INTERVIEW
AVEC CROC NOIR
La jeune génération nous révèle son rapport au Black Metal. Après les performances riches de promesses de Nature Morte ou Furfur, c'est au tour de Croc Noir, excellent groupe de Black Metal de France, de venir nous exprimer sa vision des choses, Maraud (batterie) et Cloporte (accordéon) se sont prêtés au jeu de l'interview avec Le Scribe...
Bonjour
Croc Noir, et merci de répondre à ces questions. Commençons par le
début : le groupe fut formé en l'an de crasse 2016. Pouvez
vous nous narrer la naissance du groupe, et les objectifs qui étaient
les vôtres à ce moment-là ?
Maraud :
Hello ! Tout d'abord merci à toi de nous recevoir dans tes pages, je
vais essayer d'être le plus précis possible. Pour te narrer
l'histoire du groupe je suis pas le mieux placé étant le dernier
arrivé au sein de la bande, mais j'ai entendu mainte fois sa genèse
depuis et je vais faire un petit effort haha. Croc Noir est né en
2016 au défunt (Et tant mieux au vu de la malhonnêteté de ses
organisateurs) Ragnard Rock Fest de la rencontre entre Geist et
Morgue, présentés tout deux par le cousin de ce dernier. Je me
rappelle plus très bien mais il me semble que c'est après avoir
pris une mandale devant Monarque que nos deux comparses (Après
quelques litres de boisson gazeuse houblonnée) ont décidé de se
lancer dans l'aventure Croc Noir. Ce qui devait à la base rester un
petit délire musical sans réels objectifs s'est rapidement
transformé en un groupe « sérieux » après la rencontre avec
François de Corde Raide Productions qui a en quelques sorte « lancé
» la machine sur la scène BM. Par la suite je pense que pour nous
tous Croc Noir est devenu un véritable exutoire, un moyen de
condenser nos émotions pour les recracher en musique, ce qui, au
final est le but premier (Pour moi) de la musique, et je suis bien
content qu'il en soit ainsi. Pour la petite anecdote sympathique,
Croc Noir devait à la base se nommer « Croix Noir », mais suite à
une sombre histoire de communication, le destin en a décidé
autrement haha.
Vous avez tous joué ou jouez encore dans d'autres formations (Hag,
Algide, Sacred Hate, Supertzar ou Both Alone) Peux tu nous en dire un
mot ?
Maraud :
Hag n'ayant pas encore été rendu public au moment où nous
répondons à ton interview, je n'en dirai pas plus, il faudra
patienter un petit peu. Pour ce qui est d'Algide et Both Alone, je
vais laisser Cloporte t'en parler vu qu'il est le principal concerné,
et pour ce qui est de Sacred Hate, il s'agit de l'ancien groupe de
death metal/ hardcore de Morgue, dans lequel il officiait en tant que
second guitariste live, ayant été recruté après la sortie du
deuxième EP. Supertzar est mon groupe de doom qu'on a formé avec
deux amis en octobre/ novembre 2017, on évolue dans un style bien
autre que celui du black metal, mais l'émotion à transmettre en
musique est je pense, tout aussi présente. C'est une musique qui
s'adresse à toute personne ayant des affinités avec les œuvres de
Black Sabbath, Sleep, Electric Wizard ou encore Monolord, pour citer
les plus connus. On a pour le moment sorti un EP (Nommé « First
Daze Ear ») en août dernier et on a récemment terminé
d'enregistrer le second qui devrait arriver dans les prochains mois,
en autoproduction totale.
Pour
tes lecteurs que ça intéresserait nous possédons une page Facebook
et un compte Bandcamp qu'ils pourront retrouver facilement.
Cloporte :
Pour ma part, j’ai fondé Algide
avec Shad en 2011 dans l’objectif de jouer du Black Metal. Lui à
la guitare et moi à la basse, nous avons composé une petite
douzaine de titres dont les quatre premiers sont sortis sur l’EP
intitulé « Mortifère », en 2013. Le groupe a splitté
en 2014 et le reste des compos est resté dans un tiroir. Elles
referont peut-être surface un jour, qui sait ?... En parallèle,
courant 2013 j’ai intégré Both
Alone
en tant que bassiste également, mais cette fois dans un registre de
covers Rock. J’y joue encore aujourd’hui. Ça m’a permis
d’évoluer musicalement : un groupe pour la composition et un
autre pour la reprise, les deux sont formateurs.
