Kosmos fait du "post-atmospheric Black metal", autant dire qu'il s'agit avec eux d'une invitation au voyage. Leur cinquième album "L'envol" vient encore renforcer ce sentiment par une charge de beauté continue qui se déploie dans l'air dès que la galette se met a tourner. Nekros, a la tête de ce projet depuis ses débuts en 2010 a eu la gentillesse de répondre aux questions du Scribe où l'on parle de lumière et de ténèbres, de beauté et de crudité. Bref, la vie, quoi
Bonjour Nekros
! Peux tu nous présenter Kosmos ?
Kosmos est né en
juillet 2010, date de la sortie de “L’Antithèse” une démo qui au départ était
plutôt destinée aux labels.
C’était du
matériel pour le lancement du projet, mais il s’avère que Mortis Humanae
Productions fut intéressé pour la sortir en tape avec le premier album “From
Innocence to Perversity” qui date de 2012.
Kosmos est un
projet dans lequel j’ai décidé de m’investir seul en terme de composition,
d’écriture, d’arrangement & d’enregistrement. Le but a toujours été
l’autonomie intellectuelle. Je collabore néanmoins avec Naja Atra concernant
les prises son batterie, le mixage et le mastering. C’est un batteur qui a
compris l’objectif de Kosmos, il y a au-delà de l’aspect business entre nous,
une vraie harmonie.
A noter que sur
l’album “Ashes Of The Orphic Dream” c’est un autre batteur qui a pris le relais
à ce moment là, excellent lui aussi, batteur chez Daedalion, Dépérir, Pavillon
Rouge entre autres. En ce qui concerne le travail du son, il s’agit là aussi
d’une autre personne, que je ne recommanderai pas. Mais passons.
Kosmos comme je
le disais est mon projet personnel, être seul me laisse beaucoup de liberté en
ce qui concerne la création, mais cet aspect a son lot d’inconvénients
également, ainsi “Le Vecteur Transcendantal” & “Ashes Of The Orphic Dream”
sont les oeuvres qui ont su faire le plus évoluer Kosmos musicalement. Je dois
à ces deux albums une vision sur les moyens à déployer pour des albums plus
solides et plus cohérents. Ils sont ce qu’ils sont mais ils ont été comme la
brûlure, empiriquement positive, pour ensuite comprendre intrinsèquement la
flamme.
L’album“Le
Voyage” a été comme une rencontre, j’ai trouvé ce que je cherchais avec cet
album, ce qui était déjà en moi probablement. Un album à plusieurs visages qui
correspond à la direction que je voulais donner à Kosmos depuis longtemps, mais
à la différence des précédents, un album plus canalisé et donc plus cohérent.
Et voici
maintenant l’album dans lequel j’ai mis toute mon âme, mon sang, celui que tu
as dans les mains “L’Envol”. Cinquième vrai album qui continue le chemin
emprunté par l’album précédent. Une vraie identité de Kosmos émerge fièrement
avec cet album.
Il y a une
vraie quête de beauté et de lumière dans l'album de Kosmos, “L'envol”, qui
porte bien son nom. Sur ton bandcamp tu évoques une transformation personnelle.
Comment est né ce très beau disque ? Qu'as tu mis de toi dedans ?
Je suis très
attaché à la transformation personnelle qu’on expérimente tous dans la vie, on
évolue tous. Je me suis beaucoup intéressé au chamanisme, aux rituels, au sens
profond qu’il y a derrière ce qui peut sembler très amusant et pas très
sérieux. J’ai voulu dépasser le rideau superficiel simpliste qu’on nous propose
un peu partout et aller au cœur, au noyau du sujet. Evidemment c’est une
démarche qui vise ce point de mire sans y arriver, car ça reste un point de
mire. Mais de ce fait, j’ai eu accès à certaines lectures, qui ont été bouleversantes. J’ai donc pour cet album mêlé un peu de mes lectures, un peu de
ce qu’il y a dans ma tête qui rêve beaucoup, et j’ai scénarisé tout ça avec une
question métaphysique qui englobe le tout.
