Echoes of Ancestral Battles by GALLIC HAMMER Salut katurix ! Ton one man band Gallic Hammer est basé en Suisse. Peux tu nous en dire un peu plus sur la genèse du projet ? Salut Pierre, Tout d'abord, je tiens à te remercier pour cette interview. je me réjouis de répondre à tes questions. Ayant officié longtemps dans divers groupes et projets underground, en tant que batteur, cela faisait longtemps que j'avais envie de créer mon propre projet solo, que je puisse diriger comme bon me semble, au rythme qui me convient . J'aime composer de la musique donc c'était naturel que ça se fasse un jours ou l'autre. Cela a débuté en 2019, sous le nom de Tales Of Invasions. Mon idée initiale était de partir sur un projet viking-epic BM à la Bathory. J'ai donc composé et enregistré une première démo dans la foulée, qui contenait 5 morceaux, dont les pistes "Taïga" et "Fall of The Warrior King()" *qui apparaissent également sur le premier EP de Gallic Hammer...
ENTER THE VOID ! INTERVIEW AVEC BLURR THROWER (Atmospheric Black Metal)
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A l'instar de Time Lurker, Paramnesia et autres Ash borer, Blurr Thrower s'inscrit dans le courant "cascadien" du Black Metal atmosphérique. Découvrez ici plus en profondeur cette excellente signature des Acteurs de l'ombre productions ! Le Scribe
Bonjour Blurr Thrower, et un grand merci de répondre à mes
questions. Pouvez-vous évoquer pour nous la fondation du groupe ?
BLURR
THROWER est la mise en abîme de concepts qui m’animent depuis tout
gosse. Il s’agit donc d’un projet qui allie le plus possible
d’images, de son et de textes qui illustre la diégèse de
l’univers que j’ai besoin d’exprimer, d’accoucher d’une
certaine manière. En cela l’idée fondamentale du projet est de se
rapprocher du plus possible du « gesamtkunstwerk» allemand,
plutôt que d’un simple groupe de musique. Initialement je ne
savais pas si BLURR THROWER allait être un film, un disque ou un
bouquin. C’est pourquoi BLURR THROWER est avant tout très
cinématographique dans son approche, en mode « cinéma de la
nouvelle vague française » : lent, méticuleux, spectral,
home-made et très, très pompeux.
L’idée
fondamentale pour cela est donc de partir d’une base très intime,
voire psychanalytique, et de transposer cela dans une démarche qui
vise ou tente de communiquer avec chacun. On part de quelque chose de
très personnel pour aller vers une forme d’onirisme universel
faisant fi de notion clanique ou de confrérie. BLURR THROWER est
apatride. En cela je pense avoir une démarche radicalement opposée
contre la scène, qui se veut plus élitiste et communautaire dans la
forme, ce que je refuse résolument. Nous reviendrons sur tout cela
peu après.
Bien
sûr je ne dis pas que j’arrive à faire tout cela, j’essaie
simplement d’exprimer la démarche qui m’anime.
Un excellent premier album, Les
Avatars du Vide, sorti
cette année chez Les Acteurs de L'ombre est votre carte de visite.
Deux longs morceaux hypnotiques et obsédants. Pouvez-vous nous
parler de vos influences et de la manière dont vous avez forgé
votre son ?
Les
Avatars du Vide sont la résultante d’une démarche
psychanalytique, ayant sondé au plus loin possible dans des méandres
et des abysses qui peuvent m’être propres. C’est une tentative
d’illustrer la vacuité, l’orgueil, le remord et la solitude en
se prenant pour sujet. En effet je souhaite que BLURR THROWER ait une
démarche la plus pure dans son côté corrosif et, dans ce concept,
m’inclue en première ligne d’une perspective nihiliste. Cela a
été le terreau et principale vecteur artistique de l’œuvre,
incluant le son. C’est pourquoi l’ensemble de cette dernière ont
été réalisé par mes soins, que ce soit les textes ou la
production. BLURR THROWER est une arme dont le canon est braqué
contre soi-même, avant les autres. En cela le projet ce veut d’un
pur nihilisme. Absolu, impondérable, que je ne ressens pas dans la
scène actuelle, se voulant élitiste et uniquement braqué sur les
autres, sans se rendre compte que parfois, l’auteur est la première
victime des clichés qu’il accuse.