Votre premier EP, le bien-nommé Froid
est
paru en Novembre 2016. Il déploie 6 titres (et une outro) d'un Black
Metal glacial et mortifère, s'inscrivant dans une certaine tradition
« nordique » tout en ayant déjà sa personnalité
propre. Peux tu nous en dire plus sur la réalisation de cet EP et le
regard que vous portez dessus aujourd'hui ?
Cloporte :
De ce que j’en sais, l’écriture de Froid
a été véritablement spontanée entre Morgue et Geist, et ça se
ressent à l’écoute d’ailleurs. Les compos sont glaciales en
effet, mais elles sont sincères et directes, il n’y a rien de
superflu, cet EP est vraiment efficace. J’ai découvert Croc
Noir
avec cet EP. Ça faisait un bon moment que je n’avais rien entendu
de nouveau dans le Black Metal français. C’est le titre « Nature »
en particuliers qui m’a interpellé, j’ai littéralement été
scotché par les riffs !
Nuit,
deuxième EP, lui succède en 2017, avec toujours cette froideur
douloureuse doublée d'une mélancolie déchirante. Votre Black Metal
semble alors prendre une tournure de plus en plus axée sur des
sentiments de tristesse et de nostalgie. Peux tu nous en dire plus ?
Cloporte :
Oui, Nuit
est plus mélancolique et surtout plus abouti, je trouve, que l’opus
précédent. On commence à découvrir le potentiel de Croc
Noir avec
des titres comme « Charogne » ou « Décharné ».
C’est à ce moment là que j’ai proposé à Morgue de collaborer
à l’accordéon, initialement sur un ou deux morceaux, pour
apporter un autre angle sur des titres déjà riches en mélodies.
Finalement, j’ai intégré le groupe très rapidement pour
travailler sur la démo suivante…
Maraud :
C'est avec cet EP que j'ai
réellement découvert Croc Noir, peu de Temps après avoir recroisé
par hasard Geist sur un concert à Colmar, (Je l'avais rencontré à
l'époque quand je prenais des cours d'arts-plastiques au collège et
ne l'avais pas revu depuis un certain nombre d'années) il m'a donc
présenté Morgue ainsi que le projet et on avait déjà dans
l'optique à ce moment là de collaborer ensemble sur une future
sortie de Croc Noir. Puis je me souviens bien de la première fois où
j'ai écouté le morceau Décharné, je me suis dit « Ah les
enculés ! », en fait l'arpège composant la mélodie
principale est un riff qui se trouve être le même, à la note près,
qu'un riff que j'avais trouvé pour un projet perso à moi, sans être
même au courant de l'existence de Croc Noir ; comme quoi il n'y
a pas de hasard haha !
La démo Ombre
sortie
en 2018, dévoile l'accordéon de Cloporte, qui apporte une touche
plus « française » à votre musique et lui donne une
originalité nouvelle. Etait-ce pour vous une façon de signer une
appartenance à vos origines ou une volonté d'avancer dans votre
musique ?
Cloporte :
Je pense en effet que l’idée de base était de faire évoluer la
musique de Croc
Noir,
tout en continuant de forger sa propre personnalité. C’est
d’ailleurs une difficulté et un point sur lequel je veille :
je ne souhaite pas que l’accordéon modifie ou dénature la musique
de Croc
Noir,
l’accordéon n’est qu’un élément qui vient s’ajouter pour
renforcer les sentiments déjà présents dans les riffs. Le côté
« franchouillard » vient forcément à l’esprit dès
lors qu’il est question d’accordéon (et on le revendique
aussi !) mais ce n’était pas nécessairement un but, d’autant
qu’un bon nombre de groupes de Black Metal d’autres pays
l’utilisent également : je pense en particuliers à Nashmeh
ou plus récemment aux russes de Путь (Path).
Peux tu nous parler des groupes qui vous ont influencé ?
Cloporte :
Nous
avons forcément des intérêts communs pour des groupes
incontournables tels que Mayhem ou Darkthrone. Personnellement, je
suis resté quelques années focalisé sur la scène française en
écoutant Asmodée,
Annthennath,
Humus,
Sale
Freux,
Baise Ma
Hache…
Je ne sais pas si on peut parler d’influence, mais j’écoute
beaucoup Mystic
Forest
et Peste
Noire
qui ont su intégrer l’accordéon chacun à sa manière. Sur cet
aspect, nous suivons également notre propre chemin.
