Sortie le 25.10.2019
Alcest Metal
J'ai eu la chance d'écouter en long en large et en travers le nouvel album d'Alcest, le premier a paraître chez le mastodonte Nuclear Blast.
On peut d'emblée rassurer celles et ceux qui craignaient que cette signature ne transforme Neige et Winterhalter en nouveaux avatars pop d'un Metal commercial assez commun sur ce label : il n'en n'est rien. Le duo s'est bâti sur le temps une personnalité forte et unique et ne va pas y renoncer ici. Clairement, dès le premier titre "Les Jardins de Minuit" on est plongé dans la continuité de ce que Alcest a pu faire avec l'excellent "Kodama" : un mélange équilibré d'influences Black Metal et de Shoegaze planant, avec un accent plus Black que sur le beaucoup plus léger (mais splendide) "Shelter". Un clin d'oeil à la liste des titres nous le confirme : six morceaux pour un album, nous allons avoir affaire a des titres longs. Le deuxième titre, "Protection" arrive alors avec la voix enchanteresse de Neige, toujours plus mélodieux, sur des montagnes de riffs (la prod est aux petits oignons alors que je n'ai pas écouté le cd !) : ça sent le tube, avec ce refrain prenant, ces riffailles en série qui lorgnent du côté Post-Core et Asiatique de la force. "Sapphire" prend la suite, avec un premier riff quasi rock que l'on aurait pu trouver sur un album de The Cure dans les années 90. Sur "L'ïle des Morts" le groupe surprend avec des sonorités électro pas si lointaines d'un Depeche Mode (mais rassurez vous, les grosses guitares sont là aussi). Les mélodies lumineuses du groupe font toujours mouche, avec cette fois une production qui donne encore plus d'ampleur a leur travail. Vient alors "Le miroir" et son ambiance premièrement menaçante et ensuite belle a couper le souffle avec cette touche "Synthwave" qui se marie si bien avec la voix éthérée de Neige. Le groupe marie tellement bien le beau, le délicat, avec la force du Metal que ça en devient surnaturel. Vient ensuite le titre éponyme, "Spiritual Instinct" qui vient clôturer ce beau voyage en beauté : des riffs shoegaze en mur du son nous accueillent tandis que le chant de Neige prend le relais.
Encore une fois, Alcest nous prouve l'unicité de sa démarche, avec un son qui est toujours plus personnel, toujours plus loin des standards. Alcest comme nouveau Gojira ? L'idée m'est venue...
I had the chance to listen to Alcest's new album, the first to be released by the mastodon Nuclear Blast, from top to bottom.
We can immediately reassure those who feared that this signature would transform Neige and Winterhalter into new pop avatars of a fairly common commercial Metal on this label: it is not so. The duo has built over time a strong and unique personality and will not give up on it here. Clearly, from the first track "Les Jardins de Minuit" we are immersed in the continuity of what Alcest was able to do with the excellent "Kodama": a balanced mix of Black Metal and Shoegaze influences, with a more Black accent than on the much lighter (but splendid) "Shelter". A wink at the list of tracks confirms it: six tracks for an album, we're going to have to deal with long tracks. The second track, "Protection" then arrives with the enchanting voice of Neige, always more melodious, on mountains of riffs (the production is with the little onions whereas I didn't listen to the cd!): it smells like a hit, with this gripping chorus, these serial riffailles that look at the Post-Core and Asian side of the force. "Sapphire" follows, with a first almost rock riff that could have been found on a The Cure album in the 90s. On "L'ïle des Morts" the band surprises with electro sounds not so far away from a Depeche Mode (but don't worry, the big guitars are there too). The group's bright melodies are still hitting the mark, this time with a production that gives even more scope to their work. Then comes "Le miroir" and its first threatening and then breathtakingly beautiful atmosphere with this "Synthwave" touch that blends so well with Neige's ethereal voice. The band combines so well the beautiful, the delicate, with the strength of Metal that it becomes supernatural. Then comes the eponymous title, "Spiritual Instinct" which closes this beautiful journey in beauty: shoegaze riffs on a sound wall welcome us while the song of Neige takes over.
Once again, Alcest proves the uniqueness of its approach, with a sound that is always more personal, always further from the standards. Alcest as a new Gojira? The idea came to me...