Brûler une Sorcière résoudrait-il tous les problèmes de l'humanité ? Va savoir ! Toujours est-il que Brulons Une Sorcière est avant tout un fascinant projet mêlant Rock, Black Metal et diverses alternatives musicales... Pas banal du tout ! Ce projet a grande dominante instrumentale m'a intrigué de par sa liberté formelle et sa volonté de ne pas s'inscrire dans un courant particulier. Explications avec W.A.L
Bonjour W.A.L ! Merci de bien vouloir répondre a mes questions ! Brûlons une Sorcière est ton One man band...Peux tu nous en dire plus ?
Bonjour Pierre, merci de m’accorder de ton temps pour cette interview. B.U.S est en effet un projet que je dirige seul. Il a vu le jour fin 2017, c'est vraiment une époque trouble pour moi : la découverte de la solitude a changé bien des choses. J’étais extrêmement nostalgique de mon ancien mode de vie de jeune adulte sans limites , de mon entourage féminin complètement décadent...
Au final les amis d’hier sont devenus les fantômes d’aujourd’hui et l'idée de retranscrire tous cela a commencé à germer gentiment.
En plus, j’étais dégoûté de la musique en groupe et je me suis dit que lancer un One Man Band serait une riche idée. Mon problème majeur était que sortie de la basse je n’avais aucune connaissance de la guitare, ni de la batterie.
Il m’a fallu un peu plus d’un an et demi pour maîtriser les bases et lancer B.U.S au Printemps 2019.
Tu décris ta musique comme du “rock alternatif dans un univers black metal urbain”. Qu'entends tu par là ?
C’est la description qui correspond le mieux je trouve. Je suis le produit de mon environnement, j’ai souvent vécu en ville, c’est glauque, sale et tellement déshumanisée. Avec ce genre de toile de fond tu peux pas vraiment faire de la pop ultra lumineuse, par contre tu peux te lancer dans le Black Metal sans trop de soucis. Le seul problème c’est que ma façon de jouer est typique du rock alternatif du milieu des années 90 (en bref le tremolo picking et c'est pas trop ce que j'aime faire). B.U.S n’est pas quelques chose de forcément très positif, les sonorités, les thèmes et les ambiances sont plutôt obscures.Tu rajoutes le fait que je n’ai pas de démarche marketing, ni promotionnelle : j’ai pas de page Facebook, ni d’Instagram, ni de Twitter dédié au groupe, ce qui complique la communication avec le monde extérieur. Ca fait très underground (rire). Je suis au final assez détaché de la mentalité de la scène rock actuelle qui se paluche sur sa pseudo popularité et cherche à vendre du merch avant même d’avoir composer quoique ce soit. Je préfère le fonctionnement de la scène Black Metal : plus honnête, moins clinquant et réservé à des
passionnés. Après j'ai peu de choses en commun musicalement avec mes compères de la scène BM au final.
Ce que j'aime dans ta musique, c'est sa diversité. On passe d'ambiances Post-Rock/Post-Punk a des trucs plus black, tu fais une reprise du rappeur XXXTentacion. Quelles sont tes influences ?
Mes influences sont très vastes comme tu peux t’en douter. Je fais partie de cette génération qui a grandi avec toute la musique du monde à disposition, alors le jour où j’ai commencé découvrir la musique ça a était un puits sans fond. Écoutant tous ce qui me passait sous la mains. Le rap fut une de mes premières découverte mais très vite le grunge, le stoner et shoegaze sont sortis du lot. Je me revois encore apprendre toute les basses lines de Nirvana étant ado et jouer Lounge Act pendant des heures. Le post-hardcore et le post-rock on suivit assez vite lorsque j’ai commencé à sortir pour voir des concerts, j’ai toujours était fasciné par l’énergie et l’émotion présente en live avec ce style de musique.
Puis un mauvais jour, je suis tombé sur le BM (Filosofem de Burzum pour les curieux) et je suis resté fasciné par ce son glacial et austère, toute la mythologie autour de ce dernier, les histoires avec la scène norvégienne, bref ça m'a occupé un bon moment.
Musicalement je trouvais ça fou pour des groupes qui se composait généralement d’un ou deux membres. Pour moi, la musique ne pouvait être conçue quand groupe et devait forcément être compréhensible dès la première écoute.
Autant te dire que ça a changé ma conception de la musique.
Tu te situes dans une vision on va dire “moderne” du black metal, assez proche du blackgaze par exemple. Quelle est ta vision du BM en général et de son évolution ?