Maraud :
Pour ma part, ce qui m'influence au niveau de Croc Noir et du black
metal en général au niveau de mes lignes de batterie, ce sont sans
hésiter des pointures comme Fenriz et Darkthrone, 30 ans après
leurs débuts ils restent les patrons pour moi et les instigateurs du
« slow blast » si particulier au black metal, ainsi que du côté
un peu punk/ groove qu'il ont pu lui apporter. En black « classique
» (Dans le sens musical du terme) c'est des trucs comme ça qui me
motivent, Tsjuder joue beaucoup également ainsi que Mgla et son jeu
de batterie très riche, même si je suis encore loin d'avoir le
niveau d'AntiChristian ou Darkside. Après en black metal je suis
plus orienté sur des groupes récents ou qui sortent un peu des
sentiers battus, des groupes comme Oranssi Pazuzu, Regarde Les Hommes
Tomber, Blut Aus Nord, Urfaust, Aluk Todolo ou encore Peste Noire
période 2012/ 2015.
Toujours en 2018, vous sortez un split avec Au-delà. Comment s'est
faite cette collaboration ? Etait ce de votre fait ?
Cloporte :
Je ne sais plus si c’est nous ou notre label Corde
Raide Productions
qui a proposé de faire ce split ensemble, mais peu importe. Certains
membres de nos groupes étaient déjà en contact auparavant, et nous
aimions tous la première démo d’Au-Delà
donc
c’est vite devenu une évidence. Ensuite, Au-Delà
nous a proposé de travailler avec Ars
Goetia Design
pour la pochette et c’était un très bon choix, il a vraiment fait
du beau boulot.
Maraud :
Il me semble que c'est moi qui ai fait découvrir Au-Delà à Morgue
après avoir organisé un de leurs concerts avec mon asso sur Colmar
en 2017. Je suis resté en contact avec Ben, le leader, qui est
devenu un copain et si je me souviens bien, j'ai plus ou moins mis
les deux bougres en relation, et ils ont décidé de la tournure des
événements en interne avec l'aval de François de Corde Raide pour
une sortie au format cassette. J'ai d'ailleurs eu l'occasion
récemment d'écouter un extrait du futur album à venir d'Au-Delà,
et si tout l'album s'avère être de la même trempe, ce dont je ne
doute aucunement, il va faire très mal. Suivez Au-Delà, vraiment.
Mort,
votre
premier album, est sorti le 21 décembre 2018. Je ne reviendrai pas
sur ce que j'en pense car ma chronique dans Les
Crocs du Scribe était
suffisamment explicite (ici lien vers la chronique). Il y a une
touche du grand Mayhem dans le titre d'intro « Dans l'Abime »
que j'ai beaucoup apprécié. Peux tu nous donner plus de détails
sur ce premier « long format » ? Quelles étaient
vos intentions ? Vos objectifs ?
Maraud :
Je pense qu'il n'y avait pas d'intentions particulières où
d'objectifs à la toute base. Mort est arrivé naturellement par
rapport à nos expériences de vie personnelles. C'est une période
où j'ai cru comprendre que chacun d'entre nous traversait des
moments plus ou moins difficiles, d'où le nom qui a été donné à
l'album, en plus d'être un hommage au culte album de Blut Aus Nord.
Morgue a composé le « squelette mélodique » et une grande partie
des arrangements seul de son côté en très peu de temps, juste ce
qu'il lui fallait pour extérioriser ses sentiments et émotions,
rien n'est superflu ou calculé sur l'album, une fois qu'il nous a
soumis les morceaux, personne n'a cherché à en composer un en plus
ou rajouter des détails futiles pour que l'ensemble rende plus
professionnel, on est tous tombé d'accord sur son fond et sa forme ;
on a cette chance d'avoir une sorte « d'alchimie » de
composition qui fait qu'on adhère tous à peu de choses près de
manière instinctive à ce que les autres nous apportent. Une fois
cette première étape réalisée et ayant la totalité de la base
mélodique sous les yeux, chacun a pu s'atteler à son rôle et
composer librement ses parties, une fois de plus à des moments
sombres de nos vies, on a foutu nos tripes dans cet album et je pense
que ça se ressent. Même s'il peut s'avérer comme un album de black
metal
«
classique » ou lambda à l'oreille, (Ce que je peux aisément
concevoir) il a été fait comme ça parce qu'on a eu le besoin et
l'instinct de le faire de la sorte, on a aucunement cherché à
copier un énième album de Darkthrone en y rajoutant de l'accordéon.
