INTERVIEW DE JASPER RUIJTENBEEK
Le boss de
THE RITUAL PRODUCTIONS
Depuis 1987 The Ritual Productions tient la barre d'un Metal Underground et fier de l'être. Depuis cette époque pionnière, Jasper Ruijtenbeek, capitaine du bateau, nous prodigue bon an mal an des productions qui savent rester pures tout en défrichant de nouveaux territoires. Ainsi nous rappelle t'il que le Black, le Death et le Metal extrême en général, ne doivent pas stagner dans le passé mais continuer à évoluer...sans se trahir pour autant. A suivre l'interview de Jasper, qui nous raconte l'histoire du label et des chroniques d'albums marquants de The Ritual Productions. Si vous aimez le VRAI Metal underground et que vous voulez faire vivre la scène, une seule adresse : https://www.discogs.com/fr/label/147251-The-Ritual-Productions
Bonjour Jasper, et tout d’abord merci de répondre à mes questions. Peux-tu nous parler de la genèse de ton label The Ritual Productions, spécialisé dans le BM ?
Cela s’est fait tout naturellement en fait ! En 1987 j’ai commencé par acheter des démos et des fanzines donc à m'intéresser a l’underground.A partir de la j’ai voulu moi-même soutenir cette scène ! On commence par sortir une compil K7, faire un fanzine et voila ou j’en suis 32 ans après !!!
Toujours la même passion et la même conception de l’underground. C’est a dire au service de la scène et non a titre de profit.
Sinon c’est vrai que je fais beaucoup de BM mais j’aime tous les genres de Metal et de temps en temps quand l’occasion se présente je sors aussi autre chose comme j’ai fait avec Death power ou Wormbripper.
Tu parles un français impeccable, mais tu es néerlandais, comment est-ce possible ? J
Tout simplement j’ai vécu 25 ans prés de Perpignan ! Une région à laquelle je suis très attaché et où je compte de nombreux amis !
Au long de toutes ces années, peux-tu nous parler de tes sorties les plus marquantes, celles dont tu es le plus fier ?
C’est difficile de nommer une sortie particulière du fait que je trouve mon bonheur dans chaque release. J’entretiens de bons rapports avec les groupes dont certains membres que je connais personnellement.Je trouve cela important surtout que je fais cela par passion.Il me serait impossible de gérer un gros label voir de travailler pour une grosse boite.
Comment se porte l’underground aux Pays-Bas ?
Je pense qu’il se porte bien et que la mentalité est nettement meilleure qu’en France. Disons que le public est beaucoup plus mélangé et possède un esprit beaucoup plus ouvert. De plus je trouve qu’en France il y’a quand même un problème social, économique et surtout politique qui se ressent jusque dans la scène Metal. Prends par exemple les réseaux sociaux ou je vois régulièrement des blagues a l’encontre du gars de Burzum. Avec un public autour qui se force a rire digne d’un niveau maternelle alors je me dis qu’il y’a quand même un problème car ce genre de choses on ne le retrouve pas ici. Même si on n'aime pas ou qu’on soit pas d’accord idéologiquement, on respecte.
Tu as une boutique physique aussi, me semble t’il. Le public est-il fidèle ?
Oui des le départ j’ai voulu monter quelque chose de bien underground en envoyant une liste qui comporte maintenant plus de 5000 titres aux personnes intéressées. Même si c’est très large je travaille essentiellement avec l’Allemagne qui est a côté et qui est un pays Metal. Beaucoup de personnes autour de moi également, surtout lors des concerts.
Comment gère t’on un label aussi « pointu » ? Peux-tu nous décrire tes galères et tes bonheurs ?
