Industrial Dark Metal
S'il est un groupe qui s'est toujours distingué de ses pairs norvégiens sur la scène Metal c'est bien Red Harvest ! Ce groupe a part, largement sous-estimé, bénéficie ici d'une superbe réédition de son album "Hybreed", sur une maison de disques française, qui plus est (Cold Dark Matter Records). Une réédition somptueuse sous la forme d'un digisleeve augmenté d'un deuxième cd comprenant un live enregistré en 2016 au Blast Fest de Bergen en Norvège...Allez, je vous dis ce que j'en pense !
Red Harvest a toujours existé a contre courant, sauf peut être a leurs tous débuts lorsque ils pratiquaient un Thrash Metal tonitruant. Nous étions alors a la fin des années 80. Au début des années 90, après un album dans la continuité Thrash de leurs démos (Nomindsland) les norvégiens, plutôt que d'aller vers le courant Black Metal en pleine expansion dans leur belle patrie, vont aller puiser chez Killing Joke et quelques autres une inspiration industrielle qu'ils vont mixer a du Doom Metal, des éléments gothiques et même parfois progressifs. Pas simple d'imposer une telle couleur musicale à l'époque, notamment pour un groupe norvégien.
1996. Le groupe sort Hybreed, sans doute leur album de référence. Malgré la montée en puissance du courant Metal Indus incarné par Ministry, Nine Inch Nails ou Godflesh, les membres de Red Harvest vont porter la croix du groupe culte, ce qui veut dire adoré par leurs pairs et les connaisseurs mais largement inconnus du grand public.
Cette réédition de toute beauté d'un album paru il y a plus de vingt ans est une parfaite occasion de découvrir ou de redécouvrir un groupe alors au sommet de son inspiration. Les titres, menaçants, s'y enchaînent parfaitement. Combinant industriel torturé a mi-chemin entre Killing Joke et Ministry, passages Doom écrasants, les norvégiens démontrent qu'ils n'ont rien a envier a leurs compatriotes investis dans le Black Metal en matière de noirceur. On se dit d'ailleurs que ce groupe, s'il était né du côté des USA, aurait sans doute connu un succès bien supérieur.
Le bel objet que Cold Dark Matter records nous propose ici (label nommé d'après un titre d'album du groupe) est mis en beauté par un visuel signé par Dehn Sora himself. La remasterisation de Cyrille Gachet (déjà responsable de travaux pour Year Of No Light, The Great Old Ones ou Bagarre Générale) redonne une deuxième vie à un album qui garde toute sa fraîcheur et sa puissance d’envoûtement. Car il y a quelque chose de définitivement chamanique dans la musique de cet album : une puissance qu'on ne peut identifier, dont on n'arrive pas à savoir si elle est maléfique ou bénéfique, mais qui vient vous prendre aux tripes dès l'introduction de "Maztürnation" pour ne plus jamais vous quitter, et continue de vous hanter une fois l'album terminé. La seule solution étant de ré-appuyer sur "play".
Le live ajouté ici démontre qu'en 20 ans le groupe (pourtant splitté en 2010 avant un retour scénique à partir de 2015) n'a rien perdu de sa verve, de sa folie, et que sa musique lourde, noire, oppressante et unique a gardé toute sa force.
Réparons une injustice en donnant enfin à Red Harvest le succès qu'ils méritent ! Cette réédition montre une fois de plus que la musique n'a aucune date de péremption et qu'un groupe unique, en avance sur son temps, le reste même vingt années après !
If there is one band that has always distinguished itself from its Norwegian peers on the Metal scene it's Red Harvest! This band, largely underestimated, benefits here from a superb re-release of their album "Hybreed", on a French record company, what's more (Cold Dark Matter Records). A sumptuous reissue in the form of a digisleeve increased by a second cd including a live album recorded in 2016 at the Blast Fest of Bergen in Norway... Come on, I tell you what I think about it!
Red Harvest has always existed against the current, except maybe in their early days when they were practicing a thundering Thrash Metal. We were then in the late 80's. In the early 90's, after an album in the Thrash continuity of their demos (Nomindsland), the Norwegians, rather than going towards the Black Metal trend that was growing in their beautiful homeland, went to Killing Joke and a few others for an industrial inspiration that they mixed with Doom Metal, gothic and even progressive elements. Not easy to impose such a musical colour at the time, especially for a Norwegian band.
1996. The band released Hybreed, probably their reference album. Despite the rise of the Metal Indus current embodied by Ministry, Nine Inch Nails or Godflesh, the members of Red Harvest will carry the cross of the cult band, which means adored by their peers and connoisseurs but largely unknown to the general public.
This beautiful re-release of an album released more than twenty years ago is a perfect opportunity to discover or rediscover a band then at the height of its inspiration. The titles, threatening, follow one another perfectly. Combining tortured industrial midway between Killing Joke and Ministry, crushing Doom passages, the Norwegians show that they have nothing to envy to their compatriots invested in Black Metal when it comes to darkness. In fact, we think that this band, if it had been born in the USA, would probably have been much more successful.
The beautiful object that Cold Dark Matter records offers us here (label named after an album title of the band) is enhanced by a visual signed by Dehn Sora himself. The remastering of Cyrille Gachet (already in charge of works for Year Of No Light, The Great Old Ones or Bagarre Générale) gives a second life to an album that keeps all its freshness and its power of bewitchment. Because there's something definitely shamanic in the music of this album: a power that you can't identify, that you can't know if it's evil or beneficial, but that comes to take you by the guts as soon as "Maztürnation" is introduced, never to leave you again, and continues to haunt you once the album is finished. The only solution is to press "play" again.
The live added here shows that in 20 years, the band (although split in 2010 before a stage comeback in 2015) hasn't lost any of its verve, its madness, and that its heavy, black, oppressive and unique music has kept all its strength.
Let's repair an injustice by finally giving Red Harvest the success they deserve! This re-release shows once again that the music has no expiration date and that a unique band, ahead of its time, is even twenty years ahead of its time!
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