L’artwork
quant à lui a été réalisé en étroite collaboration avec Cäme
Roy de Rat, avec un soin méticuleux pour retranscrire du mieux
possible l’univers de BLURR THROWER.
Concrètement
l’écriture des Avatars du Vide a été une expérience très
longue et envahissante, profondément autodestructrice. Cela a mis
mes proches et moi-même au fond, et j’ai encore beaucoup de mal à
revenir de la diégèse de l’univers qui m’habitait durant le
processus de création aujourd’hui.
Vos paroles, pas forcément compréhensibles à l'oreille, sont d'une
grande qualité poétique et littéraire, et dépeignent les
tourments de l'âme, la mort et le vide omniprésents. Comment s'est
déroulé le processus d'écriture ?
J’écris
constamment des poèmes et nouvelles dans l’univers de BLURR
THROWER. Les textes ont été écrits avant la composition des Avatars
du Vide. En général j’écris surtout après un choc visuel ou
olfactif. Un film ou un tableau, l’odeur d’un mec ou d’une meuf
croisée dans le métro, dans un bar, une scénette spécifique dans
un environnement particulier… ça évoque immédiatement des
couleurs que je souhaite retranscrire par le son ou un texte. On
retrouve l’idée d’avoir un projet global et extra-musical. A
titre d’exemple j’associe parfaitement cette œuvre à ce que je
tente de réaliser :
C’est
ma vision du Black Metal : Halluciné, mystique, lancinant,
autant enivrant que toxique, un huit clos dramaturgique et un peu
punk, à ma manière.
Des écrivains fétiches ?
L’écrit
est une source d’inspiration et de réflexion aussi importante que
la musique pour moi. Evidemment Baudelaire, vu que BLURR THROWER est
finalement ma vision de L’invitation
au Voyage,
en moins bien. Toute la vague romantique française et anglaise du
XIXième est essentiel. Poe, Verlaine etc… Pas mal de philo ou
essai aussi que j’essaie de m’approprier, ça va de Nietzsche à
Valérie Rey-Robert en passant par Colette ou Martinet…
Prochainement
j’aimerai me plonger dans les œuvres de Françoise Héritier, si
j’arrive à ne pas relire une millième fois la compagnie noire.
Votre vie musicale AVANT Blurr Thrower ?
Elle
est composée de nombreuses choses mais n’est que les brouillons et
croquis de ce qu’est et sera BLURR THROWER et n’a donc aucune
importance aujourd’hui.
Vous vous revendiquez de la mouvance du Black Metal « cascadien »,
ce qui ramène à des groupes comme Wolves in The Throne Room,
Panopticon ou Agalloch. Cette mouvance est connue pour avoir un
rapport très fort à la nature. Est-ce aussi votre cas ?
C’est
une question importante, car à mon sens il y a un immense malentendu
sur ce point, très certainement dû à ma vision du Cascadian qui
est peut-être erroné, n’étant pas du tout un spécialiste en
histoire et classification du Black Metal. Je m’explique :
Je
respecte grandement ce type Black Metal mais ne me sens pas du tout
proche de cette scène pour des raisons de divergences
diégétiques radicales : quand leurs chants évoquent les forêts
verdoyantes et apaisées, nous décrivons des paysages dévastés et
brumeux. Quand ils songent aux cerfs, aux biches et aux loups, nous
sommes terrifiés par des créatures difformes et éthérées. Nos
spectres sont maudits, l’air de nos plaines est irrespirable,
chargés des vapeurs d’opiums et de toxines. Un
empereur avec pour trône une civière.
C’est une vision très française je pense, un peu romantique, un
peu dramatique et corrompu, peut-être même un peu baroque, au fond
très inspiré d’Artaud dans l’image. Il n’a rien à voir avec
le caractère bucolique du Cascadian le plus visible. Il en est au
contraire l’exact opposé.
J’ai
aussi le réflexe de ranger parmi le Cascadian tout ce qui touche de
près ou de loin au Black Metal dit Atmosphérique US. J’intègre
donc dans le style avant tout ASH BORER, WEAKLING, FELL VOICES, qui
ont une vision artistique largement différente d’un WOLVES IN THE
THRONE ROOM ou AGALLOCH.
Etes-vous écologistes ? Et Blurr Thrower l'émanation d'un
engagement en ce sens ?