Le bonheur se trouve au moment de recevoir chaque prod. A la maison. Ce que je trouve un peu dommage est de sortir un CD d’un groupe qui splitte peu de temps après. Chose qui m’est arrive a deux reprises. Puis le bonheur c’est quotidien grâce a cette passion qu’est le metal qui finalement a une place très importante dans ma vie ! Apres les galères oui bien sur nous les rencontrons tous dans ce milieu. Celle qui m’a marque le plus date de 2013. J’avais fait venir les Bresiliens de Goatpenis pour deux dates en Belgique et Hollande. Je connaissais ce groupe depuis les démos et j’avais pas trop fait gaffe qu’ils étaient sur un label (Pagan War) qui sort entre autre du NSBM. Enfin assez pour les antifas pour me foutre les dates en l’air au dernier moment.Sur le coup j’avais perdu pas mal d’argent et quand on a une vie de famille cela fait mal, très mal même ! De plus ce n’était pas la 1ere fois fois que j’avais affaire avec ces mouches a merde. A l’époque ou j’étais activiste pour la cause animale nous n'avons jamais agresse quelqu’un mais en parallèle eux et des groupuscules genre animal front faisaient cela de nuit avec cagoule, intimidation, agression,etc...du fait que lorsque j’allais a une manif je me faisais agresser a cause d’eux finalement ! Du fascisme de gauche j’appelle ça !
Tu es aussi un musicien, notamment dans le groupe Black September, peux-tu nous dire un mot de tes groupes, projets, en tant qu’artiste ?
A vrai dire je n’ai pas le temps de me consacrer a la musique comme je le souhaite. Mon projet Black September et même en fait Evol death n’existent que sur des coups de téte !
Quand penses-tu que nous retrouverons ton site web ? (pour l’instant le label est joignable sur Facebook et les disques achetables via discogs, voir les liens en bas de la page)
Oui j’ai eu quelques problèmes avec mon site. Le gars qui m’a fait cela a lâché sa boite et du jour au lendemain je me suis retrouve sans ! Mais bon on y travaille !
Apres je dois dire que mon webshop ne représente que 15% de mes ventes donc je ne vais pas trop me prendre la tète non plus ! Idem pour Discogs qui n’est qu’une invention capitaliste !
Aurais tu un rêve que tu aimerais réaliser avec The Ritual Productions ?
Pas spécialement car je travaille beaucoup au coup de tète et je garde la tète sur mes épaules !
J’ai pu expérimenter à titre personnel la simplicité et la gentillesse dont tu fais preuve lorsqu’il s’agit de parler « partenariat » ou « collaboration ». Est-ce toi qui es comme ça ou la chose est plus commune en Hollande ?
Perso je n’ai jamais change la mentalité que je me suis forge dans les années 80 ! A cette époque nous étions bien une grande famille. Les opinions politiques, sexuelles ou autre couleur de peau ne doivent pas prendre le dessus dans le Metal. Comme pour la plupart des gens j’ai mes opinions et mes points de vue seulement je ne le mélange pas avec la musique. Dans le Metal je respecte tout le monde. Je trouve complètement débile d’avoir des embrouilles parce qu’on a des points de vue différents alors qu’on écoute la même musique ! C’est assez similaire avec les gilets jaunes. Quand j’y vais a La haye je suis totalement apolitique et je manifeste avec tout le monde car l’union fait la force !
Tes projets pour 2019 ?
Bien entendu plusieurs releases dont j’en ai quatre actuellement au pressage. Dlan et Wormbripper tous deux Russes. Seges findere du War Metal du Bresil et un Digibook des néerlandais de Lanz (ajoutons a cela la sortie du premier album des français de Supplices, dont vous trouverez la review ci-après ! NdS)
Tu es un « ancien » de la scène underground. Quel regard portes tu sur ces vingt dernières années ?
Je serais tente de dire que cela a beaucoup change du moins surtout a partir de 1991/92 mais d’un autre cote l’underground c’est quoi ? C’est un état esprit ! Celui d'être au service de sa passion et cela est identique pour moi entre 1987 que maintenant !
Tu parlais plus haut de collaboration et c’est aussi quelque chose qui n’a pas change durant toutes ces années. Prends par exemple la release de Death power qu’on a sorti justement en collaboration avec Marc Reina (Facthedral’s hall) et la pareil on se connait depuis presque 30 ans. Pour dire des liens que l’on trouve dans ce milieu.
