant jamais abattre ou rebuter par les
difficultés. Il est arrivé là où il en est par sa propre volonté, et en plus il
écrit bien sur un tas de sujets musicaux très différents. Des journalistes
actuels (sous-entendu : de ma génération), c’est l’un des seuls dont je lis les
articles avec grand plaisir, que ce soit pour ses travaux en français comme en
anglais. Je dirais même que personnellement il représente une forme d’idéal
d’écriture que j’essaie modestement d’atteindre à ma manière propre. Et puis en
plus, c’est un mec super sympa dans la vraie vie.
On connait les grands noms de la critique rock, mais quelle est l’histoire de
la critique Metal ?
Elle
commence à la fin des années 70 avec les chroniques de Philippe Manoeuvre sur
Motörhead et le Blue Oyster Cült, les articles de “Best” consacré à Iron Maiden
et elle continue avec l’apparition des premiers magazines spécialisés comme
“Enfer Magazine”, “Metal Attack” puis “Hard Rock Magazine”. Le reste, c’est l’
Histoire...
Pour toi, un bon journaliste c’est quoi ? Un bon journaliste Metal,
c’est quoi ?
J’ai
déja un peu répondu plus haut mais en gros : quelqu’un qui connaît bien le
sujet dont il parle, qui dispose de suffisamment d’imagination pour éviter les
lieux , de suffisamment de passion pour s’investir totalement dans son sujet et
de suffisamment de recul pour pouvoir parler d’un disque de la manière la plus
neutre possible. C’est aussi quelqu’un dont la passion reste le motivateur
principal.
Quels ont été jusqu’ici, tes grands moments en tant que journaliste
Metal ?
Si
l’on excepte Tony Iommi, j’ai interviewé tous les grands noms qui ont fait le
Doom Metal plusieurs fois : Dave Chandler, Wino, Lee Dorian, Leif Eidling,
Bruce Franklin, Erik Wagner, Albert Witchfinder, Peter Vicar, les frères
Maijala, Gaz Jennings, Aaron Stainthorpe, Nick Holmes, Greg MacIntosh, les frères
Cavanagh, Bobby Liebling, Victor Griffin, etc... Au fil des ans, des rencontres
et des interviews, certains sont devenus des amis comme Juha Raivio de Swallow
The Sun ou Juhani Palomäki (R.I.P.) de Yearning/Colossus. Je pourrais t’en
citer une centaine d’autres, comme Dani Filth avec qui c’est toujours un
plaisir de boire un coup et de discuter cinéma, où les frères Cavalera à la
période “Arise”, ou ‘Corpsegrinder’ Fischer (on fini toujours sur une grande
conversation sur les comics d’horreur), et beaucoup d’autres. Mais c’est
toujours vers le Doom que mes meilleurs souvenirs vont.
De même as-tu eu des déceptions, as-tu vu tombé tes
« idoles » ?
Jamais,
car seuls Tony Iommi et Lemmy ont droit à ma vénération. Et ils n’ont jamais
déçu.
Que préfères-tu comme forme d’écriture journalistique : chronique,
interview, portraits, reportages ? Pourquoi ?
Aucune
en particulier. Je m’adapte, comme j’estime que tout bon journaliste doit être
capable de le faire. Mais dans ta liste, je dirais ‘interview’ tout simplement
parce que j’ai tendance à les effectuer plus comme une simple conversation avec
l’artiste que comme un jeu de questions/réponses. Et de toute façon, dans
99 % des cas l'interview tourne à la conversation entre l'artiste et moi
dans les 5 minutes hahaha !! J’ai ma méthode, même quand je ne peux pas
faire l’interview de vive voix, afin que cela ressorte toujours ainsi.
Subjectivité. Quelles sont les retombées lorsque tu écris une critique négative
sur un groupe ?
(Retourspar Les fans/les groupes/Les labels :
cela t’influence t’il ?)