J’ai
des tonnes de convictions personnelles et suis les évolutions de la
société de façon très attentive, BLURR THROWER n’en a qu’une
résultante très indirecte et lointaine. Les thèmes du nihilisme et
de l’universalisme, du doute du Vide ou l’assurance d’un
mouvement sont largement prédominants dans la diégèse du projet
que d’autres convictions, notamment écologique ou sociétal. BLURR
THROWER n’en a peut-être que le ressenti inconscient et digéré,
parmi des tas d’autres choses, mais rien n’est réellement
revendiqué. En cela je ne souhaite pas exprimer réellement mes
convictions personnelles et préfère étudier exclusivement les
queues de comètes que l’œuvre tente de disséminer par son
écoute.
Quel est votre regard de « nouveau » groupe sur le Black
Metal depuis ses débuts ?
Ayant
commencé à composer du Black Metal depuis un moment déjà, je
pense avoir une démarche assez Old-School, pensant le Black Metal
comme un art qui mutile, qui enferme, anti-cathartique d’une
certaine manière, à la manière d’une drogue autant enivrante que
corrosive. J’aime l’idée d’un mélange grossier entre la
violence et le mysticisme dans une démarche artistique. De quelque
chose qui aspire et provoque la transcendance. Ce n’est pas
exclusif au Black Metal, très loin de là, mais cela fait partie de
la genèse du style je pense. C’est pourquoi, en finalité, je me
sens assez éloigné de la scène actuelle. Plus consensuelle ou lisse
quand elle n’est pas tournée vers l’extrême-droite, j’aspire à
une vraie aliénation dans ma musique.
Le
Black Metal s’est concrètement transfiguré et malgré tout à
grandement évolué, jalonné par des œuvres qui ont bouleversé la
scène, Deathspell Omega en tête je pense. En cela le Post-Black,
comme des queues de comètes, continue sa route en suivant le
phénomène, comprenant par ailleurs des œuvres de grande qualité.
J’avoue cependant constamment creuser parmi les artistes qui
continue à proposer de la poussière et du soufre dans leur musique,
de façon traditionnelle ou moderne. D’une manière la scène est
considérablement riche aujourd’hui, malgré les modes.
Le livre dans lequel paraîtra votre interview va évoquer beaucoup de
ses sous-genres (comme le Cascadian BM). Pouvez-vous me dire ce que
vous pensez des sous-genres suivants :
DSBM
Post-Black
Metal
Cosmic
Black Metal
Black/Death
Metal
Black
Metal atmosphérique
Trve
Black Metal
Tout
d’abord, à mon sens j’ai seulement deux genres de musique qui
m’anime : celui qui me touche et celui qui me laisse de
marbre. Peu important l’appellation que l’on intègre à
l’artiste associé. Celui qui va me faire ressentir,
avant de m’attacher à l’écoute en tant que tel. C’est
pourquoi je pars du principe que le Black Metal est Atmosphérique
par essence : l’atmosphère est ce qui différencie une œuvre
qui va me parler d’une autre dans laquelle je ne vais pas réussir
à l’investir, comme beaucoup d’autres œuvres même hors de la
scène.
DSBM :
Personnellement je pars du principe que Vampire of Black Imperial
Blood est la première œuvre de DSBM en tant que tel, de part son
côté maladif, anxiogène et introspectif que le style alimente. Je
suis un gros fan de SILENCER et des premiers SHINING par ailleurs. Ce
sont des œuvres qui font bien mal, et c’est toute la force de
cette catégorie. L’on reste globalement dans un esprit qui doit
taper dans les limbes humaines, sur son mal-être…
Post-Black-Metal :
Je le vois partout celui-là, j’ai l’impression que l’on colle
Post-Black un peu à toute les sauces. J’ai la sensation que la
scène actuelle a beaucoup de facilité à faire du Post sans le
Black Metal. Un DEATHSPELL OMEGA bis sans la puissance ésotérique.
Ça typiquement, cela me laisse en général de marbre. J’aime
beaucoup certains groupes néanmoins. Au-Dessus, par exemple.
Cosmic
Black Metal : Aucune idée de ce que c’est, ça a peut-être
un lien avec DARKSPACE, quelque chose de très spatiale à l’échelle
humaine indistincte. D’instinct je rangerai le fabuleux MEMORIA
VETUSTA II de BLUT AUS NORD pour son côté stellaire. L’un des
albums les plus lumineux que je connaisse. Absolument fascinant.