La production
est très réussie ! . On imagine le temps passé sur un disque comme celui-ci ?
Je te remercie
pour cette remarque, il faut bien garder en tête que cet album est une
auto-production dirigé par une seule tête, et gérer tout de A à Z, malgré la
collaboration avec certaines personnes, reste un vrai défi. C’est clairement
beaucoup de travail. Je suis satisfais du résultat. Naja Atra a vraiment bien
travaillé sur le son, tout comme Marianne sur l’imagerie.
Ta musique
représentes le versant “beau” et “onirique” du Black Metal, une véritable
invitation au voyage. Que penses tu de ceux qui maintiennent que le BM doit
être laid, sale et effrayant ?
Je vois ce que
tu veux dire sur le ressenti du son que je développe. Je n’ai absolument rien
contre qui que ce soit pour commencer, je ne me sens appartenir à aucun camp,
s’il devait en exister.
S’aventurer à
dire comment devrait sonner le black metal est risqué car on constate bien des
branches et des sous branches avec des musiciens qui magnifient le genre, peu
importe les sonorités. J’aime la diversité que suggèrent toutes les
sous-branches. J’adore le très laid, dissonant, rapide et violent tout comme
les choses plus lumineuses, mid-tempo et consonantes. Je me nourris de tout ça
à la fois pour construire mon identité, ça me permet de savoir pour quelles
raisons je vais aimer tel courant, tel groupe, tel album d’un groupe. Sans
cette diversité tu ne peux pas réellement “grandir”. C’est factuel.
Alors pour
répondre clairement à ta question, je ne pense rien de particulièrement arrêté sur les gens qui définissent de manière rigide ce que devrait être le
black metal.
Une chose quand
même, si une idéologie quelconque t’empêche d’évoluer, de découvrir des projets
superbes, alors il est temps de s’arrêter et de se remettre en question. Ce
sera mon unique point de vue. Et les gens qui pensent autrement ne me gênent
aucunement, je me dis juste “dommage, ils loupent probablement beaucoup de
bonne musique”.
Quels sont les
événements personnels qui t'ont permis d'accoucher de ce disque ?
Le besoin de
toucher du doigt d’autres sphères. Des lectures comme “La mystique sauvage” de
Michel Hulin qui m’a éclairé sur ce que je vivais plutôt régulièrement, c’est à
dire des espèces de transes très calmes,
hermétiques, pendant lesquelles l’espace de quelques secondes je comprenais
tout, mais tout s’évaporait une fois la transe terminée. Seules quelques
sensations me restaient, sans pouvoir y mettre de mots dessus. Très bizarrement
agréable à vivre.
J’ai aussi porté
mon intérêt sur une lecture forte intéressante, “Le chamanisme et les
techniques archaïques de l’extase” de Mircea Eliade qui est réellement une brèche dans la roche dure d’un sujet tel que le chamanisme, qui est souvent malmené
par tous les sensationnalistes avides de gens aux pouvoirs magiques, mais
passons.
Je ne te citerai
pas toutes mes lectures, mais ajouté à ça une prise de Salvia Divinorum m’a
aussi montrer pas mal de choses qui avec le recul sont difficiles à expliquer
avec des mots simples, même si ces mots sont justes, car le résultat d’une
telle description suscite un caractère très fantasque à l’expérience. Bref
comme tu le vois, tout un tas de choses qui ont alimenté cet album directement
et indirectement.
Sur Facebook
tu cites Funeral Mist, Shining, Mutiilation, Leviathan ou Blut Aus Nord parmi
tes influences. Que t'ont apporté ces groupes ?