Quoique puisse en penser l'auditoire, il a été fait de manière
sincère et je suis vraiment fier du travail qu'on a accompli,
d'autant plus qu'il s'agit de la première sortie ou on a pu
collaborer tous ensemble, je suis fier de mes compères et de leur
travail.
Cloporte :
Déjà il faut signaler l’arrivée de Maraud, notre batteur.
C’était important pour nous d’avoir une vraie batterie sur cet
album, et le résultat est là ! Nous avons franchi un nouveau
cap et sommes satisfaits du rendu final. La composition s’est faite
assez naturellement, Morgue nous a proposé des titres quasiment
finalisés sur lesquels chacun y a ajouté sa partie. L’intention
première était de mettre un point final sur la quadrilogie
Froid/Nuit/Ombre/Mort.
Quant aux objectifs, nous avons à ce jour énormément de bons
retours alors on peut dire qu’on a atteint notre but !
Vous êtes alsaciens. L'Alsace joue t'elle un rôle dans votre
musique ? Et si oui, de quelle façon ?
Cloporte :
Je suis normand d’origine et d’adoption franc-comtoise, je passe
mon tour !…
Maraud :
Haha
attention, seulement 3⁄4 des membres de Croc Noir sont Alsaciens,
et seulement la moitié y réside. Je sais pas si on peut vraiment
dire qu'elle nous influence, pas de manière consciente en tout cas.
On est forcément influencé par notre mode de vie, notre façon de
résider là ou on se trouve, nos comportements qui y sont liés etc,
dans ce sens là j'imagine qu'on peut dire que l'Alsace nous
influence et joue un rôle dans notre musique ; cette dernière
serait peut être pas tout à fait pareille si on habitait une zone
plus chaude et plus peuplée de France, j'en sais trop rien en fait,
mais je pense qu'il y a de ça.
Quelle est votre vision de ces sous-genres du BM : DSBM,
Post-BM, NSBM, Black'n'Roll, Blackgaze, Blackened Post-core ?
Maraud :
Je
pense qu'on a la fâcheuse tendance à tout étiqueter pour pas grand
choses à l'heure actuelle, même si, on va pas se mentir, c'est
grandement utile pour décrire la musique d'un groupe. Enfin encore
faudrait – il que chacun ai la même définition de ces styles à
la base pour qu'il y ai une entente sur tout ça. La musique c'est
une question de ressenti et d'émotion, tu peux aider quelqu'un en
l'aiguillant sur le style global d'un groupe, mais tu peux pas lui
imposer qu'il soit défini par tel ou tel adjectif, chacun a son
propre avis sur la question et ses sentiments que lui procurent telle
ou telle œuvre, le ressenti ne peut pas être identique pour tout le
monde et c'est normal, du moins j'aime à penser que ça pourrait
fonctionner ainsi.
Après
si tu parlais simplement de nos affinités par rapport à tel ou tel
type de black metal, je me suis égaré et je te répondrais
simplement qu'ils ont tous leurs atouts et défauts, tous leurs
charmes, du moment que c'est bien réalisé et fait avec sincérité.
La seule chose qui me froisse dans le milieu, c'est l'aspect
politique, qu'il soit de gauche ou de droite, ça entraîne de la
censure et des pseudos guerres inutiles, on vit dans un monde libre
dans lequel chacun a le droit de s'exprimer comme il le souhaite, si
quelqu'un choisit la musique pour le faire, quelque soit sa mouvance
et ses idées, il devrait avoir le droit de le faire sans qu'on ai à
le traiter de tout les noms, tout le monde prône soit disant le
respect et l'entraide mais au final c'est tout le contraire.
Cloporte :
Ça montre que le Black Metal est en constante évolution et c’est
normal. Je comprends la démarche de certains groupes à vouloir
innover et bousculer les codes, mais musicalement je n’accroche pas
vraiment donc j’en écoute très peu. En Depressive BM, j’avais
trouvé intéressant le « Tragedy in Silence » de
Grimlair,
mais c’est à peu près tout.
Quels autres genres musicaux trouvent grâce à vos yeux ?