Black/death
Metal : Je passe complètement à côté du Death en général.
En revanche je suis un immense fan de ARKHON INFAUSTUS, dans la
mesure où, finalement, ça reste du Black Metal avant tout dans
l’esprit. Orthodoxyn est l’un des albums les plus subversifs,
malsain et intransigeant que j‘ai ressenti. Je l’écoute très
souvent et il reste inégalé dans le genre.
Trve
Black Metal : Le fameux. Au
fond j’ai jamais bien compris ce que c’était. Est-ce Bathory ?
Darkthrone ? Mayhem ? Venom ? Hellhammer ?
Evidemment j’aime profondément certaines œuvres cultes de la
secondes vagues, mais n’est aucun avis particulier sur la question.
Quand je retrouve ma définition du Black Metal, c’est du Black
Metal, quand je ne m’y retrouve pas, je passe à autre chose.
Evidemment
je n’ai pas la prétention de penser que mon avis prédomine sur
d’autres et je pense que certains, notamment Vindsval que tu as
récemment interviewé, aura un propos infiniment plus pertinent de
par son expérience et son talent.
Si vous deviez citer vos 20 albums préférés de tous les temps,
dans tous les styles ?
Liste
non-exhaustive jetée sur le volet sans aucun ordre particulier,
j’en oublie sûrement pleins, mais j’aime l’idée de sortir à
l’instinct les œuvres qui m’ont marquée :
MUTIILATION
– Vampire of Black Imperial Blood
C’est
l’album qui a fait choc. D’une noirceur et d’une dépravation
absolue, tout à déjà été dit sur cet album, mais je ne me
lasserai jamais de son ambiance gothique -au sens littéraire- et
putride. Une claque pour l’adolescent que j’étais.
PARAMNESIA
– Paramnesia
La
synthèse parfaite entre la noirceur d’antan et l’éther
transcendantale du Black Metal moderne. Un album parfait à mes yeux.
Mention spéciale à la meilleure batterie du monde.
ASH
BORER – Cold of Ages
Pareil
que ci-dessus en plus US.
FELL
VOICES – Regnum Saturni
Un
shoot spatial qui se prend en bloc et provoque des vertiges
spectaculaires
PESTE
NOIRE – La Sanie des Siècles : Panégyrique de la
dégénérescence
BLURR
THROWER est à l’exact opposé de toutes notions nationalistes.
Bien au contraire, les concepts du projet entendent transcender les
notions d’appartenance aux groupes, aux notions de familles, de
clans, de genres, d’origines.
Cet
album reste un choc : le premier KPN a quelque chose de terreux,
un ésotérisme monacal et médiéval unique.
6LACK
– FREE 6LACK
Une
errance nocturne urbaine, onirique et embrasé, d’un sirupeux
absolument irrésistible. Une influence certaine.
MOBB
DEEP – The Infamous
Caverneux,
froid et abrasif, le meilleur du hip-hop East coast des années 90s à
mon sens.
THROANE
– Plus une main à mordre & tout ce qu’à produit TREHA
SEKTORI
Parce
que ce mec a la capacité de transformer le moindre visuel en plomb
et la moindre fréquence sonore en or.
THE
SUBS - Subculture
Pour
les effets similaires à une trace de C dans une boite de nuit de
merde accompagné par des gens de merde.
NEHEMAH
– Light of a dead star
Parce
que c’est l’album le plus mystique, occulte, tranchant et
romantique que j’ai écouté. Un vrai cimetière émotionnel. Un
chef d’œuvre vampirique dont je ne me lasse jamais, au même titre
que leurs autres albums.
ANTAEUS
– CYFAWS
Pour
moi un album très important, fait par les pères du Black français
qui ont commencé à radicalement transcender les codes du Black
Metal originel tout en y conservant l’essence. C’est
bouillonnant, crasseux, malsain, régressif… Un choc immuable.
ALTAR
OF PLAGUES – Mammal
Elégant
et mystérieux, peut-être le premier vrai album de Cascadian tel que
je l’entends.
ARKHON
INFAUSTUS – Ortodoxyn
Peut-être
finalement l’album qui a clôturé la période très régressive du
Black Metal français depuis les légions noires. Un monument de
noirceur et de dépravation.