J’ai souvent
expérimenté un écart entre ce que je veux et ce que je joue naturellement,
c’est là où mon identité s’est construite d’ailleurs, et continue. Pas mal de cafouillage, d’erreurs diverses, mais bon c’est ce qui fait grandir. Ces
groupes qui cassent tout, jouent excellemment bien dans le lent, le rapide, la
dissonance, la consonance, sont intelligents dans le rythme, les structures
des morceaux, m’ont vraiment poussé à étudier la musique dans le sens où le
semblant de chaos qu’ils dispensent est carrément réfléchi, et ça en devient du
génie. De ce fait, le laid, ou la violence n’est absolument pas une barrière,
tout comme le tempo, ils sont des outils à manipuler ingénieusement pour
accoucher de morceaux immersifs. Ces grands noms ont tous été et sont encore
une source d’inspiration non négligeable.
La pochette et
l'artwork sont de toute beauté également ! Je trouve la peinture de cover
proche de l'univers lovecraftien mais d'une façon différente de ce que peut
faire Jeff Grimal par exemple. Peux tu nous parler de l'artiste qui a réalisé
ce magnifique travail ?
L’artiste qui a
réalisé tout l’artwork n’est autre que Marianne Plasse. Elle a également
réalisé le superbe artwork de l’excellent album “Grand Oeuvre” de Triste Terre.
Marianne est talentueuse naturellement, dans sa technique propre à utiliser
toutes sortes de procédés, matériaux, pour un rendu fidèle à sa vision de
l’oeuvre mais aussi dans l’harmonie, la compréhension profonde du projet. Pour
moi c’est une vraie aptitude à part entière, elle tape juste car la symbiose
opère. C’est plutôt rare je trouve. S’il devait y avoir un autre album de Kosmos
de prévu pour ces prochaines années c’est sans hésitation que je collabore à
nouveau avec Marianne.
Je n'ai pas eu
l'opportunité d'écouter tes autres albums (L'envol étant le 5ème depuis la
création de Kosmos en 2010) peux tu nous en parler ?
Il y a un fil
conducteur tout au long de l’album, donc on peut parler de concept album en
effet.
La naissance
d’un enfant qui voit le jour dans la mauvaise enveloppe (celle d’un humain),
tributaire d’une erreur cosmique d’êtres résidant dans un espace antérieur à
sa naissance. Cependant il grandi parmi les hommes. Il est naturellement soumis
à une pulsion qui le pousse à réparer cette erreur. Il est face aux traits de
caractère, aux différents biais humains qu’il ne comprend pas. Les chocs
émotionnels s’enchaînent. Il commence alors un périple pour se sortir de ce qui
semble pour lui un cauchemar sans fin. Il n’est pas apte à se résigner, il ne
peut pas vivre parmi les hommes. Il passe par divers étapes dont un abandon de
lui même à un rituel chamanique clé. Je n’en dis pas plus, il faut laisser un
peu de place au rêve.
Tu a joué également dans Mourning Forest, Ravenskull et
Inferi Gloria. Peux tu nous dire un mot de ces groupes ? Certains sont-ils
encore actifs ?
Oui en effet, ça
commence à être vieux tout ça. J’ai donc été guitariste avec Mourning Forest,
j’ai enregistré l’album “De la vermine...” et fait 2 dates sur Toulouse à
l’époque. C’est des super gars vraiment sympas. Je sais qu’ils ont enregistré
un split avec Sad en 2012, un groupe de black metal grec. Depuis il ne me
semble pas avoir entendu quoi que ce soit de nouveau.
Ravenskull était
un projet destiné à tourner en live. Une démo a été enregistré, j’étais
bassiste chanteur à ce moment là. Finalement à cause de nos emplois du temps
respectifs, l’aventure live n’a pas eu lieu.
Inferi Gloria
est ma toute première formation dans laquelle j’ai fait mes armes en tant que
guitariste, 2 démos et 1 album ont été enregistrés mais n’ont jamais vu le jour
officiellement. Quelques concerts ont eu lieu à droite à gauche, mais rien de
très sérieux non plus.
Depuis peu je
suis bassiste live chez Suicidal Madness, un groupe de black metal
atmosphérique basé en Isère. Nous recherchons d’ailleurs des dates de concert.