Rien
de spécial. Bien évidemment, avec l’avènement d’Internet, il y aura toujours
quelqu’un quelque part pour dire que tu es un imbécile qui se la pète et n’y
connaît rien, mais je m’en fous royalement. J’ai mon avis, que j’argumente, et
les gens ont le droit de ne pas le partager et les groupes de ne pas
l’apprécier. Mais je n’ai jamais aucun groupe qui m’a blacklisté pour une
chronique, justement parce que j’argumente toujours mon avis. Je n’hésite même
pas à dire à un groupe en interview que je n’ai pas été convaincu par l’album
et pourquoi, et les musiciens préfèrent en général avoir quelqu’un qui est
franc à ce niveau plutôt que quelqu’un qui va leur dire en interview “votre
disque est génial” et ensuite faire une chronique négative. Par exemple,
Christofer Johansson de Therion m’a remercié d’avoir été franc avec lui en ce
qui concerne mon avis sur leur dernier album car pas mal de journalistes,
notamment en Allemagne, avaient été assez hypocrites avec eux sur ce coup-là. Objectivité/Subjectivité : comment gères tu ces deux « impossibles
souhaitables » du journaliste rock et Metal ?
Très
bien, merci :)
Il
n’y a pas de secret, je bosse dur pour essayer d’être le plus objectif
possible. Je décris un album, je dis ce qui selon moi va ou ne va pas,
j’argumente en restant le plus neutre possible : ça, c’est l'objectivité.
L’avis final peut-être légèrement subjectif, mais il sera toujours basé sur mes
arguments précédents. Je ne me base pas sur le style pour dire si c’est bon ou
non. Par exemple, je n’aime pas le Metalcore actuel (enfin , des 19 dernières
années) mais je connais suffisamment le style pour pouvoir discerner si il y a
de l’originalité, si les musiciens jouent bien, s'ils ont une personnalité
propre et ne sont pas de simples copieurs... Bref, pour pouvoir dire si l’album
est bon ou non. Que je ne l’aime pas n’entre pas en ligne de compte : je ne
suis pas fan de Death technique, pourtant clairement Gorguts est un groupe
phénoménal dont les derniers albums sont des chefs d’oeuvre... Que je n’aurais
jamais chez moi parce que ce style de musique ne me parle pas.
La presse Metal. Comment décrirais-tu la presse Metal en en France ? À
l’étranger ?
Vu
qu’il n’y a que 2 magazines en France (Rock Hard et Metallian), je dirais
qu’elle est au mieux moribonde chez nous. Paradoxalement, nous avons en France
plein de fanzines de qualité qui se portent très bien. C’est différent à
l’étranger, où la presse Metal se porte relativement bien : c’est dû à la fois
à des différences culturelles très profondes (la Finlande est par exemple un
pays dans lequel le Metal est la musique mainstream locale) mais aussi parce
que l’exigence des lecteurs en terme de qualité est beaucoup plus élevée : un
lecteur allemand attendra d’un magazine beaucoup plus qu’un lecteur français.
L’autre truc important à noter est qu’en France, les nouvelles générations de
fans étaient beaucoup plus accros aux webzines d’abord, et aujourd’hui aux
Youtubeurs Metal, plus qu’aux magazines imprimés. Et même si les webzines sont
un prolongement du magazine physique, avec leurs qualités et leurs défauts, ils
ont permis de révéler une génération d’excellents chroniqueurs comme Sakrifiss
de Transylvanie ou Glaume. Alors que les Youtubeurs semblent représenter
l’alternative ignorante au webzine : parfois, on se croit dans “Idiocracy” ! En
parallèle, il y a une vraie fracture en France entre la scène Metal ‘grand
public’ des Hellfest et Download et celle plus Underground. On a l’impression
chez nous qu’il y a en fait deux scènes diférentes, qui ne se supportent qu’à
peine et se mélangent rarement. Phénomène que je ne retrouve pas à l’étranger.
Es-tu investi aussi dans la production, joue-tu dans un groupe ?
Non
et non
Est-ce qu’un bon fan de Metal peut faire un bon journaliste Metal ?
S’il
a les capacités que j’ai cité plus haut, alors oui. Sinon, il finit Youtubeur
et participe à l’aliénation et la dégradation de la scène en balançant des
tombereaux d’idioties souvent ignorantes qui seront reprises en amplifiées par
d’autres.
Actuellement, si tu devais citer un modèle de Magazine étranger, dans ton
domaine, ce serait lequel ? Un journaliste qui t’impressionne ?
Terrorizer
Magazine était un modèle pour moi à l’époque, remplacé depuis par Decibels
Magazine et Zero Tolerance pour ce qui est des magazines anglophones. Pour les
magazines étrangers non-anglophones, Miasma Magazine reste un modèle de
magazine consacré strictement au Metal extrême.