Le livre dans lequel nous retrouverons cette interview va s’intituler « 50 Shades Of Black Metal : les sous-branches du Black Metal » et paraitra sans doute en 2020 aux Editions du Camion Blanc (scoop mondial lol). Peux tu nous donner ta vision des sous genres qu’a engendré le Black ? (post-black, Avant-garde, Blackgaze, Black/death, DSBM , Grind/Black etc.) vois tu cela comme un “éclatement” du style ? Ou au contraire un développement ? Certains puristes parlent de la mort du Black Metal, qu’en penses tu ?
Bien sur c’est important qu’il y ait pleins d’autres genres parallèles au Black Metal car cela permet d’avoir un style plus complet et durable.Apres parler de la mort d’un style je trouve cela hypocrite et j’ai souvent l’impression que cela serve d’excuse afin de passer a un autre style de musique. Un vrai fan de Metal ne dira jamais que le Heavy, le Thrash, le Death ou le Black est mort. Et puis rien n’est mort ! Il y’a trop de groupes ok mais régulièrement je tombe sur de bonnes releases et de bons concerts ! Concernant ton livre je trouve cela une bonne chose car je sais que tu vas donner une place importante a l’underground ! Dernièrement j’ai lu « Enjoy the violence » dont il parait que c’est une « bible » seulement concernant ce point de vue je suis resté sur ma faim ! C’est également l’avis de certains amis donc a toi de redresser cela ! (mission dont je vais essayer modestement de m'acquitter, promis, NdS)
Quels conseils donnerais tu à un jeune groupe qui veut se lancer dans la musique underground ?
Et bien dans une de tes précédentes interviews Gabriel (Kainsmal) a très bien résumé la chose en disant que sans concerts le groupe se meurt dans sa salle de repet. C’est tout a fait ca ! Un groupe c’est comme une vie et il faut faire de sorte que cela reste en vie ! Durant toutes ces années j’ai vu tant de groupes musicalement super mais par manque de personnes branchées dans l’underground disparaître dans l’anonymat. Prends par exemple Asshole et Shud durant leur période. David (Asshole) avait un fanzine et était très lié a l’underground tout comme Damien de Shud. Cela leur a permis de faire un tas de concerts, d’être présents dans les fanzines, les K7 compils,etc...
Je me souviens en 1991 j'étais en vacances en Hollande et lors d’un concerts je refilais des flyers de mes prods. Lorsque un gars me dit : «Tu es de France ? Tu connais le groupe Shud ? » Voila tout est dit !
"A l’époque ou j’étais activiste pour la cause animale nous n'avons jamais agresse quelqu’un mais en parallèle eux et des groupuscules genre animal front faisaient cela de nuit avec cagoule, intimidation, agression,etc...du fait que lorsque j’allais a une manif je me faisais agresser a cause d’eux finalement ! Du fascisme de gauche j’appelle ça !"
Peux tu nous donner ton « top ten » personnel des meilleurs disques de tous styles et toutes époques ?
Bien je vais te donner une liste d’albums qui m’ont le plus marqué mais pas obligatoirement mes préférés !
1-AC/DC « For those about the rock » Mon tout premier disque il y’a désormais 38 ans ! D’ailleurs je l’ai toujours dans ma collec !
2-LIVING DEATH «Vengeance of hell » Très important aussi car c’est l’album qui m’a fait chavirer du Heavy Metal au Speed Thrash en 1985 !
3-S.O.D. «Speak english or die » Bordel je venais tout juste de découvrir Living death et je me ramasse en pleine gueule ce groupe !Ce fut un choc a l’époque !
4-TESTAMENT «The legacy » L’album que j’ai certainement le plus écouté dans ma vie ! Surtout entre 1987 et 1990 !
5-SODOM «Persecution mania » Mon groupe préféré donc obliger de nommer le groupe !
6-BATHORY «Under the sign of... » Bien que j’ai entendu le terme Black metal par venom en 1983 il m’aura fallu cet album pour réellement apprécier ce style de musique.
