Salut Jeff ! Bienvenue de nouveau chez Le Scribe, ce n'est en effet pas la première fois que nous échangeons autour de ton travail, qu'il s'agisse d'arts plastiques ou de musique. Cette fois nous allons nous concentrer sur deux projets, un avec lequel tu as déjà réalisé plusieurs sorties, Kesys, et l'autre qui est tout nouveau, qui s'intitule Prisme. Ep 1 by Kesys Peux tu nous parler du nouvel EP de Kesys, toujours avec ce dark folk des plus planant ? Planant, oui. Dark folk ? Mouais, beaucoup moins. Ce nouvel EP, c’est plutôt du post-rock/folk avec un petit goût de progressif. Si je compare avec mon album précédent, Ascent Fall, on est clairement dans un autre mood. À l’époque, je traversais une période bien chaotique, et ça s’entendait dans la musique : sombre, intense, presque dramatique. Là, c’est différent. Après la tempête, la lumière revient – et cet EP, c’est un peu cette bouffée d’air frais. J’avais aussi envie de casser un peu les codes du néo-...
LES CROCS DU SCRIBE REVIEWS - FR + ENGLISH - split Windhelm/Gevaudan/Ad Vitam Ad Mortem - Veine Morte - Dawn Ray'd - Boisson Divine - Suicide Circle - FR + ENGLISH
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Soyez les bienvenu(e)s dans ce nouveau numéro des Crocs du Scribe...Je ne sais pas si vous avez vu mais j'ai arrêté de numéroter, au bout d'un moment ça devient nawak (les crocs du scribe numéro 1457 LOL). C'est d'une humeur massacrante que je rédige ces chroniques. De toutes façons j'ai mauvais caractère mais ça personne ne le sait puisque que je ne fréquente personne, toujours terré dans ma grotte, bien avant le confinement et que cela ne risque pas de changer vu la bonne santé de la connerie humaine contemporaine. J'en ai marre de beaucoup de choses, de beaucoup de gens, de mesquineries et de lâchetés surtout, je crois que c'est ce qui m'énerve le plus. J'en ai marre de cette époque qui ne met en lumière que les crétin(e)s (soyons inclusifs !) et les actes minables, alors que des braves gens (peu certes) font encore de bonnes choses. Tous les matins je me lève un peu plus fatigué de tout cela en me disant que je vais tout abandonner et partir sur une île déserte avec ma femme et mes chiens mais je n'en n'ai pas le courage. Je ne sais pas qui lira ce propos liminaire et à la limite je m'en cogne puisque plus personne ne lit rien. Et moi j'ai choisi d'écrire LOL ! Il y a des gens qui ont un talent certain pour faire de mauvais choix, et j'en fais partie. J'en suis arrivé à un point ou même la musique m'agace parfois, et que je passe de plus en plus de journées sans en écouter, ou très peu...Bref, je vous laisse, de mauvaise humeur, avec ces chroniques que j'ai faites avec toute la bonne volonté que j'y mets toujours, avec toute la sincérité dont je suis capable, peu importe qui s'en rend compte...Dernier message : mon zine est sur le web, c'est donc un webzine...mais cela n'en fait pas un média moins authentique ou sincère que les fanzines, que je vénère ! A bon entendeur...
Welcome to this new issue of Les Crocs du Scribe...I don't know if you've seen it but I stopped numbering, after a while it becomes nawak (scribe's fangs number 1457 LOL). It's in a slaughtering mood that I write these chronicles. Anyway I have a bad temper but nobody knows that because I don't hang out with anyone, always hiding in my cave, long before the confinement and that's not likely to change given the good health of contemporary human bullshit. I'm fed up with a lot of things, with a lot of people, with pettiness and cowardice above all, I think that's what pisses me off the most. I'm fed up with this era that only highlights morons (let's be inclusive!) and shabby acts, while good people (not many, certainly) still do good things. Every morning I wake up a little more tired of it all, telling myself that I'm going to abandon everything and go to a desert island with my wife and my dogs, but I don't have the courage to do so. I don't know who's going to read this introductory statement and I don't really care because nobody reads anything anymore. And I chose to write LOL! There are people who have a definite talent for making bad choices, and I'm one of them. I've reached a point where even music sometimes annoys me, and I spend more and more days without listening to any, or very little... In short, I leave you in a bad mood with these columns that I've made with all the good will I always put into it, with all the sincerity I'm capable of, no matter who realizes it. ..Last message: my zine is on the web, so it's a webzine...but that doesn't make it less authentic or sincere than the fanzines, which I worship! I'll tell you that...
