Dieux que cette chronique va être dure a écrire...mais je la crois nécessaire. Pourquoi si dure me direz vous, dans la mesure ou il ne s'agit que, une fois de plus, d'une prise de parole totalement subjective de la part de votre scribe ? Dure pour deux raisons :
1. Aujourd'hui est mort un artiste que j'aimais : Dustin Jeffries, fou furieux derrière le projet de Black Noise Enbilulugugal. Cela m'affecte au plus au point. J'avais eu la chance de l'interviewer mais a distance, et je ne le verrai jamais en "vrai".
2. En ce qui concerne l'objet même de cette chronique : Maquerelle déjoue toutes les facilités derrière lesquelles le chroniquer paresseux peut aisément se cacher : trouver des étiquettes, quitte a les inventer, pour "labelliser" le "produit". Je ne ferai pas cette offense a cet ovni musical incroyable.
A l'heure ou l'on croit tout formaté, prêt a être écouté et jeté (et c'est le cas de beaucoup de musique, en vérité) le projet Maquerelle, mené par Mr Maquerelle et ses nombreux invités, est une réjouissance pure dans la mesure ou il parvient, sur les cinq long morceaux de cet album, à nous dérouter totalement tout en gardant une cohérence parfaite.
Ainsi, "Betty" le précédent opus de Maquerelle m'avait scotché au plafond de par son originalité folle, mêlant krautrock, psychédélisme et Black Metal d'une façon inédite.
J'étais loin cependant de me douter que cette étrange entité travaillait dans l'ombre a une oeuvre encore plus folle, encore plus personnelle, encore plus loin de tout sentier battus.
Cette oeuvre s'appelle "Siffler L'indifférence" et il s'agit de musique...d'une beauté inouïe autant qu'étrange, mais, comme le disait cette vieille charogne de Baudelaire, le beau ne peut qu'être bizarre.
Ici les étiquettes pratiques pour le chroniqueur que j'évoquais plus haut ont toutes disparues. Mr Maquerelle s'est entouré d'une cohorte de dingues. Certains identifiés (Jean Louis Costes, le seule et l'unique, aux choeurs et voix déformées) et d'autres moins connus (Théau de Choisir le Pire, que vous pouvez retrouver dans ces pages, suivi d'autres énergumènes n'ayant que l'art en bandoulière.
Un disque qui me hante déjà, et qui va habiter cette drôle d'année pleine de virus, de rumeurs de guerres. Un disque qui, je le sais, va compter pour moi, et, je l'espère, pour d'autres.
Une oeuvre d'art, si délicate et fragile, une vraie, avec des guitares à peine distordues, parfois caressées, d'autres maltraitées, ces voix chuchotées, susurrées, ce trio fou de percussionnistes qui habillent le coeur et l'âme de cet album d'un chamanisme rituel venu de la nuit des temps.
Un chef d'oeuvre qui va symboliser 2020 pour moi. Une musique nouvelle, inédite, et en même temps comme revenue du fond des âges.
"Ce soir c'est brut, les gars. On s'en va déplier les cratères
Mais ya plus seule une goutte, dedans les sphères
Sous les paupières, ya un gazier. Qui n'est plus... qu'est plus tellement à craindre
Nan
eh nan..."
Mon interview avec Maquerelle :
Gods, this review is going to be hard to write... but I think it's necessary. Why so hard, you may ask, since it is only, once again, a totally subjective speech on the part of your scribe? Hard for two reasons:
1. Today an artist I loved died: Dustin Jeffries, the madman behind the Black Noise project Enbilulugal. It affects me to the fullest. I had the chance to interview him but from a distance, and I will never see him in "real life".
2. As for the very object of this column: Maquerelle thwarts all the facilities behind which the lazy reviewer can easily hide: finding labels, even if it means inventing them, to "label" the "product". I won't offend this incredible musical UFO.
At a time when we think everything is formatted, ready to be listened to and thrown away (and that's the case with a lot of music, in truth) the Maquerelle project, led by Mr Maquerelle and his numerous guests, is a pure delight in that it manages, on the five long tracks of this album, to totally confuse us while keeping a perfect coherence.
Thus, "Betty", Maquerelle's previous opus, had stuck me to the ceiling because of its crazy originality, mixing krautrock, psychedelism and Black Metal in a new way. The review I wrote (https://www.webzinelescribedurock.com/2019/03/reviews-metal-extreme-scribe-du-rock-mars-2019.html) for the album can testify of my enthusiasm, as well as the interview the maestro kindly gave me (https://www.webzinelescribedurock.com/2019/06/interview-avec-maquerelle-black-metal-krautrock.html).
However, I had no idea that this strange entity was working in the shadows on an even crazier, even more personal work, even further away from the beaten track.
This work is called "Siffler L'indifférence" and it's about music... of an incredible beauty as much as strange, but, as this old carrion of Baudelaire said, the beautiful can only be strange.
Here the practical labels for the chronicler I mentioned above have all disappeared. Mr. Pimp has surrounded himself with a cohort of lunatics. Some identified (Jean Louis Costes, the one and only, with distorted choirs and voices) and others less known (Théau de Choisir le Pire, which you can find in these pages, followed by other oddballs with only art on their shoulders.
A record that's already haunting me, and that's going to inhabit this strange year full of viruses and rumours of war. A record that I know will be important for me, and, I hope, for others.
A work of art, so delicate and fragile, a real one, with guitars barely distorted, sometimes caressed, others mistreated, these whispered, whispered voices, this crazy trio of percussionists who dress the heart and soul of this album with a ritual shamanism from the mists of time.
A masterpiece that will symbolize 2020 for me. A new music, unpublished, and at the same time as coming back from the depths of time.
"Tonight is raw, guys. We're going to unfold the craters...
But there's not just one drop left, inside the spheres.
Under the eyelids, there's a gas. Which is no longer... what's not so much to worry about
Nan
eh nan..."
My interview with Maquerelle :
Commentaires
Enregistrer un commentaire