7-EVIL SKINS «Une force,une cause,un combat » Musicalement je suis très sectaire (Et fier de l’être !) mais il y’a deux styles autre que j’écoute de temps en temps dont celui-ci : la Oi !
8-LES VRP «Vacances prolongées » L’autre style étant le Rock dit alternatif ! J’aimais beaucoup ce groupe a l’époque etj’ai eu le plaisir de les voir trois fois !
9-PENETRATOR «Now... » Pour le Metal francais ! Bien entendu j’aurais pu également citer Nomed,Agressor ou Mercyless ! Mais PENETRATOR reste particulier vu que je connais bien le groupe car j’ai passé de nombreuses vacances avec le guitariste que ce soit a Olette, Strasbourg ou les Pays-bas !
10-SINOATH «Forged in blood » Bien qu’il ne soit pas sorti en vinyl (K7 et CD) cette démo est ma préférée de toutes !
Carte blanche : que souhaites tu rajouter ?
Tout d’abord je te remercie pour ton soutien mais surtout pour ton travail concernant le milieu underground.Et puis le point commun que nous avons est d’écouter le Metal sans se prendre la tète sur les idées ou autres des groupes.Tu as bien raison car si on doit faire l’impasse sur des groupes parce que tel gars ne pense pas pareil que toi alors je passerais a coter de bonnes choses !
Merci Jasper J
LES REVIEWS SPECIAL THE RITUAL PRODUCTIONS
Le sang des infectés,
Putrides condamnés,
Par le feu sera purifié.
Telle est notre volonté
Si vous suivez régulièrement les publications du scribe, vous connaissez déjà mon attachement à ce jeune groupe du Sud-Ouest.
Après une première démo que j'ai chroniqué dans ces lignes (ici même) et interviewé le groupe dans la foulée (ici même) voici que nos occitans amis nous produisent un premier album qui fera date dans le Black Metal de France. Mon bonheur ne pouvait pas être plus complet lorsque je découvris que le combo avait signé avec The Ritual Productions, label que je porte haut dans mon cœur (la preuve avec cet article dédié) et que, en plus, ils avaient la gentillesse de me remercier dans leurs crédits ! Pas que ce fusse de la mégalo mais quand même ça fait super plaisir.
Parlons maintenant d'Alogie Funèbre, l'album.
Entre la démo et ici le groupe a affiné sa personnalité, trouvé ses marques, jonglant entre chanson médiévale ("ma douce amie", morceau de bravoure) et un Black Metal croassant dont ils nous avaient déjà dévoilé certains atours dans la démo. Les titres sont accrocheurs et épiques ("Au Bûcher") et les ambiances médiévales et mélodiques déployées par le groupe font mouche ("Turi Psalmo") et nous semblent taillées pour ravager les scènes de France et de Navarre.
Ajoutons aussi un artwork des plus aboutis (voir ci-dessus), et une propension a créer un album complet, varié, capable de transcender différentes ambiances (le presque punk riff d'intro de "Ode à l'agonie", couplé a des passages quasiment heavy). Yersinius et sa voix au papier de verre sublime des textes habilement troussés, avec en renfort en chant clair l'ami Nosos (également au Bouzouki),les guitares tronçonneuses de Svart et Jaasade, sachant être aussi virulentes qu'un vieux Bathory mais aussi se mouler dans des riffs plus lourds et doomy lorsque nécessaire et la section rythmique solide et efficace de Ulfberht (basse) et Omega (batterie): tout cela concourt à faire de Supplices un de ces groupes à suivre de prés dans les prochaines années. Achetez leur disque plutôt qu'une enième connerie de chez Nuclear Fuck et vous serez gagnants, et n'oubliez pas non plus que ces chers occitans se produisent sur scène : rien ne vous dispense d'aller vous prendre une mandale.