Dire que j'apprécie beaucoup Windhelm et Gévaudan et par extension les sorties de ce petit (mais costaud) label qu'est Black Shadow Legions est un euphémisme. Je ne connaissais pas encore Ad Vitam Ad Mortem, eh bien les splits sont toujours l'occasion de belles découvertes !
Commençons donc par présenter le "concept" de ce split, qui a l'intelligence de ne pas se contenter de compiler des titres de manière plus ou moins aléatoire. Ici chaque groupe évoque les forêts, sujet O Combien Black Metal. La forêt, c'est à la fois ce lieu familier et mystérieux, cet endroit où l'on se ressource et où l'on côtoie l'inquiétude voire la noirceur. La forêt dont les esprits nous protègent, mais auxquels nous devons le respect...
Gévaudan ouvre le bal avec trois titres enregistrés entre mai 2019 et Juin 2020. On retrouve, pour celles et ceux qui connaissent l'excellent album "Viles Contrées", ce Black Metal à la fois rapide, noir et mélodieux, gorgé de mélancolie et de cette nostalgie qui habite celles et ceux qui ont tant de mal à se retrouver en notre époque inintelligible et inintéressante sur bien des points. Les samples nous situent au coeur de la forêt magique et dangereuse à la fois, pour un voyage immobile des plus réussis. J'avoue avoir davantage accroché au titre "Le Bois des Pendus", bien Old School et furieux, qu'au suivant "Sur Les Pas d'un Chevreuil", plus versé dans le Black Atmosphérique plus moderne, et je trouve que ça colle moins avec Gévaudan (mais ce n'est qu'un avis parcellaire, il faudrait voir ce que ça peut donner sur la longueur).
Vient ensuite le "tour" de Ad Vitam Ad Mortem. On pourrait dire qu'il s'agit de la partie "DSBM" de l'oeuvre d'Ombre Noire (alias Black Shadow) qui se trouve être aussi l'homme derrière le label Black Shadow Legions et le groupe de Black Old School Black Holocaust. Ombre Noire avait déjà sorti un album avec ce projet, mais j'avoue ne pas l'avoir écouté. Pour ce qui est des trois titres présents sur ce split, on reconnait immédiatement le chant particulier et nasillard d'Ombre Noire, qui fait déjà le charme de Black Holocaust. Le premier titre "Fontainebleau", démarre avec le chant et une guitare acoustique, avant que les déclamations du sieur nous emmène en territoire plus électrique pour un BM mid-tempo aux guitares très 90's. C'est aussi en mid-tempo que surgit "Dans la Bière" le deuxième titre d'AVAM... On y retrouve un peu de cette saveur Punk qui avait fait ma joie sur les premiers Black Holocaust. Par contre, j'avoue ne pas avoir bien compris en quoi on classe ce projet dans le DSBM, tant pour moi il semble davantage s'inscrire dans un Black Metal certes mélancolique mais très éloigné des standards du genre DS..."Dans La Bière" m'a séduit par cet esprit Punk que j'évoquais, et par des vrais riffs, qui possèdent un certain groove. Aldric de Windhelm est présent à la basse sur ces titres. Le troisième titre d'AVAM commence par une riffaille certes plus triste, avec un tempo ralenti qui le rapproche davantage du DSBM. Bon, après tout, le DSBM c'est plus un état d'esprit qu'un style précis, même si à notre époque les groupes ont tendance à se pomper les uns les autres. En tous cas, BM ou DSBM peu importe, AVAM m'a convaincu.
Parlons maintenant de Windhelm. Je vais commencer par m'auto-citer, car je suis un horrible prétentieux ! : "Il y
a, de plus, dans le Black Metal de Windhelm, une résignation
mélancolique qui a tout de contemporain, et le place dans le champ le
plus contemplatif du Black Metal. Encore une fois Aldric a fait mouche :
le message est fort simple : vous aimez le Black Metal ? Vous NE POUVEZ
PAS PASSER A COTE DE CE DISQUE ! C'est simple, non ?" voici ce que je disais de l'album La Mort de L'Hiver du sieur Aldric avec Windhelm. Bref, vous vous doutez bien que j'ai écouté les titres de Windhelm sur ce split sans aucune appréhension. Alors je sais qu'il y en a parmi les fanzineux qui n'aiment pas Windhelm, qui trouvent ça mou et peu original. Je ne peux pas ne pas être moins d'accord ! Aldric a de la personnalité, et s'il reconnait ses influences (en gros Burzum et le Black Norvégien et le Black français des 90's), il en fait quelque chose de personnel. Toujours plus atmosphérique que violent, son Black Metal dégage un truc quasiment Rock dans le groove qui moi me séduit complètement. Il alterne mid-tempo et accélérations en Blast-Beat sans que ça devienne jamais ultra-violent : les mélodies sont toujours de la partie. Quatre titres pour Windhelm, toujours avec cette touche particulière : des riffs presque Punk, une voix lasse et désabusée, et un son légèrement cotonneux qui met en valeur les parti-pris du bonhomme. Une fois de plus, je suis séduit !