Je ne sais pas où je me situe réellement (rire) mon son est très moderne, il est au antipode du BM traditionnel et pourtant j’ai le même fonctionnement que beaucoup de la scène BM et Dungeon Synth. C'est a dire seul face à mon ordi, sans réel moyen financier, ni soutien extérieur. Ma vision du Black Metal est assez simple en réalité. Le BM est avant tout un état d’esprit : il faut avoir une part d’ombre, une composition assez désespérée qui pousse à la reflexion personnelle, une vision assez nostalgique dans sa musique et être prêt à tout faire
par soi même, ce qui inhérent à la culture punk. Telle est ma conception du BM. Après je trouve que son évolution est globalement fade et difficile depuis quelques années, à mon avis c’est devenu un style trop parodique, on fait des copier coller de ce qu’ont fait les anciens au lieu développer son propre son, une imagerie neuve et développer des thématiques peu commune. Cependant, un hommage à tel ou tel groupe bien réalisé ne me dérange pas loin de la. Je trouve juste dommage le manque de prise de risque musical de la scène. Après j’ai de l’espoir quand j’écoute la scène française par exemple, beaucoup de projets sont vraiment uniques et vraiment aboutis.
En bref je suis mitigé.
Tu fonctionnes beaucoup en instrumental. Ca vient d'où ?
Sur les deux premiers EP que sont “L'Etoile Filante” et “Dreams About Ghosts” j’ai vraiment cherché à retranscrire des ambiances très particulières que j’ai connu par le passé et donc l’instrumental c’est imposé assez facilement. Je voyais pas comment je pouvais présenter ce genre atmosphère sans les dénaturer avec ma voix de goblin enfermé dans une crypte (rire). Dans le futur de B.U.S la voix sera cependant plus présente.
J'ai beaucoup aimé le morceau “Lucid Satanic Dreams” sur ton Ep “L'étoile filante”. J'ai trouvé que ce morceau dégageait une ambiance trés particulière. Qu'en dis tu ?
C’est marrant que tu me parles de ce morceau car ça a était le seul que j'ai composé sans ligne directrice. On était le 31 Décembre 2018 et j’avais annulé une soirée prévue chez des amis car j’étais pas en état de sortir de chez moi.
Il devait être 23h30, je traînais sur mon séquenceur et je faisais des tests avec mon pad.
A un moment, j’ai commencé à vraiment faire n’importe quoi et j'ai eu un début de composition qui s’est vite dessinée.
Je me souviens y avoir passé la nuit complète et c’est le premier morceau où l’on entend ma voix. Au petit matin j’avais fini le morceau, je le trouvais vraiment cool et il a donc fini sur l'EP.
C’est la seule et unique fois où ça m’est arrivé de composer comme ça.
Quels sont tes albums préférés de tous les temps ?
Question compliquée !
1 - Touché Amoré : …To the Beat of a Dead Horse
2 - Lil Peep : Come Over When You’re Sober Pt1
3 - Amesoeurs : Amesoeurs
4 - Vald : Xeu
5 - Dissection : Somberlain
6 - Burzum : Filosofem
7 - The Strokes : Is this It
8 - The Shins : Oh, Inverted World
9 - Queens Of The Stone age : Song For The Deaf
10 - Diapsiquir : A.N.T.I
11 - Weezer : Pinkerton
12 - John Frusciante : Inside Emptiness
13 - Ratatat : Classics
14 - Whatever Nevermind : A Tribute to Nirvana
Quelle est ton ambition ? Signer avec un label ?
Actuellement ma seule ambition est d’ordre musicale.
Je dois finir le premier album de B.U.S qui sortira normalement avant la fin de l’année 2020 et j’ai encore beaucoup de travail pour arriver à ce que je souhaite.
Dans une précédente interview je disais que j’aimerai rejoindre un jour LADLO mais après quelques échanges avec eux il semblerait je ne sois pas dans leurs plans (rire).
Signer chez un label que j'aime est compliqué en l’état : je suis trop rock pour intéresser un label de BM et trop BM pour intéresser un label de rock des retours que j’ai eu.
Ne comptant pas trop faire évoluer ma façon de composer pour le moment je suis bon pour rester indépendant quelques temps, en bref un acteur de l’ombre comme parmi tant d’autres.
Ajoutes ce qu'il te plaira :
Merci.
Would burning a Witch solve all of mankind's problems? I don't know! Anyway, Brûlons Une Sorcière is above all a fascinating project mixing Rock, Black Metal and various musical alternatives... Not at all trivial! This project has a great instrumental dominance and I was intrigued by its formal freedom and its will not to be part of a particular trend. Explanations with W.A.L
Hello W.A.L ! Thank you for answering my questions! Brûlons Une Sorcière is your One man band...Can you tell us more ?
Hello Pierre, thank you for your time for this interview. B.U.S. is indeed a project that I'm directing alone. It was born at the end of 2017, it's really a troubled time for me: the discovery of loneliness has changed many things. I was extremely nostalgic for my old way of life as a young adult without limits, for my completely decadent female entourage...
In the end, yesterday's friends became today's ghosts and the idea of transcribing all this began to germinate nicely.
Besides, I was disgusted by music in a band and I thought that starting a One Man Band would be a rich idea. My major problem was that coming out of the bass I had no knowledge of guitar or drums.
It took me a little over a year and a half to master the basics and launch B.U.S in Spring 2019.
You describe your music as "alternative rock in an urban black metal universe". What do you mean by that?