Le nouvel album “Dégénérescence” étant sorti en mars dernier et ayant été
plutôt bien accueilli, nous espérons le défendre sur scène prochainement.
Des projets
scéniques pour Kosmos ?
Kosmos restera à
jamais un projet studio, sauf si un engouement mondial se fait sentir, sauf si
des propositions tombent à rendre jaloux les Behemoth et autres Mgla. Sauf dans
ce dernier cas, je préfère te dire non.
Peux tu nous
citer tes 20 albums préférés de tous les temps ?
Ça c’est la
question à se faire jeter des cailloux non ? Bon aller ok, évidemment c’est
subjectif et relatifs à mes goûts, en rajoutant une précision, les 20 albums
étant égaux les uns aux autres.
DEATHSPELL OMEGA
Paracletus
ABORYM With no
human intervention
NEHEMAH Light of
a dead star
BLUT AUS NORD
Dialogue with the stars
PESTE NOIRE La
sanie des siècles…
DISSECTION Storm
of light’s bane
HEGEMON By this
I conquer
EMPEROR In the
nightside eclipse
BLACK DAWN Blood
for satan
DARK FUNERAL The
secrets of the black arts
VED BUENS ENDE
Written in waters
CULT OF FIRE
Ascethic meditation of death
ENTHRONED
Carnage in worlds beyond
THE GREAT OLD
ONES Al-azif
Kosmos est-il
pour toi un vecteur d'idéaux, philosophie, idées politiques ou religieuses ?
Kosmos c’est
juste la matérialisation de ce qui a dans ma tête, de mes humeurs, mes
pulsions, mes sentiments, ce a quoi je m’intéresse. Bref, c’est moi en musique.
Que peut on
te souhaiter ?
Franchement ? Un
label qui souhaiterait tenter l’aventure pour un prochain album
Espace libre
pour finir : ajoutes ce que tu veux !
Tout simplement
je veux remercier toutes les personnes qui soutiennent Kosmos. Merci à vous. La
suite du projet je ne la connais pas encore, restez dans les parages, sur
facebook notamment pour connaître la suite.
Merci Nekros
THE ENGLISH VERSION
Kosmos is creating "post-atmospheric Black metal", in other words it is an invitation to travel with them. Their fifth album "L'envol" further reinforces this feeling with a continuous charge of beauty that unfolds in the air as soon as the cake starts to spin. Nekros, who has been at the head of this project since its inception in 2010, has been kind enough to answer the Scribe's questions about light and darkness, beauty and crudeness. Anyway, this is called life, isn't it ?
Interview with Nekros
Hello Nekros! Can you introduce us to Kosmos?
Kosmos was born in July 2010, the date of the release of "L'Antithèse", a demo that was originally intended for labels.
It was material for the launch of the project, but it turns out that Mortis Humanae Productions was interested in releasing it in style with the first album "From Innocence to Perversity" which dates from 2012.
Kosmos is a project in which I decided to invest myself alone in terms of composition, writing, arrangement & recording. The goal has always been intellectual autonomy. However, I collaborate with Naja Atra regarding drumming, mixing and mastering. He is a drummer who has understood Kosmos' objective, there is more than just the business aspect between us, a real harmony.
It should be noted that on the album "Ashes Of The Orphic Dream" it was another drummer who took over at that time, also excellent, drummer for Daedalion, Décérir, Pavillon Rouge among others. As for the sound work, this is also another person, whom I will not recommend. But let's move on.
Kosmos as I said is my personal project, being alone gives me a lot of freedom as far as creation is concerned, but this aspect also has its drawbacks, so "The Transcendental Vector" & "Ashes Of The Orphic Dream" are the works that have made Kosmos evolve the most musically. I owe these two albums a vision on the means to be deployed for stronger and more coherent albums. They are what they are but they have been like the burn, empirically positive, and then intrinsically understand the flame.