Maraud :
Pour
rester dans le monde du metal, comme je le disais plus tôt, je joue
aussi dans un groupe de doom, qui est du coup un style que
j'affectionne tout autant que le black metal, pas pour les mêmes
raisons bien évidemment, mais j'y trouve mon compte et il me
transmet les émotions et la pêche dont j'ai besoin haha. Sinon sans
être un gros connaisseur dans le domaine, j'aime assez tout ce qui
touche de près ou de loin à l'expérimentation musicale (Du moment
que ça reste un tant soit peu audible et crédible), j'aime aussi le
vieux blues, dans lequel je retrouve un feeling similaire à celui du
black metal et souvent des sonorités me rappelant le doom, avec des
artistes comme Robert Johnson ou Muddy Waters. Et au risque de passer
pour un poseur untrve, j'affectionne tout particulièrement le rap
Français, dans lequel je retrouve chez beaucoup d'artistes «
mainstream » une hargne (Au niveau du phrasé et de la manière de
présenter leurs morceaux en tout cas, bien souvent les textes ne
suivent pas, à mon grand regret) et une violence d'exécution qui me
donnent envie de tout casser, bien plus que 3⁄4 des groupes de
metal actuels haha.
Cloporte :
Avec le Black Metal, j’alterne souvent avec le Death Metal qu’il
soit Brutal ou Technique avec Kronos,
Gorod,
Fractal
Universe,
Cannibal
Corpse,
Voodoo
Gods…
En dehors du Metal, j’écoute souvent des « vieux »
groupes de Rock Progressif français comme Ange (période 70/80) et
Magma dont je continue de suivre l’actualité.
Croc Noir, le nom. Vous aviez une dent contre Jack London ?
Maraud :
J'ai
pas la référence pour cette question, je dois être trop jeune
désolé, je passe mon tour pour celle là haha. En espérant que
Cloporte puisse t'apporter une réponse satisfaisante !
Cloporte :
Croc
Noir,
c’est plutôt une dent contre la nature humaine. Le blason
représenté sur la pochette de l’album parle de lui-même.
Ps :
On a quand même demandé à Morgue la référence vu que c'est une
question importante, en fait il s'agit de l'antithèse du loup Croc
Blanc, qui est représenté comme le loup soumis et domestiqué à
l'homme ; là où Croc Noir serait le loup sauvage, violent,
vengeur, affamé, où aucune entente avec l'homme ne serait
envisageable.
Des influences littéraires ?
Maraud :
Ici aussi
je n'aurai pas grand chose à te répondre, j'ai jamais trop aimé
lire en dehors des bouquins sur l'aviation et Blake et Mortimer. Pour
ce qui est de Morgue et Geist, je sais que les deux sont assez férus
et influencés par l'oeuvre de Lovecraft.
Cloporte :
Pas mieux, mes lectures n’ont pas vraiment de rapport avec mon
activité musicale.
Votre Top 20 albums : toutes époques et styles confondus...
Cloporte :
Sans commentaire et sans hiérarchiser… c’est déjà assez
difficile comme ça !
ANNTHENNATH
States of Liberating Departure
BEHEMOTH
Zos Kia Cultus
BERURIER
NOIR Souvent Fauché Toujours Marteau
BURZUM
Belus
CREPUSCULE
Dying Day
HUMUS
Art Noir Clandestin
IGGY
POP Post Pop Depression
JEAN
BAUDIN Mechanisms
JOE
SATRIANI Crystal Planet
KRONOS
Colossal Titan Strife
L’ESPRIT
DU CLAN Chapitre III - Corpus Delicti
MAGMA
Attahk
MISANTHROPE
Visionnaire
MOURNING
FOREST Au Cœur de l'Ombre
ON
THORNS I LAY Orama
ORAKLE
L’Ineffable émoi… De ce qui existe…
PESTE
NOIRE L'Ordure à l'Etat Pur
SEPULTURA
Roots
SYSTEM
OF A DOWN Toxicity
ULVER
Nattens Madrigal
Maraud :
Wow, celle
ci va être compliquée et je vais sans doutes regretter d'avoir
laissé la place à tel album plutôt qu'à un autre, mais allons y
ça peut être rigolo, on va d'abord commencer par un top 5 où les
albums n'ont aucun rapport entre eux et aucun classement de
préférence, ce serait trop compliqué et trop long d'expliquer.