Bref, un split bien sympa qui donne à entendre trois groupes de la même génération mais qui malgré tout divergent pas mal en termes de style, ce qui est très bien. Les forêts, séculaires ou plutôt millénaires (ou milliardaires, mais ça ne se dit pas pour le nombre d'années, LOL) en sont ravies, et nos oreilles aussi !
To say that I really appreciate Windhelm and Gévaudan and by extension the releases of this small (but strong) label that is Black Shadow Legions is an understatement. I didn't know Ad Vitam Ad Mortem yet, well splits are always the occasion of great discoveries!
So let's start by presenting the "concept" of this split, which has the intelligence to not only compile tracks in a more or less random way. Here each band evokes forests, subject O Combien Black Metal. The forest is at the same time a familiar and mysterious place, a place where we can find our resources and where we can find anxiety and even darkness. The forest whose spirits protect us, but to whom we owe respect...
Gévaudan opens the ball with three tracks recorded between May 2019 and June 2020. For those who know the excellent album "Viles Contrées", we find this Black Metal, at the same time fast, black and melodious, full of melancholy and nostalgia that inhabits those who have so much trouble to find themselves in our unintelligible and uninteresting era on many points. The samples place us in the heart of the magical and dangerous forest, for a most successful still journey. I confess that I was more hooked on the track "Le Bois des Pendus", which is quite Old School and furious, than on the next one "Sur Les Pas d'un Chevreuil", more versed in the more modern Black Atmosphere, and I think it doesn't fit with Gévaudan (but it's only a piecemeal opinion, we'll have to see what it can give on the length).
Then comes the "tour" of Ad Vitam Ad Mortem. One could say that this is the "DSBM" part of the work of Ombre Noire (aka Black Shadow) who also happens to be the man behind the Black Shadow Legions label and the Black Old School band Black Holocaust. Ombre Noire had already released an album with this project, but I confess I didn't listen to it. As for the three tracks present on this split, we immediately recognize the particular and nasal voice of Ombre Noire, which already makes the charm of Black Holocaust. The first track, "Fontainebleau", starts with the vocals and an acoustic guitar, before the sieur's declamations take us into more electric territory for a mid-tempo BM with very 90's guitars. It is also in mid-tempo that "Dans la Bière", the second AVAM track, appears... We find there a little bit of this Punk flavour which had made my joy on the first Black Holocaust. On the other hand, I confess that I didn't really understand how this project is classified in the DSBM, as for me it seems to be more in line with a Black Metal that's certainly melancholic but very far from the DS standards... "Dans La Bière" seduced me by this Punk spirit that I was evoking, and by the real riffs, which have a certain groove. Aldric de Windhelm is present on bass on these tracks. AVAM's third track starts with a sadder riff, with a slower tempo that brings it closer to DSBM. Well, after all, the DSBM is more a state of mind than a precise style, even if in our time bands tend to pump each other. In any case, BM or DSBM doesn't matter, AVAM convinced me.
Let's now talk about Windhelm. I'm going to start by quoting myself, because I'm a horrible pretender! He says : "There is, moreover, in Windhelm's Black Metal, a melancholic resignation that has everything contemporary, and places him in the most contemplative field of Black Metal. Once again Aldric hit the nail on the head: the message is very simple: do you like Black Metal? You CANNOT GO BY THIS DISC! It's simple, isn't it?" this is what I was saying about Aldric's album La Mort de L'Hiver with Windhelm. Anyway, you can imagine that I listened to Windhelm's tracks on this split without any apprehension. So I know that there are some fanzines who don't like Windhelm, who find it soft and not very original. I can't disagree! Aldric has personality, and if he acknowledges his influences (basically Burzum and the Norwegian Black and the French Black of the 90's), he makes it personal. Always more atmospheric than violent, his Black Metal exudes an almost Rock-like thing in the groove that completely seduces me. He alternates mid-tempo and accelerations in Blast-Beat without it ever becoming ultra-violent: the melodies are always there. Four tracks for Windhelm, always with this particular touch: almost Punk riffs, a weary and disillusioned voice, and a slightly fluffy sound that highlights the man's bias. Once again, I'm seduced!
In short, a very nice split that gives you to hear three bands of the same generation but which nevertheless diverge quite a bit in terms of style, which is very good. The forests, secular or rather millenarian (or billionaires, but it's not said for the number of years, LOL) are delighted with it, and our ears too!