The album "Le Voyage" was like a meeting, I found what I was looking for with this album, what was probably already inside me. A multifaceted album that corresponds to the direction I wanted to give Kosmos for a long time, but unlike the previous ones, a more focused and therefore more coherent album.
And now here is the album in which I put all my soul, my blood, the one you have in your hands "L'Envol". Fifth real album that continues the path taken by the previous album. A true Kosmos identity proudly emerges with this album.
There is a real quest for beauty and light in Kosmos' album, "L'envol", which bears his name well. On your bandcamp you evoke a personal transformation. How did this very beautiful record come about? What did you put of yourself in it?
I am very attached to the personal transformation that we all experience in life, we all evolve. I was very interested in shamanism, in rituals, in the deep sense that there is behind what may seem very amusing and not very serious. I wanted to go beyond the simplistic superficial curtain that is proposed to us everywhere and go to the heart, to the core of the subject. Obviously it is an approach that aims at this focus without succeeding, because it remains a focus. But as a result, I had access to some readings, which were overwhelming. So for this album, I mixed some of my readings, some of what's in my head that dreams a lot, and I wrote all that with a metaphysical question that includes everything.
The sound of the album is very good ! Can you tell us the time spent on a record like this?
Thank you for that remark, it is important to keep in mind that this album is a self-production directed by a single head, and managing everything from A to Z, despite the collaboration with some people, remains a real challenge. It's clearly a lot of work. I am satisfied with the result. Naja Atra worked really well on the sound, just like Marianne on the imagery.
Your music represents the "beautiful" and "dreamlike" side of Black Metal, a real invitation to travel. What do you think of those who maintain that the BM must be ugly, dirty and scary?
I see what you mean about the feeling of the sound I'm developing. I have absolutely nothing against anyone to start with, I don't feel like I belong to any side, if there were any.
To venture to say how black metal should sound is risky because we see many branches and subbranches with musicians who magnify the genre, no matter what the sounds. I like the diversity suggested by all the sub-branches. I love the very ugly, dissonant, fast and violent as well as the brighter, mid-tempo and consonant things. I feed on all this at the same time to build my identity, it allows me to know why I will like this current, this band, this album of a band. Without this diversity you cannot really "grow up". It's factual.
So to answer your question clearly, I don't think there's anything particularly decided about people who rigidly define what black metal should be.
One thing though, if any ideology prevents you from evolving, from discovering great projects, then it's time to stop and question yourself. That will be my only point of view. And people who think otherwise don't bother me in any way, I just say to myself "too bad, they probably miss a lot of good music".
Q5: What are the personal events that allowed you to give birth to this record?
The need to touch other spheres with your finger. Readings like "La mystique sauvage" by Michel Hulin who enlightened me on what I was experiencing rather regularly, that is to say, very calm, hermetic species of trance, during which for a few seconds I understood everything, but everything evaporated once the trance was over. Only a few feelings remained, without being able to put words to them. Very strangely pleasant to live with.
I also focused my interest on an interesting strong reading, "Shamanism and the Archaic Techniques of Ecstasy" by Mircea Eliade which is really a breach in the hard rock of a subject such as shamanism, which is often abused by all the sensationalists greedy for people with magical powers, but let us move on.
I won't quote you all my readings, but added to that a take from Salvia Divinorum also showed me a lot of things that in hindsight are difficult to explain with simple words, even if these words are right, because the result of such a description arouses a very whimsical character to the experience. In short, as you can see, a whole bunch of things that have contributed to this album directly and indirectly.
On Facebook you mention Funeral Mist, Shining, Mutiilation, Leviathan or Blut Aus Nord among your influences. What did these groups bring you?
I have often experienced a gap between what I want and what I naturally play, this is where my identity has been built, and continues. A lot of scribbling, a lot of mistakes, but that's what makes it grow. These groups that break everything, play excellently in slow, fast, dissonance, consonance, are intelligent in the rhythm, the structures of the songs, really pushed me to study music in the sense that the semblance of chaos they give is straightforwardly thought out, and it becomes genius. Therefore, the ugly, or violence, is absolutely not a barrier, just like the tempo, they are tools to be handled ingeniously to deliver immersive pieces. These great names have all been and are still a significant source of inspiration.
