Morguiliath, dont vous avez déjà lu l'interview dans ces pages (sinon : https://bit.ly/35jTU53) est le projet de Rats, musicien montpelliérain dont le Black Metal convie à la fois tradition et personnalité. Avec ce Age of Misanthropia, Human Blood And Chaos Morguiliath devrait convaincre les plus exigeants d'entre vous quant a la qualité et la sincérité de son Black Metal.
Un Black Metal aux atours foncièrement maléfiques, ancrés dans un satanisme qui fleure bon les années 90, mais porté par un son plus actuel. Il faut dire que Rats s'inscrit dans la tradition sinistre des Black Légions, même si son Black Metal est plus mélodique et sinueux que beaucoup des productions de ce sinistre équipage de légende. Preuve s'il en est de ce compagnonnage, la présence sur cet album de Meyhna'ch de Mutiilation qui vient partager l'affiche sur le titre "The Satanic Mass". Un titre qui commence comme une fête foraine dégénérée digne du meilleur Stephen King pour ensuite déployer une science du riff tronçonneuse et noir comme le charbon, et l'on reconnait la voix au papier de verre du sieur Meyhna'ch.
Morguiliath, toujours pourvoyeur de sombres mélopées, vient raviver la flamme d'un Black Metal un peu mal en point, desservi par un trop grand nombre de productions sans âme, plus attachées à l'esthétique qu'à la profondeur de l'art noir.
Sur "Seigneur Des Mouches", autre moment de bravoure de cet album, Morguiliath nous dévoile une introduction digne du Belkètre de la grande époque, avec ce synthé diabolique évoquant un vol de ces insectes. La voix déchirée de Rats prend le relais sur un riff et une rythmique d'une grande lourdeur, flirtant avec le Doom le plus noir, et n'étant pas sans évoquer un Black Metal plus axé sur la percussion, comme celui des grands Bethlehem ou Satyricon.
Ca et là des influences Death Metal se font jour dans les guitares (comme sur "Bërsërker Of Madness" par exemple) et viennent donner de la puissance à l'ensemble.
C'est bel et bien un album revitalisant que voila, qui démontre que le Black Metal a encore une place dans ce monde.
Il faut tout de même ajouter que Morguiliath revient ici sous une nouvelle forme, mais que le projet exista d'abord sous la forme d'un groupe au début des années 2000 avec une tendance Black/Industriel. Une fois de plus l'expérience paie, la leçon devrait être prise en compte par tous ces millenials qui croient pouvoir toucher au génie dès leur première démo enregistrée dans leur chambre quand maman et papa font les courses. Le Black Metal est un art exigeant et élitiste, qui ne supporte pas la médiocrité. Morguiliath, fruit d'un travail qui fait se ressentir les larmes et le sang qu'il a causé, fait partie de ces entités sur lesquelles il va falloir compter. Et cet album est une des pépites de cette année en matière de Black Metal "véridique" qui ne se contente pas de singer ses aînés.
Hails Morguiliath !
Avec cet album passionnant de bout en bout Morguiliath vient de frapper fort. A vous de ne pas passer à côté d'une oeuvre profonde et digne des plus grands.
Morguiliath, whose interview you've already read in these pages (if not: https://bit.ly/35jTU53) is the project of Rats, a musician from Montpellier whose Black Metal invites both tradition and personality. With this Age of Misanthropia, Human Blood And Chaos Morguiliath should convince the most demanding among you about the quality and sincerity of his Black Metal.
A Black Metal with fundamentally evil finery, anchored in a satanism that smells good in the 90s, but carried by a more modern sound. It must be said that Rats is part of the sinister tradition of the Black Legions, even if its Black Metal is more melodic and sinuous than many of the productions of this sinister legendary crew. Proof of this companionship is the presence on this album of Meyhna'ch from Mutiilation who shares the bill on the track "The Satanic Mass". A track that starts like a degenerate carnival worthy of the best Stephen King and then unfolds a science of riffing chainsaw and black as coal, and we recognize the voice of Meyhna'ch's sandpaper.
Morguiliath, always a purveyor of dark melodies, comes to rekindle the flame of a Black Metal a bit in bad shape, served by too many soulless productions, more attached to aesthetics than to the depth of black art.
On "Seigneur Des Mouches", another brave moment of this album, Morguiliath unveils an introduction worthy of the Belkètre of the great era, with this diabolical synth evoking the flight of these insects. Rats' torn voice takes over on a very heavy riff and rhythm, flirting with the darkest Doom, and not without evoking a Black Metal more focused on percussion, like that of the great Bethlehem or Satyricon.
Here and there, some Death Metal influences appear in the guitars (like on "Bërsërker Of Madness" for instance) and give power to the whole.
This is indeed a revitalizing album, which shows that Black Metal still has a place in this world.
We have to add that Morguiliath comes back here in a new form, but that the project first existed as a band at the beginning of the 2000s with a Black/Industrial tendency. Once again the experience pays off, the lesson should be taken into account by all those millenials who believe they can touch genius from their first demo recorded in their room when mom and dad go shopping. Black Metal is a demanding and elitist art, which doesn't tolerate mediocrity. Morguiliath, the fruit of a work that makes you feel the tears and blood it caused, is one of those entities that you will have to rely on. And this album is one of this year's nuggets of "true" Black Metal, which doesn't just imitate its elders.
Hails Morguiliath!
With this exciting end-to-end album Morguiliath has just hit hard. It's up to you not to miss out on a profound work worthy of the greatest.
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