Il est libre Max ! Si j'osais, je ferai cette citation de la grande chanson d'Hervé Christiani (si tu connais pas y'a Youtube)...oops j'ai osé...Voici donc revenir l'ami Max, alias Nyghlfar, aussi connu pour son projet principal Nuit Macabre (tapez le nom dans la barre de recherche du Scribe, vous aurez droit à une interview et des chroniques)...Après Melancholic Hate Of The Black Winter (idem, tu tapes ça dans ma barre de recherche etc.) qui s'offrait comme une première démo des plus prometteuses (j'en disais cela notamment : Veine
Morte c'est du chant, de la guitare, mais pas de batterie. Comme je le
disais, au début, ça surprend un peu et puis on s'y fait largement, et,
même, a la longue, on y prend carrément goût) voici venir le temps des rires et des chants...euh pardon je m'égare...voici venir le temps de Coma, un EP quatre titres qui se veut un démarrage "officiel" pour la discographie de Veine Morte...
C'est depuis Pau, qui, hormis le fait d'être la mairie de François Bayrou (pas très DSBM celui-là, quoique en y réfléchissant bien) que l'ami Max a enregistré ces quatre invocations a la lame de rasoir. Il reprend les choses là où il les avait laissées avec la démo, à savoir un Black Metal dépressif et suicidaire sans batterie. Bref, si cet élément vous a perturbé sur la démo, cela va continuer ici. Pour ma part, j'avais trouvé le pari osé mais réussi. Ici la maîtrise du sujet est supérieure, Veine Morte a trouvé son équilibre, avec ces riffs burzumiens, ces cris d'orfraie suraigus typés DS mais aussi un chant rauque et haineux beaucoup plus True Black, avec des textes gorgés de haine. Manifestement Nyghlfar a des envies de meurtre (cf les paroles du premier titre Sur Ce Sourire Je Lis Ta Tristesse) mais aussi de se faire bobo tout seul (Mutilation du Soir). Evidemment, la mort règne en maîtresse ici, et son désir tout autant, sinon ce ne serait pas du DSBM. Les riffs de Max ont gagné en inspiration, et les différents chants sont parfaitement maîtrisés et adaptés.
Comme dans le cas de Ad Vitam Ad Mortem, je trouve ici (au moins) autant d'éléments qui pourraient faire que l'on considérât le son de Veine Morte comme du True Black, même si l'absence de batterie crée un décorum davantage atmosphérique. Loin des rock stars à la Shining et autres Psychonaut 4, Nyghflar reste ancré dans les 90's au niveau de ses influences. L'EP s'écoute sans effort, agréablement, a la fois haineux et triste comme un matin sans croissants.
Avec Coma Veine Morte vient de donner le coup d'envoi de sa discographie "professionnelle" et c'est une réussite. On se languit maintenant d'entendre la suite sur long format pour se donner une idée plus précise, mais la progression est nette, et rend ce projet de plus en plus intéressant.
He's free, Max! If I dared, I'll do this quote from the great song of Hervé Christiani (if you don't know it's on Youtube)...oops I dared...Here comes back our friend Max, alias Nyghlfar, also known for his main project Nuit Macabre (type the name in the Scribe search bar, you'll get an interview and reviews). ..After Melancholic Hate Of The Black Winter (idem, you type that in my search bar etc.) which offered itself as a very promising first demo (I was saying that : Veine Morte is vocals, guitar, but no drums. As I was saying, at the beginning, it's a bit surprising and then you get used to it, and, even, in the long run, you really get a taste for it)...here comes the time of laughter and singing...uh sorry, I'm getting lost...here comes the time of Coma, a four-track EP which is meant to be an "official" start for Veine Morte's discography... It's from Pau, which, apart from being François Bayrou's town hall (not very DSBM this one, though thinking about it) that friend Max recorded these four razor blade invocations. He picks things up where he left them with the demo, namely a depressive and suicidal Black Metal without drums. In short, if that element disturbed you on the demo, it will continue here. For my part, I found the bet daring but successful. Here the mastery of the subject is superior, Veine Morte has found its balance, with these Burzumian riffs, these DS-like high-pitched orfray screams but also a much more raucous and hateful True Black vocal, with lyrics full of hate. Obviously Nyghlfar has murderous desires (cf. the lyrics of the first track Sur Ce Sourire Je Lis Ta Tristesse) but also wants to make himself a boo-boo all alone (Mutilation du Soir). Obviously, death reigns supreme here, and his desire as much, otherwise it would not be DSBM. Max's riffs have gained in inspiration, and the different songs are perfectly mastered and adapted.