Pour
les journalistes, j’ai déja répondu plus haut :)
Le milieu Metal, tu le vois évoluer à travers ton lectorat, celui de
Metallian, quelles sont tes observations personnelles à ce sujet, depuis que tu
sévis ?
Comme
dit plus haut, le lectorat (et la scène dans son ensemble) est en France divisé
en deux factions dont on se demande parfois si elles sont compatibles. La
recrudescence de Youtubeurs participe beaucoup à cette fracture, car 99% d’entres
eux sont soit totalement ignorants de ce dont ils parlent, soient souvent
motivés par des petites rancoeurs personnelles et une forme de mesquinerie. Il
y a excessivement peu de Youtubeurs que je trouve intéressant : mon favori est
probablement Sakrifiss de Transylvanie, car il allie une culture
particulièrement pointue du sujet dont il parle (le Black Metal) avec un recul
et un humour bien particulier qui lui permettent de ne pas faire le donneur de
leçons.
Quand un petit jeune te demande quelles sont les qualités requises pour
devenir le prochain Laurent Lignon, un jour, tu lui réponds quoi ?
Il
n’y en a pas, parce que je suis unique :)
Blague
à part, les qualités que j’ai déja cité plus haut couplées à une énorme dose de
passion et de connaissance du sujet. Être passionné d’un style musical c’est
bien, mais sans la connaissance du sujet on ne finit par sortir que des
conneries et à devenir Youtubeur pour créer d’autres gars aussi idiots que soi
(genre « Metalliquoi ? »). On peut se passer d’une telle
évolution.
Pour toi, une bonne interview, c’est quoi,c’est comment, tu as un exemple mémorable ?
Une
bonne interview est celle dans laquelle l’artiste se sent tellement en
confiance qu’il va te parler de trucs personnels auxquels tu n’aurais pas pensé
mais qui sont intéressants. La meilleure interview est toujours celle qui sort du
canevas question/réponse. J’ai donné quelques exemples plus haut d’interviews
mémorables, mais l’une de mes préférées reste avec Matt Pike de High On
Fire/Sleep : on convient d’un rdv téléphonique et lorsque j’appelle, il était
en pleine teuf, totalement défoncé et bourré... L’interview a très vite dévié
sur des trucs complètement WTF comme les complots reptoïdes, les anciens
Atlantes qui auraient infiltrés le congrès US, etc...Bizarre, mais très fun et Matt est un gars
réellement sympa dans la vraie vie quand il est dans son état plus ou moins
normal.
Combien de fois écoutes-tu un disque avant de le chroniquer ?
4
fois minimum. En général, j’écris la chronique durant la 4ème écoute.
Combien de kilos de musique te mets tu dans les oreilles chaque jour ?
Entre
3 et 5 heures. C’est variable, ça dépend de beaucoup de paramètres. Mais j’ai
toujours un truc à écouter à un moment ou à un autre.
Comment définirais-tu « la culture Metal » ?
Connaître
la scène, aimer la scène, s’investir dans la scène. Pour paraphraser Euronymous
: “Nous n’avons pas besoin de plus de touristes, nous avons besoin de plus de
fanatiques”
Tu travailles aussi sur des fanzines. Peux-tu nous en parler et nous
dire ce que cela t’apporte de différent de ton travail dans Metallian ?
Plus
de libertés en terme d’espace et de contenu. En temps que magazine financé en
partie par la publicité, Metallian est dépendant des sorties des gros labels
(c’est pareil pour Rock Hard, sauf que eux travaillent avec des labels
beaucoup, beaucoup plus gros que Nuclear Blast ou Century Media), du coup on
donne la place à des groupes majeurs comme Testament, Cannibal Corpse ou
Watain, ce qui est logique. Et forcément, il faut de la place pour mettre
autant de monde dans chaque numéro. Un fanzine n’a pas ce genre d’obligations :
on y interviewe qui on veut, comme on veut et ça dure le nombre de pages que
l’on veut.Cette grosse liberté
supplémentaire se traduit par le fait que l’on va toucher un public beaucoup,
beaucoup plus restreint : mais est-ce vraiment un mal ? Le lecteur d’un fanzine
est souvent plus exigeant que le lecteur d’un magazine, et souvent aussi autant
connaisseur (sui ce n’est plus) du sujet que celui qui fait l’interview. En
conséquence, il faut souvent lui en donner plus. Quel groupe rêves tu encore de rencontrer (ou n’as-tu pas encore eu l’occasion
de rencontrer) ?