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Pfoui ! est-on tenté de dire en prenant en pleine face la dernière déflagration des brésiliens de Seges Findere. Depuis 1999, eh oui, déjà 20 ans, le projet de Strigoi de détruire l'espèce humaine sans sommation semble avancer à grand pas. Porteur d'un War Metal sauvage, Seges Findere rendra allergique les amateurs de dentelle alors que les maniaques de la boucherie y retrouveront leurs petits. Fruit du mélange batard d'un Morbid Angel survitaminé et d'un Marduk sous amphéts, Seges Findere nous renvoie vers les formations les plus bouillantes de ce chaudron nommé War Metal : Angelcorpse, Revenge, Axis of Advance et autres assemblages Black/Death bestiaux a souhait. Pour cet album Seges Findere a fait les choses en grand : sortie européenne chez Ritual Prod, une cover qui tue (voir ci-dessous) et un album au son particulièrement puissant. Le Black/Death extrême du groupe ne faiblit jamais et garde les blast-beats dans le rouge, entourés de guitares death ultimes et de vocaux démoniaques et inhumains sortis de la gorge d'une créature infernale nourrie aux radiations nucléaires.
Le Grindcore n'est jamais trés loin chez Seges Findere non plus, et des influences Napalm Death et Nasum pointent le bout de leur nez ça et là. Une oeuvre d'une intense violence, à réserver aux amateurs de sensations fortes !
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LANZ Transcendence through death (2019, The Ritual Productions) Experimental Black Metal
Lanz, projet expérimental venu des Pays Bas est le fruit du travail du seul Paranoia (également au cœur de l'étrange The Parents of Oude Pekala que nous retrouverons dans la deuxième partie de ce hors-série). Ce dernier déploie au sein de Lanz une science folle qui lui autorise a peu près tout. Mélangeant Funk, Disco, Folk, Blues sur une base Black Metal restant tout de même prononcée, Lanz nous prend à la gorge autant que par surprise.
ça et la trouve t'on aussi de beaux moments de Doom Metal savamment placés. Paranoia use d'un chant Black old school non loin d'un Quorthon ou d'un Abbath et sait faire montre d'une grande musicalité. Bien entendu, les plus "réactionnaires" d'entre vous n'apprécieront pas forcément, dans la mesure où Lanz, bien que viscéralement Black Metal, s'autorise toutes les audaces. Un album aventureux et solide à la fois qui sait vous surprendre tout en s'appuyant sur une colonne vertébrale.
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Disons le tout de suite : ce disque est une pépite à côté de laquelle bon nombre sont passés. Dès le premier titre "The Sea was red" on est emballés par ce Black Metal très rapide et noir, porté par l’uruguayen L.W. Alexander, ici au chant/guitare/basse et la française F.Y. à la batterie supersonique. Nous retrouvons aussi F.Y. dans son groupe Aksaya, que nous allons chroniquer un peu plus loin. Une fois passé la surprise du chant de L.W., proche d'un Gollum éructé, auquel on s'habitue fort bien par la suite, il n'est pas possible, si l'on aime le BM originel des 90's de ne point succomber au charme vénéneux de cet EP.
Les riffs y sont inspirés et mélodiques, transportant l'âme sombre dans une toute autre dimension, sentiment renforcé par la grande maîtrise musicale des musiciens en présence.
A l'écoute des majestueux et épiques morceaux que sont "time to awake" ou "Libertad & Muerte", combinant avec talent mid-tempi lourds et mélodieux et accélérations fulgurantes, on sent se réveiller l'âme du chevalier noir qui croupit en nous. Alors, si vous ne connaissez pas encore ce magnifique EP, il est encore temps de vous y mettre et d'encourager le combo à nous pondre un album complet pour que le plaisir soit encore plus intense !
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C'est cette fois sur les chemins escarpés et enneigés de la Russie que nous avançons, avec le One-Man band Burial Mist, oeuvre du seul Coffin Spirit (également bassiste chez les ukrainiens Unholyath également sur The Ritual Productions et chroniqués ci-après).