As in the case of Ad Vitam Ad Mortem, I find here (at least) as many elements that could make the sound of Veine Morte sound like True Black, even if the absence of drums creates a more atmospheric decorum. Far from rock stars like Shining and Psychonaut 4, Nyghflar remains anchored in the 90's in terms of its influences. The EP can be listened to effortlessly, pleasantly, both hateful and sad like a morning without croissants.
With Coma Veine Morte, Nyghflar has just kicked off his "professional" discography and it's a success. We are now longing to hear the sequel on long format to get a more precise idea, but the progression is clear,
A voir la pochette de ce deuxième long format de Dawn Ray'd, on se dit qu'on a affaire à un groupe pratiquant un Black Metal ancré dans le médiéval, voire même du Dungeon Synth. Que nenni Messires, les liverpuldiens restent fidèles à leur style personnel si particulier, à mi-chemin entre un Black Metal virulent, des éléments Folk (ce violon joué à la manière celtique tout à fait splendide) et une base Crusty plutôt courante chez les groupes dont le coeur bat à gauche. Ce Behold Sedition Plainsons est une véritable petite merveille, et, en attendant l'interview du groupe dans ces pages (ce qui ne saurait trop tarder) je vous invite à lire mon avis sur ce deuxième album...
On peut souvent reprocher à la scène "RABM" une certaine redondance de style chez les différents groupes, ce qui les amène à se ressembler un peu trop les uns aux autres. Souvent verrouillés en mode Blackened Crust, ils n'en démordent pas, comme de leurs idéaux. Chez Dawn Ray'd les choses sont radicalement différentes : si ces braves britanniques défendent bec et ongles leurs idéaux anarchistes et antifa, cela ne les dispense nullement d'avoir fait l'effort d'une réelle recherche de personnalité et une qualité musicale pas toujours courante dans la scène à laquelle, bon gré mal gré, il faut les rattacher. Ici, les attaques BM, virulentes à souhait, avec ce chant aboyé qui ne décolère jamais, sont modérées, et rendues plus efficaces, par une guitare acoustique et un violon semblant venus de la nuit des temps, et apportant avec eux la dose de mélodie qui rend les agressions sonores du groupe d'autant plus impressionnantes. Attention ! Quand ça tabasse, ça tabasse ! un titre comme "To All, To All, To All !" en étant la bonne illustration. Mais là aussi, les mélodies viennent diversifier le propos.
Cet album est un plaisir continu aux oreilles du Scribe, comme du miel musical, sans pour autant qu'il ne tombe jamais dans le mielleux ! Le groupe a su trouver le parfait équilibre entre agression et musicalité. A Liverpool on sait trousser des mélodies, on le savait (quatre garçons dans le vent l'ont prouvé pour tout le monde depuis longtemps) mais j'ai rarement entendu un disque qui conjugue de manière aussi efficace éléments Folk et Black Metal crusty bien nerveux.
Comme je vous le disais en préambule, vous retrouverez bientôt l'interview du groupe dans ces pages. En attendant précipitez vous sur ce Behold Sedition Plainsons, c'est du tout bon ! Et même pour celles et ceux qui sont rebutés par le RABM ou toute autre forme de Black Metal politisé, concentrez vous sur la musique, vous en aurez largement pour votre argent. C'est con qu'il soit sorti en 2019, sinon je l'aurais bien considéré comme un des albums de l'année !
Looking at the cover of this second Dawn Ray'd's long format, we can say that we're dealing with a band practicing a Black Metal rooted in medieval times, or even Dungeon Synth. Que nenni Messires, the Liverpuldians remain faithful to their so particular personal style, halfway between a virulent Black Metal, Folk elements (this violin played in a quite splendid Celtic way) and a Crusty base rather common among bands whose heart beats on the left. This Behold Sedition Plainsons is a real little marvel, and while waiting for the band's interview in these pages (which can't be too late) I invite you to read my opinion on this second album...One can often reproach the "RABM" scene for a certain redundancy of style in the different bands, which leads them to look a bit too much like each other. Often locked in Blackened Crust mode, they don't budge from their ideals. With Dawn Ray'd, things are radically different: if these brave Brits defend tooth and nail their anarchist and antifa ideals, this doesn't exempt them from having made the effort of a real search for personality and a musical quality not always common in the scene to which, willy-nilly, they must be attached. Here, the BM attacks, virulent as one could wish, with this barking vocal that never takes off, are moderated, and made more efficient, by an acoustic guitar and a violin seemingly coming from the mists of time, and bringing with them the dose of melody that makes the band's sound aggressions all the more impressive. Beware! When it beats, it beats! a track like "To All, To All, To All!" being the
right illustration. But here too, the melodies diversify the subject.
