2020 - Purity Through Fire
Vous connaissez déjà le travail de l'artiste Maxime Taccardi ? Comment ça non ? Même pas ses peintures au sang des grandes figures du Black Metal ni ses covers monumentales pour tant de groupes ? Dites moi que vous connaissez aussi sa musique ? Il revient ici avec son avatar principal, K.F.R, pour ce qui est son oeuvre la plus noire et macabre, et sans doute un des albums de l'année en matière de Black Metal : "Nihilist" le bien nommé, bande son idéale de l'apocalypse qui a commencé !
Voici donc, après un Démonologue déjà bien perché en 2019, et un premier album de son projet parallèle Griim l'an passé qui a fait le bonheur noir du Scribe (5ème album de l'année sur plus de cinquante pour moi !) le retour de cette ignoble entité qu'est K.F.R. Vecteur d'un Black Metal souvent rampant et poisseux, dans la lignée des premiers Samaël, K.F.R est bien trop singulier pour s'amuser uniquement au jeu du name dropping. Certes, les guitares oscillent entre charbon Darkthronesque et phrasés cold wave mais Maxime a une forte personnalité, que ce soit au travers de son oeuvre visuelle ou de sa musique.
On sent tout au long de ce Nihilist toute la frustration et la haine rentrée chez l'artiste, qui a eu besoin ici encore de repousser les limites de ses ténèbres intimes pour évacuer sans doute un trop plein de colère et de désespoir.
Le morceau final "It's Not Over Yet (the raping of symphony n°7)" viole certes la pauvre symphonie de Beethoven (le splendide 2ème mouvement) mais le son des avions en piqué, les sirènes qui retentissent et les "I Don't Give A Fuck" de Maxime foutent vraiment la pétoche...Comme si ce dernier avait pondu ici la BO d'un déconfinement qui tourne au drame absolu. K.F.R est une réelle vision de cauchemar, brassant folie (la schizophrénie) et constat d'un monde qui, tel le Titanic, s'enfonce inexorablement sous les eaux sans aucune chance de retour.
Maxime Taccardi redonne au Black Metal/Ambient ses lettres de noblesse, cette terreur glaçante qui habite l'espace sonore et vient se glisser sous votre peau. Depuis peut-être Bèlkètre et les grandes oeuvres de l'immense Vordb je n'avais rien entendu d'aussi effrayant en matière de BM.
"All I See Is You" est un autre moment de bravoure de cet album, avec un long morceau démentiel (voir absolument le clip dont je mets le lien en dessous) qui ressemble a la décomposition d'un esprit en direct, un peu comme si le Celtic Frost de "Into The Pandemonium" épousait celui de "Monotheist" avec deux témoins issus du monde des enfers. "I'm A Sick Painter", sans doute autobiographique, ne va plus rassurer davantage, avec ce son lancinant et aliéné, un aller simple pour la perte de la raison. A déconseiller aux âmes sensibles !
Maxime Taccardi, artiste réel d'un réel dérangé vient de nous donner une bande son qui ne prête pas à l'optimisme mais qui va "à l'os", là où se cache la vérité de ce monde hideux et mauvais comme la peste ou le coronavirus...Sachez où vous mettez les pieds pauvres hères, le retour de ce voyage en enfer n'est pas garanti...
Are you already familiar with the work of the artist Maxime Taccardi? What do you mean no? Not even his paintings with the blood of the great figures of Black Metal nor his monumental covers for so many bands? Please tell me that you also know his music? He comes back here with his main avatar, K.F.R, for his darkest and most macabre work, and probably one of the albums of the year in Black Metal: "Nihilist" the aptly named, ideal soundtrack of the apocalypse that has begun!
So, after a Demonologist already well perched in 2019, and a first album of his parallel project Griim last year which made the Scribe's black happiness (5th album of the year out of more than fifty for me!), here is the return of this despicable entity that is K.F.R. Vector of an often crawling and sticky Black Metal, in the lineage of the first Samael, K.F.R is far too singular to have fun only in the name dropping game. Of course, the guitars oscillate between Darkthronesque charcoal and cold wave phrasing, but Maxime has a strong personality, be it through his visual work or his music.
We can feel all along this Nihilist all the frustration and hatred returned in the artist, who needed here again to push back the limits of his intimate darkness to evacuate undoubtedly too much anger and despair.
The final piece "It's Not Over Yet (the raping of symphony n°7)" certainly violates Beethoven's poor seventh symphony (the splendid 2nd movement) but the sound of the nose-dive planes, the sirens which resound and Maxime's "I Don't Give A Fuck" really piss off... As if the latter had laid here the soundtrack of a deconfinement which turns to absolute drama. K.F.R. is a real nightmare vision, mixing madness (schizophrenia) and the observation of a world that, like the Titanic, is inexorably sinking inexorably under water with no chance of return.
Maxime Taccardi gives Black Metal/Ambient back its letters of nobility, this icy terror that inhabits the sound space and creeps under your skin. Since maybe Bèlkètre and the great works of the immense Vordb I hadn't heard anything so frightening about BM.
"All I See Is You" is another brave moment of this album, with a long demented track (see absolutely the video clip I put the link below) which looks like the decomposition of a live mind, a bit like if the Celtic Frost of "Into The Pandemonium" married the one of "Monotheist" with two witnesses from the underworld. "I'm A Sick Painter", undoubtedly autobiographical, will not reassure any more, with this haunting and alienated sound, a one-way ticket to the loss of reason. Not recommended for sensitive souls!
Maxime Taccardi, a real artist from a real deranged world, has just given us a soundtrack that doesn't lend itself to optimism but goes "to the bone", where the truth of this hideous and evil world is hidden, like the plague or the coronavirus... Know where you put your feet poor idiots, the return from this trip to hell is not guaranteed...
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