The cover and artwork are beautiful too! I find the cover painting close to the Lvecraftian universe but in a different way from what Jeff Grimal can do for example. Can you tell us about the artist who did this wonderful work?
The artist who created the entire artwork is none other than Marianne Plasse. She also created the superb artwork for the excellent album "Grand Oeuvre" by Triste Terre. Marianne is naturally talented, in her technique able to use all kinds of processes, materials, for a rendering faithful to her vision of the work but also in harmony, in a deep understanding of the project. For me it is a real ability in its own right, it is right because the symbiosis works. It's quite rare, I think. If there is to be another Kosmos album planned for the next few years, it is without hesitation that I will collaborate again with Marianne.
I haven't had the opportunity to listen to your other albums (L'envol being the 5th since Kosmos was created in 2010) can you tell us about it?
There is a common thread throughout the album, so we can talk about a concept album indeed.
The birth of a child born in the wrong envelope (that of a human being), dependent on a cosmic error of beings residing in a space prior to its birth. However, he grew up among men. He is naturally subject to a drive to repair this error. He is faced with character traits, with the different human biases that he does not understand. Emotional shocks follow one another. He then begins a journey to get out of what seems to him to be an endless nightmare. He is not able to resign himself, he cannot live among men. It goes through various stages including an abandonment of itself to a key shamanic ritual. I'm not saying any more, we have to leave a little space for the dream.
You also played in Mourning Forest, Ravenskull and Inferi Gloria. Can you tell us a word about these groups? Are any of them still active?
Yes indeed, it's starting to get old. So I was a guitarist with Mourning Forest, I recorded the album "De la vermine..." and did 2 dates in Toulouse at the time. They're really nice great guys. I know they recorded a split with Sad in 2012, a Greek black metal band. Since then, I don't think I've heard anything new.
Ravenskull was a project to be shot live. A demo was recorded, I was a bass player and singer at the time. Finally because of our respective schedules, the live adventure did not take place.
Inferi Gloria is my very first band in which I made my debut as a guitarist, 2 demos and 1 album were recorded but never officially released. A few concerts were held from right to left, but nothing very serious either.
Recently I've been a live bass player at Suicidal Madness, an atmospheric black metal band based in Isère. We are looking for concert dates. The new album "Dégénérescence" having been released last March and having been rather well received, we hope to defend it on stage soon.
Scenic projects for Kosmos?
Kosmos will always remain a studio project, unless there is a worldwide craze, unless proposals fall to make the Behemoths and other Mgla jealous. Except in the latter case, I prefer to say no.
Can you name your 20 favorite albums of all time?
That's the question about getting rocks thrown at you, isn't it? Well go ok, obviously it's subjective and related to my tastes, adding a precision, the 20 albums being equal to each other.
DEATHSPELL OMEGA Paracletus
ABORYM With no human intervention
NEHEMAH Light of a dead star
BLUT AUS NORD Dialogue with the stars
PESTE NOIRE La sanie des siècles…
DISSECTION Storm of light’s bane
HEGEMON By this I conquer
EMPEROR In the nightside eclipse
BLACK DAWN Blood for satan
DARK FUNERAL The secrets of the black arts
VED BUENS ENDE Written in waters
CULT OF FIRE Ascethic meditation of death
ENTHRONED Carnage in worlds beyond
THE GREAT OLD ONES Al-azif
Is Kosmos for you a vector of ideals, philosophy, political or religious ideas?
Kosmos is just the materialization of what is in my head, of my moods, my impulses, my feelings, what I am interested in. Anyway, it's me in music.
What can we wish you?
Honestly? A label that would like to try the adventure for a next album
Free space to finish: add what you want!
I just want to thank all the people who support Kosmos. Thank you to you. The rest of the project I don't know yet, stay around, on facebook in particular to know the rest.
Thank you Nekros