This album is a continuous pleasure to the Scribe's ears, like musical honey, without ever falling into the honeyedness! The band has managed to find the perfect balance between aggression and musicality. In Liverpool, we know how to find melodies, we knew it (four boys in the wind have proved it for everyone for a long time) but I have rarely heard a record that combines in such an efficient way Folk and Black Metal crusty and nervous elements.
As I told you in introduction, you'll soon find the band's interview in these pages. In the meantime, rush on this Behold Sedition Plainsons, it's all good! And even for those who are put off by RABM or any other form of politicized Black Metal, focus on the music, you'll get good value for your money. It's a shame that it was released in 2019, otherwise I would have considered it as one of the albums of the year!
Boudiou que ces gars sont impressionnants ! Boisson Divine est une bande de joyeux drilles qui conjuguent Folk Gascon (y compris le chant, intérprété dans la langue !) et Power/Heavy Metal. Goûtons donc ce breuvage ensemble pour avoir un avis ! Fondé en 2005, ce groupe venu d'Occitanie nous gratifie ici de son troisième album : La Halha. Et l'on prend un plaisir immédiat et contagieux a ces complaintes de ménestrels du Sud mises en Metal. Et attention les esgourdes car ça joue pas juste un peu ! Les musiciens sont de sacrés ferrailleurs qui manient aussi bien les instruments traditionnels de leur folklore local : la boha (ou cornemuse gasconne), le tambourin à cordes, la flute du coin (flabuta), l'accordéon ou encore la vielle a roue tout ça avec une grande authenticité, et toute cela vient se fondre dans un Heavy Metal en fusion, mélodique et racé, entre Power Metal bien speed et lourderies telles l'enclume. Les petits coquins ont un sens du refrain qui fait mouche et peut en remontrer à nombre de formations de Folk Metal étrangères qui connaissent un succès international. Un succès international ? C'est justement ce que l'on souhaite à Boisson Divine !
Si tu aimes la conjugaison Folk & Metal il faut te ruer sur cette petite merveille de dix titres tous aussi addictifs les uns que les autres ! C'est simple, depuis que j'ai reçu le cd, il ne décolle plus de ma platine ! Ca chante bien, ça joue bien, ça donne la patate et une folle envie de headbanger et de célébrer un culte gaulois inopinément (comme pour fêter le Dieu solaire de la pochette du skeud !). Le groupe est a des années lumière du Power Metal en carton pâte qui envahit parfois la scène "mainstream" et donne ici des lettres de noblesse a sa musique en rendant le plus bel hommage à sa terre natale.
Un disque a déguster sans fin que ce La Halha, véritable petit joyau de Folk Metal qui ancre bien Boisson Divine dans les grands du genre. Allez, à la vôtre !!
By Jove, these guys are awesome! Boisson Divine is a band of merry drills that combine Folk Gascon (including the vocals, interpreted in the language!) and Power/Heavy Metal. So let's taste this drink together to get an opinion!Founded in 2005, this band coming from Occitania gratifies us here with their third album: La Halha. And we take an immediate and contagious pleasure in these laments of minstrels from the South put in Metal. And beware of the geeks because it doesn't play just a little bit! The musicians are great scrappers who handle as well the traditional instruments of their local folklore: the boha (or Gascon bagpipes), the string tambourine, the local flute (flabuta), the accordion or the hurdy-gurdy, all of them with great authenticity, and all this melts into a melodic and racy Heavy Metal fusion, between fast Power Metal and heavy things like the anvil. The little rascals have a sense of refrain that hits the bull's eye and can be traced back to many foreign Folk Metal bands that have achieved international success. An international success? That's exactly what we wish for Boisson Divine!
If you like the combination of Folk & Metal, you have to rush on this little marvel of ten tracks all as addictive as each other! It's simple, since I received the cd, it doesn't take off my turntable anymore! It sings well, it plays well, it gives the potato and a crazy desire to headbanger and celebrate a Gallic cult unexpectedly (like celebrating the solar God of the record cover !). The band is light-years away from Power Metal in cardboard pasteboard which sometimes invades the mainstream scene and gives here letters of nobility to its music by paying the most beautiful homage to its native land.
A record to savour endlessly that this La Halha, real little jewel of Folk Metal that anchors well Boisson Divine in the greats of the genre. Cheers, cheers !
Attention esprits fragiles ! Nous rentrons désormais dans une zone de noirceur extrême, dans une abysse d'un Black Metal plus raw qu'un cadavre en décomposition. Cette première démo de ce tout nouveau groupe réserve plus d'une surprise.
A commencer par les membres de ce duo : ni plus ni moins que Meyhnach de Mutiilation au chant et à la basse et Räts de Morguiliath à la guitare ! S'il vous plaît !