J’ai
rencontré tous les groupes de mes rêves au minimum une fois, même les plus
grosses stars US. Les seules personnes que je souhaite pouvoir interviewer un
jour sont Tony Iommi (ce qui se fera peut-être) et Rozz Williams (ce qui
restera un rêve).
Tes 25 groupes préférés/Labels/Livres sur
le Metal/Films sur le Metal ?
Groupes (juste le Metal, par ordre alphabétique)
: Angra, Beherit, Black Sabbath, Candlemass, Cult Of Luna, Darkthrone,
Darvulia, Entombed, Evoken, Godsend, Iron Maiden,Katatonia, Killers, Malhkebre, My Dying
Bride, Neurosis, Paradise Lost, Pentagram (US), Saint-Vitus, Saxon, Sentenced,
Solitude Aeternus, Thergothon, Trouble, Yearning…
Labels : I Hate Records, Triumph Ov Death
Records/La Fin Du Monde, Firebox Records/Firedoom, Alternative Tentacles,
Neurot Recordings, Forgotten Wisdom Productions, Infernö Records, Emanes Metal
Records, Temple Of Mystery Records…
Livres : tout ce qu'écrit Dayal Patterson,
plus « The Devil's Cradle » et « Doom Metal Lexicanum »
Films : Detroit Rock City, Wayne's World 1
et 2, The Decline Of Western Civilization Part 2 : The Metal Years,
Hardware...
Si tu n’avais pas fait ce métier, tu
aurais fait quoi ?
Poronhoita Suomen Lapissa... Je te laisse le plaisir de
découvrir par toi-même ce charmant métier :)
Comme le disent certains musiciens,
est-il vrai, pour toi, qu’un auteur ou un journaliste Metal ou Rock est un
« musicien frustré » ? Cela t’atteint-il quand tu lis ou entends
cela ?
Non, totalement rien à foutre.
Ton proverbe préféré ?
“Tout vient à point à qui sait attendre”
La musique que tu détestes le plus au
monde
“Il n’y a pas de mauvaise musique, juste de mauvais
musiciens.”
C’est ce que je disais avant de découvrir l’existence
du Crunkcore, et je dois dire que cette découverte m’a fait très radicalement
changer d’avis depuis :)
A part le Metal, tu aimes quoi comme
musique ?
Un peu de tout, même si mes préférences majeures vont
vers des genres appartenant à ce que les allemands appellent ‘Schwarze Scene’ :
Gothic Rock, Post Punk, Heavenly Voices, Darkwave, Coldwave... En fait, j’en écoutais
déja avant de découvrir le Metal, et je n’ai pas cessé après ma découverte de
la musique aux Décibels chevelus.Musicalement, je ne me limite pas : si j’écoute un morceau qui me plait,
j’approfondis et j’achète le disque si réellement ça me touche d’une quelconque
manière sans tenir compte du style. Il y a toujours des styles que je
préférerais toujours plus que d’autres, ceci dit.
Espace vierge : exprimes toi
librement ici
Rien de plus à dire que “Salut, et merci pour le
poisson... Et l’interview” ;)
Merci Laurent J
Allez, en l'honneur de Laurent, un petit coup de Doom Metal pour finir, le fabuleux album de Candlemass " Nightfall" !
INTERVIEW VINDSVAL OCT 2019 "Je ne peux pas me contenter du hasard ou du non-sens, mon esprit refuse complètement cette idée dont beaucoup semblent aujourd'hui s’accommoder" (Vindsval) William Sheller chante qu'il veut être un homme heureux...je ne sais pas si c'est possible, mais en tout cas, pour moi, avoir le privilège de cette interview est une des choses qui se rapprochent le plus du bonheur. C'est la deuxième fois que le maestro se confie a moi, et cette fois encore plus longuement. C'est sans doute son interview la plus intime, la plus personnelle, et, selon ses mots, probablement la dernière qu'il donnera, l'homme préférant la solitude du créateur. Une dernière fois donc, et ceci nous a permis d'aborder l'enfance de Vindsval, son rapport a l'art, a l'esthétique, au showbiz, la philosophie, la poésie, la lumière, l'histoire...et le black metal, bien sûr. Bref, sans doute la meilleure interview que j'ai eu l'oppor...