Cet album (ou EP) de sept titres vous embarque pour un voyage en terres de mort glacée, et ce sentiment, qui vous prend aux tripes dès l'intro, ne vous lâchera plus. Le Black Metal de Burial Mist est à la fois Raw et mélodique, d'une façon que l'on connait chez les groupes d'Europe de l'Est
Obsédante et jaillie de l'ombre, la musique de Burial Mist vous hante à la manière d'un Burzum de la grande époque. Les mid-tempi sont ici privilégiés, donnant à l'ensemble une touche punk, en laissant les riffs s'installer.
Si vous aimez le Black Metal axé sur les atmosphères davantage que sur la vitesse ou les prouesses techniques, Burial Mist va vous faire voyager dans les brumes glacées et mortifères qui nous renvoient au meilleur des 90's.
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Les hollandais de Styxian Industries n’œuvrent pas dans un Black Metal "classique", loin s'en faut. Cet attelage formé en 2007 propose un mix de Black Metal mélodique et nerveux et de Metal Industriel ponctué de sonorités électroniques et de boites à rythmes distordues. Bien sûr on pense aux italiens cultes d'Aborym, qui déploient leur art dans des sonorités similaires. "Zero.Void.Nullified" est un album particulièrement intéressant de par la grande cohérence du propos, ce qui n'est pas toujours évident à faire dans ces contrées maladives. Apocalyptique, la musique de Styxian Industries l'est assurément, et ces chocs de tôle rouillée et de démons du pandémonium fonctionnent au mieux. Le groupe a toutefois l'intelligence de laisser les guitares dominer l'ensemble d'un trémolo fort mélodique, qui évite tout risque de répétition lourdingue. Porteurs d'une aura Black Metal maléfique, à l'instar d'un Mysticum, les membres de Styxian Industries ne sont pas là pour plaisanter, et si vous n'avez jamais eu le sentiment d'entendre la bande son de l'anthropocène, eh bien la voila, il fallait juste être patient.
Avec Styxian Industries, découvrez en avant première comment vous allez mourir, si vous avez la chance de vivre encore quelques années. Ce disque malsain pue la toxicité par tous les pores et vous envoie au cœur d'un armageddon plus vrai que nature. Amateurs de balades en forêt, allez voir ailleurs. Certains titres se paient même le luxe d'être "dansants" comme un Ministry de l'époque Psalm 69 ("salvation") poussant le vice jusqu'à nous torturer de façon "groovy" ! Indispensable dans le genre.
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C'est cette fois du côté des Etats-Unis que nous continuons ce voyage avec The Ritual Productions. Plus exactement en Califonie, à Los Angeles même où nous attend cet étrange combo de Black Metal Dépressif au son "raw" en total contraste avec tout cliché hollywoodien. On ne sait en effet si les membres d'Atel (Sandaramet pour a peu près tout sauf la batterie interprétée par un batteur de session) ont raté des castings pour devenir comédiens de sitcom et que c'est cela qui les a rendu si sombres, mais toujours est-il que ce "seeking morbid silence" bien nommé fait montre d'une atmosphère glauque au possible. Le son caverneux et "raw" renforce l'étrangeté de ce Black noir comme le charbon, propulsé par des "screams" particulièrement extrêmes et des guitares si noyées sous la réverb qu'elles finissent par produire des sons inconnus. Quelques nappes synthétiques discrètes (façon Burzum des débuts) viennent encore approfondir le sentiment de malaise qui se fait jour à l'écoute de cet opus funèbre.
Si vous êtes à la recherche d'un Black Metal lancinant et macabre, fruit d'une dépression carabinée et non soignée et que cela a un effet cathartique sur vous, vous pouvez vous précipiter sur cette oeuvre au noir parfaitement aboutie et gorgée d'atmosphère. A éviter si possible un jour de déprime, on ne sait jamais...
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A SUIVRE BIENTÔT LA PARTIE 2 DE CES CROCS DU SCRIBE HORS SERIE SPECIAL THE RITUAL PRODUCTIONS AVEC, ENTRE AUTRES,
BLACK SEPTEMBER/RAVENLORD DARKSTORM
THE PARENTS OF OUDE PEKALA
UNHOLYATH
ET DES SURPRISES !
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