Top
5 :
– Meteora
de
Linkin
Park,
tout simplement l'album qui marqué la rupture entre la musique que
j'écoutais de manière indirecte parce que mes parents me la faisait
écouter et la musique que j'ai commencé à écouter par moi-même,
beaucoup de nostalgie pour cet album.
– Hatebreeder
de
Children
Of Bodom,
l'album qui je pense a marqué mon affection et mon orientation
grandissante vers le metal « extrême ».
– Natron
de
Crown,
un groupe de Colmar, un album incroyable aux sonorités et
expérimentations multiples, en plus de recevoir des guests
monstrueux, que du bon et que des émotions sur cette galette, je le
recommande vivement.
– Exile
de
Regarde
Les Hommes Tomber,
impossible d'exprimer concrètement pourquoi, écoutez le juste et
vous comprendrez.
– Carnival
Is Forever de
Decapitated,
un album injustement boudé par les fans, les lignes de batterie
dessus tiennent du pur génie, je sais pas comment il a pu être
enregistré tel qu'il l'a été, toujours est – il que je pense
qu'il est l'album qui m'a donné envie de me mettre à la batterie.
Pour
le reste du top, en vrac : Chaos
Echoes
de Bloody
Sign,
Aura
de Bölzer,
The
Underground Resistance
de Darkthrone,
Hochelaga
de Dopethrone,
Murmuüre
de Murmuüre,
Värähtelijä
d'Oranssi
Pazuzu,
la trilogie 777
de Blut
Aus Nord
(J'avoue je triche y'en a trois), Witchcult
Today
d'Electric
Wizard,
Desert
Northern Hell
de Tsjuder,
l'album éponyme de Wintersun,
Don't
Try de
Lemmings
Suicide Myth,
Ace Of
Spades
de Motörhead,
Agartha
de Vald,
Mantiis
: An Agony In Fourteen Bites
d'Obsidian
Kingdom
et La
Chaise Dyable
de Peste
Noire.
Si Croc Noir était un proverbe ou une citation ?
Maraud :
« Le jour ou on mettra les cons sur orbite t'as pas fini de tourner
», Jean Gabin dans Le Pacha ; le jour ou on mettra toutes nos idées
musicales en orbite on finira pas de sortir et faire tourner les
projets haha.
Vos prochains projets ? Scéniques, studio, collaborations ?
Cloporte :
Plusieurs projets de splits sont en cours pour 2019. Gardez l’œil
ouvert !
Maraud :
Alors pour Croc Noir tout ce que je peux dire c'est que comme
Cloporte l'a dit, pour 2019 on a quelques splits de prévu, mais je
ne dirai pas avec qui, il faut garder l'effet de surprise. Pour ce
qui est du live on en a causé mais les conditions actuelles dues à
notre éloignement géographique les uns des autres complique quelque
peu la chose. On verra si on trouve un arrangement pour tous, pour le
moment l'idée est en suspend. Et avec Morgue nous avons récemment
lancé un tout nouveau projet qui devrait ravir les amateurs de BM et
d'expérimentations, c'est tout ce que je puis dire pour le moment
haha.
Espace libre, vierge : exprimes toi librement sur tout sujet qui
t'intéresse :
Cloporte :
Merci à toi pour cette interview et pour l’ensemble de ton travail
au service du Metal extrême. On en profite aussi pour remercier
toutes les personnes qui nous suivent et nous soutiennent, continuez
à supporter la scène underground !
Maraud :
Bon, après relecture de mes réponses je me rends compte que je me
suis vraiment pris au jeu de l'interview, j'espère ne pas avoir été
trop long et trop lourd à lire, c'est la première fois que je fais
ça, merci en tout cas et bravo aux lecteurs qui sont encore là !
Merci à toi le Scribe pour ton Temps et ton intérêt pour Croc
Noir, merci à Cloporte de m'avoir épaulé pour cette interview,
merci à tes lecteurs, merci à tout ceux qui nous soutiennent de
près ou de loin, c'est grâce à vous qu'on avance, merci du fond du
cœur. Et bien évidemment, merci à mes amis de Croc Noir de m'avoir
permis de prendre part à l'aventure, j'ai hâte qu'on vous présente
la suite de tous nos projets. Soutenez votre scène locale et achetez
des CDs/ vinyles, du merch, exprimez votre intérêt pour celle ci et
bougez vous aux concerts, c'est comme ça que la musique vit et
continuera à vivre. Et long live to Darkthrone haha !
Merci
Croc Noir:)