It's the best description I can come up with. I'm a product of my environment, I've often lived in the city, it's creepy, dirty and so dehumanized. With this kind of background you can't really make ultra bright pop, but you can get into Black Metal without too much trouble. The only problem is that the way I play is typical of mid-90's alternative rock (in short, tremolo picking and that's not really what I like to do). B.U.S is not necessarily a very positive thing, the sounds, themes and atmospheres are rather obscure, you add the fact that I don't have any marketing or promotional approach: I don't have a Facebook page, an Instagram or a Twitter page dedicated to the band, which complicates the communication with the outside world. It's very underground (laughs). In the end, I'm quite detached from the mentality of the current rock scene, which is palpating on its pseudo-popularity and trying to sell merchandise even before I've composed anything. I prefer the way the Black Metal scene works: more honest, less flashy and reserved to passionate. After that I have little in common musically with my friends from the BM scene in the end.
What I like about your music is its diversity. You go from Post-Rock/Post-Punk ambiences to blacker stuff, you do a cover of the rapper XXXTentacion. What are your influences?
My influences are very vast as you can imagine. I'm part of this generation that grew up with all the world music available, so the day I started discovering music it was a bottomless pit. Listening to everything I could get my hands on. Rap was one of my first discoveries, but soon grunge, stoner and shoegaze stood out from the crowd. I still remember learning all the basslines of Nirvana as a teenager and playing Lounge Act for hours. The post-hardcore and post-rock followed pretty quickly when I started going out to see concerts, I was always fascinated by the energy and emotion present in live with this style of music.
Then one bad day, I came across the BM (Filosofem by Burzum for the curious) and I was fascinated by this icy and austere sound, all the mythology around it, the stories with the Norwegian scene, in short it kept me busy for a long time.
Musically I thought it was crazy for bands that usually consisted of one or two members. For me, music couldn't be conceived when you're in a band and had to be understandable from the first listen.
So it changed my conception of music.
You're in a "modern" vision of black metal, quite close to blackgaze for example. What is your vision of the BM in general and its evolution ?
I don't know where I really stand (laughs) my sound is very modern, it's the antipode of the traditional BM and yet I have the same functioning as a lot of the BM and Dungeon Synth scene. That is to say alone in front of my computer, without any real financial means, nor external support. My vision of Black Metal is quite simple in reality. BM is first of all a state of mind: you have to have a shadowy part, a rather desperate composition that pushes you to think about yourself, a rather nostalgic vision in your music and be ready to do everything.
by itself, which is inherent in punk culture. This is my conception of the BM. Afterwards I find that its evolution has been globally bland and difficult for a few years, in my opinion it has become too parodic a style, you copy and paste what the old guys did instead of developing your own sound, new imagery and developing unusual themes. However, I don't mind a tribute to such and such a well done band. I just think it's a shame that the stage is not taking enough musical risk. Then I have hope when I listen to the French scene for example, many projects are really unique and really accomplished.
In short, I'm mixed.
You work a lot on instrumentals. Where does that come from?
On the first two EPs, "L'Etoile Filante" and "Dreams About Ghosts", I really tried to transcribe very particular atmospheres that I knew in the past and so the instrumental is imposed quite easily. I didn't see how I could present this kind of atmosphere without distorting them with my goblin voice locked in a crypt (laughs). In the future of B.U.S. the voice will however be more present.
I liked very much the song "Lucid Satanic Dreams" on your Ep "L'Etoile Filante". I found that this song had a very special atmosphere. What do you say about it?
It's funny that you talk to me about this song because it was the only one I wrote without any guidelines. It was December 31, 2018 and I had cancelled a party at a friend's house because I was in no condition to leave my house.
It was supposed to be 11:30pm, I was hanging out on my sequencer and doing tests with my pad.
At some point I started to really mess around and I had a start on composing which quickly took shape.
I remember spending the whole night there and it's the first track where you can hear my voice. In the early morning I had finished the song, I thought it was really cool and it ended up on the EP.
It's the first and only time I've ever written like that.
What are your favourite albums of all time?
Complicated question!
1 - Touché Amoré : ...To the Beat of a Dead Horse
2 - Lil Peep: Come Over When You're Sober Pt1
3 - Amesoeurs : Amesoeurs
4 - Vald : Xeu
5 - Dissection: Somberlain
6 - Burzum : Filosofem
7 - The Strokes : Is this It
8 - The Shins: Oh, Inverted World
9 - Queens Of The Stone age : Song For The Deaf
10 - Slide show: A.N.T.I.
11 - Weezer : Pinkerton
12 - John Frusciante : Inside Emptiness
13 - Ratatat: Classics
14 - Whatever Nevermind : A Tribute to Nirvana
What's your ambition? To sign with a label?
At the moment my only ambition is a musical one.
I have to finish the first B.U.S. album which will be released normally before the end of 2020 and I still have a lot of work to do to get what I want.
In a previous interview I said that I would like to join LADLO one day but after some exchanges with them it seems that I am not in their plans (laughs).
Signing with a label I like is complicated as it is: I'm too rock to interest a BM label and too BM to interest a rock label from the feedback I've had.
I don't expect to change my way of composing too much at the moment, but I'm good at staying independent for a while, in short I'm a shadow actor like many others.
Add whatever you like:
Thank you.