Quand Etienne Sarthou (Aqme, Grymnt) et Pierre Duneau (Memories Of A Dead Man) s'unissent sous la bannière de Deliverance pour générer du Sludge/Black Metal avec des bouts de Post Metal dedans, on se doute qu'ils ne sont pas là pour la gaudriole. La preuve en musique avec cet album glauque et poisseux qui se trouve être une bande son idéale pour ce drôle de temps confiné : Holocaust 26 : 1-46. Le Scribe vous fait part de son analyse...
Deliverance...oui, on pense tout de suite au film traumatisant du même nom, réalisé en 1972 par John Boorman. Bon, personnellement, 1972 est d'autant plus traumatisante pour moi que c'est l'année de ma naissance ! Bref, pour ce qui est de la référence au film, là aussi, on se doute bien que le groupe ne va pas nous emporter dans un torrent de rigolade façon Ultra Vomit, loin de là. Tout au long de cet album (le deuxième du groupe) nous naviguons dans un épais brouillard de goudron malodorant et glauque sans espoir de rédemption. Seules quelques pauses plus "post-metal" donnent quelques respirations a cet ensemble pestilentiel et éprouvant (mais on aime ça, souffrir pour la musique !). Comme il se doit dans ce créneau musical, les titres sont longs, s'étirant parfois sur de longues couches Doom/Sludge aux ambiances fantomatiques. Ce qui est plaisant dans ce cauchemar musical est que l'on ne s'y ennuie jamais. De "Saturnine", plombé et malfaisant, en passant par "God In Furs", malsaint et pétri de noires méditations jusque "The Gyres", plus mélodique, quasiment Post-Rock et futuriste (au début, avant que le plomb ne s'abatte de nouveau), le groupe a l'intelligence de ne pas se refaire d'un titre a l'autre, ce qui donne de la force et de la pertinence aux attaques les plus métalliques du disque comme aux passages plus aérés, qui manquent souvent dans les albums de Sludge, et parfois rendent une écoute in extenso assez pénible.
Ce n'est pas le cas ici, car le groupe, composé il faut dire d'une sacré brochette de musiciens, a pensé ses morceaux comme de vraies chansons, avec divers paliers, des progressions bienvenues.
Perdez vous encore dans "Sancte Johannes" où l'on a l'impression que le rédacteur de l'apocalypse ressuscite pour nous prédire mille malheurs nouveaux.
La religion, thème chéri du groupe, est ici traitée d'une façon subtile, qui change du "gloire à Satan" habituel, et l'on goûte cette ambiguïté qui laisse l'auditeur se faire son propre chemin au travers des méandres de ce disque tortueux.
Si, comme moi, vous êtes amateurs de lourdeur métallique, vous aurez ici votre dose de "pachydermisme" (oui je sais c'est un néologisme) allié a une noirceur de suie, pour mettre en valeur le pire des deux mondes.
Un album vraiment passionnant, narratif et équilibré, sachant varié les plaisirs tout en restant les deux pieds dans une fange de noirceur, de boue et de plomb fondu. Un véritable plaisir tout du long !
When Etienne Sarthou (Aqme, Grymnt) and Pierre Duneau (Memories Of A Dead Man) unite under the banner of Deliverance to generate Sludge/Black Metal with bits of Post Metal in it, you can imagine they're not there for the gaudriole. The proof in music with this gloomy and sticky album which happens to be an ideal soundtrack for this strange confined time: Holocaust 26: 1-46. The Scribe shares his analysis with you...
Deliverance...yes, we immediately think of the traumatic film of the same name, directed in 1972 by John Boorman. Well, personally, 1972 is all the more traumatic for me because it's the year I was born! In short, as for the reference to the film, there too, we can imagine that the band is not going to take us in a torrent of fun Ultra Vomit style, far from it. Throughout this album (the second of the group) we navigate in a thick fog of smelly and gloomy tar without hope of redemption. Only a few pauses more "post-metal" give a few breaths to this pestilential and trying set (but we like it, suffering for the music!). As it should be in this musical niche, the tracks are long, sometimes stretching on long Doom/Sludge layers with ghostly ambiences. What's nice about this musical nightmare is that you never get bored. From "Saturnine", leaden and evil, through "God In Furs", unhealthy and full of dark meditations, to "The Gyres", more melodic, almost Post-Rock and futuristic (at the beginning, before the lead comes down again), The band has the intelligence not to repeat themselves from one track to another, which gives strength and relevance to the most metallic attacks of the record as well as to the more airy passages, which are often missing in Sludge's albums, and sometimes make a listening in extenso quite painful.
It's not the case here, because the band, made up of quite a bunch of musicians, has thought of its tracks as real songs, with various levels and welcome progressions.
Lose yourself again in "Sancte Johannes", where you get the impression that the writer of the apocalypse is resurrecting to predict a thousand new misfortunes.
Religion, the band's cherished theme, is treated here in a subtle way, which changes from the usual "glory to Satan", and one tastes the ambiguity that lets the listener make his own way through the meanders of this tortuous record.
If, like me, you're fond of metallic heaviness, you'll have here your dose of "pachydermism" (yes, I know it's a neologism) allied to a sooty blackness, to highlight the worst of both worlds.
A really exciting album, narrative and balanced, knowing how to vary the pleasures while staying both feet in a mud mire of darkness, mud and melted lead. A real pleasure all the way!
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