Du côté de chez Meyhnach, j'ai fait partie de ceux qui ont beaucoup aimé son album solo, qui n'a pas plu à tout le monde apparemement. J'y peux rien si vous avez de la merde dans les oreilles. Alors on va éviter le jeu des comparaisons entre Suicide Circle et Mutiilation ou même Morguiliath, c'est bien d'une nouvelle entité qu'il s'agit, même si les sonorités des deux groupes se retrouvent ça et là dans ces quatre titres. Le chant de Meyhnach, de plus en plus écoeuré et désabusé, s'inscrit dans la lignée de son album solo, et le mid-tempo choisi par le duo sied parfaitement à l'ambiance cafardeuse de l'ensemble, même si des embardées (comme sur "Prophet Of Doomsday" délicieuse pièce de Black Metal d'obédience 90's) se font jour. Comme sur les derniers Mutiilation (merde j'avais dit pas de comparaisons ! Aaarghh !) le sentiment dominant est bel et bien le désespoir le plus profond, la noirceur ultime. On ressent davantage un climat proche d'un certain DSBM (celui le plus axé dans la tradition BM, comme Bethlehem ou Silencer) que le côté guerrier et épique des sonorités nordiques des années 90. Toutefois, pas de pleureuses ici, on n'est pas dans un de ces foutus groupes emo qui se la jouent BM en chialant leur mère pendant deux heures. Si les titres s'étirent en durée, c'est parce de superbes riffs s'enchevêtrent, pas pour nous assommer façon Derrick après le repas de midi comme trop de ces fameux dépressifs inoffensifs qui pululent un peu trop. Le son est parfait, chargé de ces guitares brumeuses et grésillantes que l'on aime tant, et l'on ne boude pas son plaisir devant la performance de Meyhnach, au chant de moins en moins humain.
Juste une petite mise en garde : la cassette n'est tirée qu'à 100 exemplaires, et 300 pour le vinyles (pas de cd en vue) et tous sont déjà partis en pré-commande...Il faudra donc croiser les orteils en espérant une réimpression ou une sortie CD !
Pour finir sur la musique : voici une démo qui préfigure d'un album à venir (oui, oui !) qui risque bien de remettre à plat pas mal de choses dans le paysage BM français...Les grands anciens ne sont pas morts, et quand ils reviennent, ça fait mal !
Beware fragile minds! We are now entering a zone of extreme darkness, in an abyss of a Black Metal more raw than a rotting corpse. This first demo of this brand new band has more than one surprise in store for us.
Starting with the members of this duo: no more and no less than Meyhnach from Mutiilation on vocals and bass and Räts from Morguiliath on guitar! Please!
As for Meyhnach, I was one of those who really liked his solo album, which apparently didn't please everyone. I can't help it if you've got shit in your ears. So we're going to avoid making comparisons between Suicide Circle and Mutiilation or even Morguiliath, it's really a new entity, even if the sounds of both bands can be found here and there in these four tracks. Meyhnach's vocal, more and more disgusted and disillusioned, is in line with his solo album, and the mid-tempo chosen by the duo fits perfectly with the cockadoody atmosphere of the whole, even if some swings (like on "Prophet Of Doomsday", a delicious 90's Black Metal piece) are emerging. As on the latest Mutiilation (shit, I said no comparisons! Aaarghh!) the dominant feeling is indeed the deepest despair, the ultimate darkness. One feels more a climate close to a certain DSBM (the one most focused in the BM tradition, like Bethlehem or Silencer) than the warlike and epic side of the Nordic sounds of the 90s. However, no mourners here, we're not in one of those damn emo bands that play BM by crying at their mother for two hours. If the tracks stretch out in length, it's because of the superb riffs, not to knock us out like Derrick after lunch like too many of those famous inoffensive depressives who pulsate a bit too much. The sound is perfect, loaded with those foggy and sizzling guitars that we love so much, and we don't sulk with pleasure in front of Meyhnach's performance, with a less and less human vocal.
Just a little warning: only 100 copies of the cassette are printed, and 300 for the vinyl (no CD in sight) and all of them have already left in pre-order... So you'll have to cross your toes and hope for a reprint or a CD release!
To finish on the music: here is a demo that prefigures an upcoming album (yes, yes !) that might well bring a lot of things back to the French BM landscape...The great old ones aren't dead, and when they come back, it hurts !