HATE
FOREST – Purity
Assez
similaire à un animal blessé, HATE FOREST m’influence encore
profondément aujourd’hui dans leur riffing rasant et gelé.
THE
ACID – Liminal
Très
morphidé, un trip assez inoubliable que je réécoute souvent.
TOE
– the book about my idle plot on a vague anxiety
Meilleure
batterie du monde (bis)
BLUT
AUS NORD – MoRT & Memoria Vetusta II
Pour
moi l’alpha et l’omega de BaN. L’un ne fonctionne pas sans
l’autre. D’une certaine manière a considérablement influencé
BLURR THROWER dans cette opposition entre la poisse et le rampant de
MoRT contre l’aveuglance et le parfum de Memoria Vetusta II. Pareil
que Dehn Sora : c’est du génie.
FOALS
– Holy fire & Total life Forever (égalité)
J’aime
beaucoup leur riffing et leurs ambiances, très intense.
CONQUEROR
– War Cult Supremacy
Il
y a quelque chose qui m’avait vraiment marqué à l’époque. Une
violence drue et bestiale, sans once d’intelligence au premier
abord, alors qu’au final il y a quelque chose de très fin dans
leurs compositions, c’est jamais chiant malgré une attaque
constante.
Jozef
Van Wissem / SQÜRL – Only lovers left Alive
Meilleur
BO pour meilleur film. Rien à dire c’est parfait. Influence très
forte dans les ambiances.
DEATHSPELL
OMEGA – Fas
Tout
a déjà été dit sur DsO.
MASSIVE
ATTACK – Mezzanine
Pour
son côté gothique et punk à l’anglaise bien désinvolte.
DIAPSIQUIR
– ANTI et 180°
De
façon très similaire à MoRT et Dialog with the stars de BaN,
j’adore les disques qui se répondent sur l’opposition.
Illustrant les facettes entre la crasse absolue et l’acide le plus
fort. La mise en abîme de la sortie de l’environnement d’un
Martinet par une philosophie Bloyenne que représente ces deux
disques représente pour moi la démarche la plus punk qui puisse
être.
BLACK
CILICE – Mysteries
Aussi
caverneux qu’aérien, BLACK CILICE me fascine depuis toujours.
Obscur sans jamais sombrer dans la lassitude, de la pure magie noire
toujours entêtante et mystique.
Je
n’ai pas compté précisément. J’ai volontairement laissé de
côté les BURZUM, DARKTHRONE et EMPEROR pour enfin pouvoir parler
d’autres choses, sans avoir la volonté de déprécier leurs
œuvres.
Pensez-vous que le BM très atmosphérique que vous jouez est une
nouvelle incarnation de ce genre, qui devient en quelque sorte le BM
des années 2020 ?
Je
ne sais pas si ce Black Metal est concrètement original au fond.
Dans le concept purement musical, cela reste très proche d’un
Burzum, qui a déjà dicté les codes du style dans les années 90s.
Lent, envoûtant, sur la durée… Je pense qu’il y aura toujours un
besoin de faire ce type de Black Metal pour certains artistes, mais
cela reste une musique de niche dans la niche : c’est un art
invendable, bourré de concepts imbitables, jouant sur les
répétitions et la longueur avec un son caverneux et Raw… On
restera toujours minuscule en face de mastodontes comme MGLA (que
j’adore au demeurant) ou WATAIN qui semble répondre plus largement
aux codes du genre d’après la scène, et c’est sûrement très
bien ainsi, j’ai un gros faible naturel pour les outsiders. Ma
seule petite tristesse est d’imaginer la fin du son lo-fi et
poussiéreux au profit de grosse production plus ambitieuse.
Heureusement que de nombreux artistes restent de formidables gardiens
de sons bruts.
Quelle est la prochaine étape pour vous ?
Je
ne fonctionne pas au milestone, je n’ai donc aucune idée de quoi
sera fait le futur proche de BLURR THROWER. Evidemment je compose et
écris beaucoup sans trop savoir si cette nouvelle matière sera
utilisé.
Vous vous produisez en concert ?
Pas
encore, peut-être un jour sans savoir ou, comment, quand, avec qui
et dans quelles conditions.
Musicalement doit-on s'attendre à de nouvelles évolutions ?