Olivier Déhenne Premières Fois Nouvelles 2019 L'Age d'Homme - Collection Contemporains Olivier Déhenne ? si, comme moi, vous possédez quelque bagage culturel en termes de musiques sombres et underground, vous devez connaître l'oeuvre d'Eros Necropsique, entité étrange et noire, dont les textes poétiques dévoilent depuis plusieurs décennies un romantisme macabre réunissant comme il se doit les pulsions de vie et de mort d'Eros et de Thanatos, conjugués dans un écrin musical gothique. Ce n'est pas d'Eros Necropsique que je vais ici vous entretenir, ni même d'ailleurs de musique, puisqu'il se trouve qu'Olivier Déhenne est également écrivain. Après un premier roman sous forme de journal intime - Les Miasmes de La Claustration - c'est ici sous la forme du recueil de nouvelles que la plume d'Olivier est venue se plonger dans le sang et les liquides corporels les plus divers. Cela va de soi, ces nouvelles ne sont pas destinées aux âmes sen...
Nicolas Claux : Put The Fun In Funeral, une/an interview avec/with Le Scribe Du Rock "Peuple de France, le gouvernement te ment. Si j’ai appris une chose dans les morgues, c’est que ton espérance de vie se raccourcit à vue d’œil. Cancers, AVC, diabète, et désormais virus de plus en plus virulent, ton compte à rebours est déclenché. Achète un Bundyldo avant qu’il ne soit trop tard" (Nicolas Claux) S'il est vrai que Nicolas Claux (ou Castelaux comme nom de plume selon les cas) a commencé sa carrière à la rubrique faits divers (profanations de sépultures, cannibalisme, utilisation du sang comme "drink" et finalement meutre) il a commencé une deuxième vie après des années d'incarcération. Se découvrant une passion assez logique pour le metier d'agent mortuaire, qu'il a pratiqué de nombreuses années, il est aujourd'hui directeur de collection chez Camion Noir (le pendant "macabre" du Camion Blanc), mais aussi patron du site de murderabilia...
WINTERMOON Cold Sky Rising 2023 Black Metal Epique Oui, "winter moon" est bien le titre d'un morceau d'Immortal, et cela n'est pas un hasard. Cet album aux tonalités glaciaires impose Wintermoon comme digne successeur de l'Immortal le plus épique et du Bathory de l'ère Blood, Fire, Death. Il serait pourtant trop simple de limiter la description de ce premier album (après deux Eps) à du name-dropping. J'avoue avoir été soufflé par la qualité des compostions de Cold Sky Rising ! Les neuf titres qui composent cet album sont le fruit inspiré du travail de Gryp, musicien accompli. Ainsi, loin du salmigondis infâme que peuvent générer certains groupes "underground" nous nous retrouvons ici face à un disque très abouti, porté par un black metal épique et majestueux, habité de riffs inspirés aux colorations heavy/black et créant une envie irrépressible de l'écouter encore et encore. Les soli aussi, chose rare de nos jours, nous entrainent et...
ATTENTION ! Groupe avec humour ! Quand j'ai décroché l'interview qui suit avec l'ami Albatard (le bassiste, vous savez, le mec qui accompagne les musiciens partout 😂 ) je n'avais qu'une inquiétude : qu'il déconne tellement qu'il ne réponde pas à mes questions. Alors, rassurez-vous, en ces jours gris, l'humour de l'ami est bien là, et ça fait vraiment du bien, mais il a eu la gentillesse de jouer vraiment le jeu de cette interview rétrospective où nous revenons en détail sur 20 ans de Gronibard ! Et puis ne vous inquiétez pas, on rendra aussi un bel hommage à Corbier...Et en plus il y a du scoop dans l'air, comme disent les journalisses, Gronibard attendraient un nouveau bébé !! Vous êtes devenus un des groupes les plus importants du grindcore en France, et les fondateurs d’un grind «rigolo » et potache, très axé sur les histoires de fesses. Pouvez-vous nous rappeler un peu les conditions de la naissance du groupe et pourquoi ...