INTERVIEW VINDSVAL OCT 2019 "Je ne peux pas me contenter du hasard ou du non-sens, mon esprit refuse complètement cette idée dont beaucoup semblent aujourd'hui s’accommoder" (Vindsval) William Sheller chante qu'il veut être un homme heureux...je ne sais pas si c'est possible, mais en tout cas, pour moi, avoir le privilège de cette interview est une des choses qui se rapprochent le plus du bonheur. C'est la deuxième fois que le maestro se confie a moi, et cette fois encore plus longuement. C'est sans doute son interview la plus intime, la plus personnelle, et, selon ses mots, probablement la dernière qu'il donnera, l'homme préférant la solitude du créateur. Une dernière fois donc, et ceci nous a permis d'aborder l'enfance de Vindsval, son rapport a l'art, a l'esthétique, au showbiz, la philosophie, la poésie, la lumière, l'histoire...et le black metal, bien sûr. Bref, sans doute la meilleure interview que j'ai eu l'oppor...
Olivier Déhenne Premières Fois Nouvelles 2019 L'Age d'Homme - Collection Contemporains Olivier Déhenne ? si, comme moi, vous possédez quelque bagage culturel en termes de musiques sombres et underground, vous devez connaître l'oeuvre d'Eros Necropsique, entité étrange et noire, dont les textes poétiques dévoilent depuis plusieurs décennies un romantisme macabre réunissant comme il se doit les pulsions de vie et de mort d'Eros et de Thanatos, conjugués dans un écrin musical gothique. Ce n'est pas d'Eros Necropsique que je vais ici vous entretenir, ni même d'ailleurs de musique, puisqu'il se trouve qu'Olivier Déhenne est également écrivain. Après un premier roman sous forme de journal intime - Les Miasmes de La Claustration - c'est ici sous la forme du recueil de nouvelles que la plume d'Olivier est venue se plonger dans le sang et les liquides corporels les plus divers. Cela va de soi, ces nouvelles ne sont pas destinées aux âmes sen...
Nicolas Claux : Put The Fun In Funeral, une/an interview avec/with Le Scribe Du Rock "Peuple de France, le gouvernement te ment. Si j’ai appris une chose dans les morgues, c’est que ton espérance de vie se raccourcit à vue d’œil. Cancers, AVC, diabète, et désormais virus de plus en plus virulent, ton compte à rebours est déclenché. Achète un Bundyldo avant qu’il ne soit trop tard" (Nicolas Claux) S'il est vrai que Nicolas Claux (ou Castelaux comme nom de plume selon les cas) a commencé sa carrière à la rubrique faits divers (profanations de sépultures, cannibalisme, utilisation du sang comme "drink" et finalement meutre) il a commencé une deuxième vie après des années d'incarcération. Se découvrant une passion assez logique pour le metier d'agent mortuaire, qu'il a pratiqué de nombreuses années, il est aujourd'hui directeur de collection chez Camion Noir (le pendant "macabre" du Camion Blanc), mais aussi patron du site de murderabilia...
WINTERMOON Cold Sky Rising 2023 Black Metal Epique Oui, "winter moon" est bien le titre d'un morceau d'Immortal, et cela n'est pas un hasard. Cet album aux tonalités glaciaires impose Wintermoon comme digne successeur de l'Immortal le plus épique et du Bathory de l'ère Blood, Fire, Death. Il serait pourtant trop simple de limiter la description de ce premier album (après deux Eps) à du name-dropping. J'avoue avoir été soufflé par la qualité des compostions de Cold Sky Rising ! Les neuf titres qui composent cet album sont le fruit inspiré du travail de Gryp, musicien accompli. Ainsi, loin du salmigondis infâme que peuvent générer certains groupes "underground" nous nous retrouvons ici face à un disque très abouti, porté par un black metal épique et majestueux, habité de riffs inspirés aux colorations heavy/black et créant une envie irrépressible de l'écouter encore et encore. Les soli aussi, chose rare de nos jours, nous entrainent et...
ATTENTION ! Groupe avec humour ! Quand j'ai décroché l'interview qui suit avec l'ami Albatard (le bassiste, vous savez, le mec qui accompagne les musiciens partout 😂 ) je n'avais qu'une inquiétude : qu'il déconne tellement qu'il ne réponde pas à mes questions. Alors, rassurez-vous, en ces jours gris, l'humour de l'ami est bien là, et ça fait vraiment du bien, mais il a eu la gentillesse de jouer vraiment le jeu de cette interview rétrospective où nous revenons en détail sur 20 ans de Gronibard ! Et puis ne vous inquiétez pas, on rendra aussi un bel hommage à Corbier...Et en plus il y a du scoop dans l'air, comme disent les journalisses, Gronibard attendraient un nouveau bébé !! Vous êtes devenus un des groupes les plus importants du grindcore en France, et les fondateurs d’un grind «rigolo » et potache, très axé sur les histoires de fesses. Pouvez-vous nous rappeler un peu les conditions de la naissance du groupe et pourquoi ...
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