Je
pense que j’ai besoin de lumière après Les Avatars du Vide, tout
en conservant le côté éthéré, le prochain sera plus translucide
et apaisé je pense. L’idée est concrètement de garder la même
philosophie de son tout en s’essayant à quelque chose d’autres.
Carte Blanche : vous pouvez dire ce que vous voulez :
INTERVIEW VINDSVAL OCT 2019 "Je ne peux pas me contenter du hasard ou du non-sens, mon esprit refuse complètement cette idée dont beaucoup semblent aujourd'hui s’accommoder" (Vindsval) William Sheller chante qu'il veut être un homme heureux...je ne sais pas si c'est possible, mais en tout cas, pour moi, avoir le privilège de cette interview est une des choses qui se rapprochent le plus du bonheur. C'est la deuxième fois que le maestro se confie a moi, et cette fois encore plus longuement. C'est sans doute son interview la plus intime, la plus personnelle, et, selon ses mots, probablement la dernière qu'il donnera, l'homme préférant la solitude du créateur. Une dernière fois donc, et ceci nous a permis d'aborder l'enfance de Vindsval, son rapport a l'art, a l'esthétique, au showbiz, la philosophie, la poésie, la lumière, l'histoire...et le black metal, bien sûr. Bref, sans doute la meilleure interview que j'ai eu l'oppor...
Olivier Déhenne Premières Fois Nouvelles 2019 L'Age d'Homme - Collection Contemporains Olivier Déhenne ? si, comme moi, vous possédez quelque bagage culturel en termes de musiques sombres et underground, vous devez connaître l'oeuvre d'Eros Necropsique, entité étrange et noire, dont les textes poétiques dévoilent depuis plusieurs décennies un romantisme macabre réunissant comme il se doit les pulsions de vie et de mort d'Eros et de Thanatos, conjugués dans un écrin musical gothique. Ce n'est pas d'Eros Necropsique que je vais ici vous entretenir, ni même d'ailleurs de musique, puisqu'il se trouve qu'Olivier Déhenne est également écrivain. Après un premier roman sous forme de journal intime - Les Miasmes de La Claustration - c'est ici sous la forme du recueil de nouvelles que la plume d'Olivier est venue se plonger dans le sang et les liquides corporels les plus divers. Cela va de soi, ces nouvelles ne sont pas destinées aux âmes sen...
Nicolas Claux : Put The Fun In Funeral, une/an interview avec/with Le Scribe Du Rock "Peuple de France, le gouvernement te ment. Si j’ai appris une chose dans les morgues, c’est que ton espérance de vie se raccourcit à vue d’œil. Cancers, AVC, diabète, et désormais virus de plus en plus virulent, ton compte à rebours est déclenché. Achète un Bundyldo avant qu’il ne soit trop tard" (Nicolas Claux) S'il est vrai que Nicolas Claux (ou Castelaux comme nom de plume selon les cas) a commencé sa carrière à la rubrique faits divers (profanations de sépultures, cannibalisme, utilisation du sang comme "drink" et finalement meutre) il a commencé une deuxième vie après des années d'incarcération. Se découvrant une passion assez logique pour le metier d'agent mortuaire, qu'il a pratiqué de nombreuses années, il est aujourd'hui directeur de collection chez Camion Noir (le pendant "macabre" du Camion Blanc), mais aussi patron du site de murderabilia...
WINTERMOON Cold Sky Rising 2023 Black Metal Epique Oui, "winter moon" est bien le titre d'un morceau d'Immortal, et cela n'est pas un hasard. Cet album aux tonalités glaciaires impose Wintermoon comme digne successeur de l'Immortal le plus épique et du Bathory de l'ère Blood, Fire, Death. Il serait pourtant trop simple de limiter la description de ce premier album (après deux Eps) à du name-dropping. J'avoue avoir été soufflé par la qualité des compostions de Cold Sky Rising ! Les neuf titres qui composent cet album sont le fruit inspiré du travail de Gryp, musicien accompli. Ainsi, loin du salmigondis infâme que peuvent générer certains groupes "underground" nous nous retrouvons ici face à un disque très abouti, porté par un black metal épique et majestueux, habité de riffs inspirés aux colorations heavy/black et créant une envie irrépressible de l'écouter encore et encore. Les soli aussi, chose rare de nos jours, nous entrainent et...
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