Une fois n'est pas coutume, c'est au passé que nous allons nous exprimer. En effet, le projet Néant, mené par Pagvader depuis sa région du centre Val De Loire n'aura accouché que de ce court EP enregistré entre 2007 et 2008 et distribué a quelques proches de l'artiste, à la façon dont les Black Legions pouvaient distribuer leurs démos. Pour être tout a fait juste il faut ajouter à l'oeuvre de Néant une première démo sortie en cassette en 2008 et contenant trois des quatre titres présents sur l'EP, et enfin un single "Sur les Cimes du Désespoir", sorti en 2011 et mixé en 2018, basé sur un texte de Cioran. A noter que ce single n'est sorti que cette année.
Du point de vue musical, les quatre titres présentés sur l'EP, enregistrés de façon spartiate, proposent un Black Metal très "raw", à cheval entre un Dark Ambient planant et noir et un Black Metal très lent, doomy, sous influence Burzum. Fort mélancoliques, les titres dégagent une atmosphère éthérée, sans doute en partie due a une réverb omniprésente. Pas d'agressivité à proprement parler dans la musique de Néant, plutôt une grande tristesse, un désespoir presque palpable.
Ce digipack a l'esthétique troublante, pas loin du Bauhaus, m'a parlé. Une musique aussi cosmique dans son interprétation peut inviter à une forme de psychédélisme noir ("Le Dernier Jour De L'Eternité") qui s’avérera envoûtant pour celles et ceux qui ne seront pas rebutés par un son sale et malsain.
Le piano de "Néant" qui vient achever l'oeuvre, nous laisse prostrés dans le chagrin, en bute au néant qui nous entoure, sans perspective autre. Un Black Metal que l'on peut qualifier sans doute de nihiliste, mais qui possède cette beauté vénéneuse que toute oeuvre issue de l'art noir se doit de produire, quel que soit le degré de laideur utilisé pour y parvenir.
Depuis cet Ep Pagvader a accouché de nouveaux projets, en particulier ces deux dernières années. Parmi eux se trouve Withershins, avec lequel il a sorti un magnifique deux titres en mars de cette année et qui évolue dans un Black/Doom/Drone au son beaucoup plus moderne et "produit" et développe une réelle majesté musicale :
Allez faire un tour sur la page bandcamp de Pagvader et vous pourrez découvrir ses autres projets, sur lesquels j'aurais l'occasion de revenir.
Néant s'en est-il retourné dans le Trou Noir qui l'a vu naître pour l'éternité ou peut on espérer une renaissance. Nous en saurons plus dans le futur, mais l'EP "Néant" reste un beau moment d'éternité musicale.
Once is not customary, it is in the past tense that we will express ourselves. Indeed, the project Néant, led by Pagvader from his region in the center of Val De Loire, will only have given birth to this short EP recorded between 2007 and 2008 and distributed to a few of the artist's relatives, the way the Black Legions could distribute their demos. To be quite right, we have to add to the work of Néant a first demo released on cassette in 2008 and containing three of the four tracks present on the EP, and finally a single "Sur les Cimes du Désespoir", released in 2011 and mixed in 2018, based on a text by Cioran. Note that this single was only released this year.
From a musical point of view, the four tracks presented on the EP, recorded in a spartan way, offer a very "raw" Black Metal, straddling between a hovering and black Dark Ambient and a very slow Black Metal, doomy, under Burzum influence. Very melancholic, the tracks exude an ethereal atmosphere, probably partly due to an omnipresent reverb. No aggressiveness strictly speaking in the music of Néant, rather a great sadness, an almost palpable despair.
This digipack has a disturbing aesthetic, not far from the Bauhaus, I'm told. Music so cosmic in its interpretation can invite a form of black psychedelia ("The Last Day Of Eternity") that will prove bewitching to those who are not put off by a dirty and unhealthy sound.
The piano of "Néant", which comes to complete the work, leaves us prostrate in sorrow, stumbling over the nothingness that surrounds us, with no other perspective. A Black Metal that can undoubtedly be described as nihilistic, but which possesses this poisonous beauty that any work stemming from black art must produce, whatever the degree of ugliness used to achieve it.
Since this Ep Pagvader has given birth to new projects, especially in the last two years. Among them is Withershins, with whom he released a magnificent two-track in March of this year and who evolves in a Black/Doom/Drone with a much more modern and "produced" sound and develops a real musical majesty :
https://pagvader.bandcamp.com/album/the-root-of-drought-reeks-off-our-doubt
Have a look at Pagvader's bandcamp page and you can discover his other projects, which I'll have the opportunity to come back to.
Néant has returned to the Black Hole where he was born for eternity or can we hope for a rebirth ? We will know more in the future, but the EP "Néant" remains a beautiful moment of musical eternity.
Commentaires
Enregistrer un commentaire