Rien de banal dans la démarche artistique de kaelig...Déjà, il y a ce projet, Etna, pour lequel je m'étais déjà enthousiasmé par le passé (INTERVIEW et CHRONIQUE)...Un Ambient Doom brassé de Drones et d'atmosphères, quelque part entre Brian Eno et Shapes Of Despair, guitares shoegaze et Post-Metal instrumental. Une version post-moderne de cette musique lente, mélancolique, dont les traces sonores sont autant de sillons laissés dans une atmosphère terne et morne. Etna, donc, et aussi, cette fois, l'autre projet de Kaelig, son autre face artistique, Marignan 1515, encore plus profondément ancrée dans l'ambient pur, les drones synthétiques et une méditation musicale qui pourrait nous transporter tout aussi bien dans les limbes océaniques que dans l'espace le plus inconnu, proche de quelque trou noir vorace. Ce sont deux oeuvres de Kaelig que j'ai cette fois encore choisi de mettre en avant, en le remerciant de faire confiance au Scribe...Bienvenue pour ce voyage fascinant dans l'âme d'un artiste qui n'est pas tout a fait de ce monde...et c'est tant mieux.
ETNA, avec Extase, nous donne une septième sortie en 5 ans, et quelle sortie ! Une symbiose lumineuse de Doom quasi-funeral, d'Ambient ténébreux, un voyage en apesanteur dans les méandres d'une musique sans âge, sans lieu, si agréable en ces temps de confinement perpétuel...
Imaginez un road-trip avec Brian Eno, Shapes Of Despair, Thergothon et My Bloody Valentine...vous vous dirigez vers l'océan et ses recoins méconnus...ou peut être choisissez vous plutôt un voyage spatial, sans but précis autre que de décoller, quitter enfin cette terre si lourde sous nos pieds. Extase porte bien son nom car on y retrouve les deux sens possibles de ce mot : une extase charnelle, tant le plaisir vous envahit, casque sur les oreilles, de pouvoir enfin fuir votre pauvre carcasse mortelle, et puis l'extase mystique aussi : cette musique élève l'âme, il n'y a pas de doute, à la manière d'une Hildegarde De Bingen qui aurait croisé la route de malandrins faiseurs de Funeral Doom, ou encore si Lisa Gerrard et Brendan Perry s'étaient perdus dans un labyrinthe pour se retrouver en pleine répétition de Dead Can Dance. Bon, vous me direz : "cher Scribe, tu déjantes des oreilles ! tu ne cites que des groupes connus pour leurs performances vocales alors qu'Etna est instrumental !". Certes, la voix chez Etna n'est pas humaine, mais ce sont les instruments qui en font office, et elle ne manque jamais. Si j'avais un pouvoir magique, je serais ravi de pouvoir vous imposer, par hypnose, le fait d'écouter la musique de Kaelig, tant il me semble un immense gâchis que de passer à côté.
Et puisque nous venons tout récemment de perdre le grand Ennio, laissez moi vous dire, que lors de l'écoute du morceau "Tase" j'ai pensé plus d'une fois à lui. Ce qui n'est pas un mince compliment j'en suis conscient. Extase le bien nommé a rejoint ma collection des oeuvres d'Etna, juste à côté de Fides et A la Porte de L'éternité, que j'avais déjà chroniqué en ces pages (les liens seront tous en bas de page).
Prenez de la hauteur et de l'éternité avec ETNA, et ne ratez pas la possibilité d'un si beau voyage...
Nothing banal in kaelig's artistic approach...Already, there's this project, Etna, for which I was already enthusiastic in the past (INTERVIEW and REVIEW)...An Ambient Doom mixed with Drones and atmospheres, somewhere between Brian Eno and Shapes Of Despair, shoegaze guitars and instrumental Post-Metal. A post-modern version of this slow, melancholic music, whose sound traces are as many grooves left in a dull and dull atmosphere. Etna, then, and also, this time, Kaelig's other project, his other artistic side, Marignan 1515, even more deeply rooted in pure ambient, synthetic drones and a musical meditation that could transport us as much in oceanic limbo as in the most unknown space, close to some voracious black hole. These are two of Kaelig's works that I have chosen to highlight once again, thanking him for trusting the Scribe...Welcome to this fascinating journey into the soul of an artist who is not quite of this world...and so much the better.
ETNA, with Extase, gives us a seventh release in 5 years, and what a release! A luminous symbiosis of quasi-funeral Doom, of dark Ambient, a journey in weightlessness in the meanders of a music without age, without place, so pleasant in these times of perpetual confinement?
Imagine a road-trip with Brian Eno, Shapes Of Despair, Thergothon and My Bloody Valentine...you're heading towards the ocean and its unknown corners...or maybe you'd rather choose a space trip, with no precise goal other than to take off, to finally leave this earth so heavy under our feet. Ecstasy bears its name well because we find there the two possible meanings of this word: a carnal ecstasy, so much the pleasure invades you, helmet on your ears, to be able to finally flee your poor mortal carcass, and then the mystical ecstasy too: this music lifts the soul, no doubt, like Hildegarde De Bingen who crossed the path of Funeral Doom makers, or if Lisa Gerrard and Brendan Perry had got lost in a maze and found themselves in the middle of a Dead Can Dance rehearsal. Well, you'll say to me : "dear Scribe, you've got crazy ears ! You only quote bands known for their vocal performances whereas Etna is instrumental ! Admittedly, Etna's voice is not human, but it's the instruments that do it, and it's never lacking. If I had any magical power, I'd be delighted to be able to hypnotise you into listening to Kaelig's music, as it seems to me such a huge waste to miss out on it.
And since we have just recently lost the great Ennio, let me tell you, while listening to the track "Tase" I thought about him more than once. Which is no small compliment, I'm aware. Ecstasy the aptly named has joined my collection of Etna's works, right next to Fides and A la Porte de L'éternité, which I had already reviewed in these pages (the links will all be at the bottom of the page).
Take height and eternity with ETNA, and don't miss the possibility of such a beautiful trip...
Kaelig a du profiter du confinement récent pour se prolonger dans son projet d'Ambient Drone, Marignan 1515, qui partage des points communs avec Etna, tout en marquant quelques différences. Ce récent Push Of Pikes est une invitation à la méditation qui peut générer des surprises...
Si vous pensez être "tombé" sur une de ces musiques a fréquence calculée pour accompagner une méditation tel que l'on en trouve des flopées sur Youtube car cet album commence par un Drone synthétique interplanétaire, ce serait une lourde erreur. L'improvisation que vous entendez sur cet album va bien au-délà, et les drones générés sur ces longues plages sonores vous font découvrir différentes émotions, paysages, avec parfois l'impression que vous pouvez goûter une certaine tranquilité pour mieux vous rendre compte que, à l'instar du Pink Floyd de Meddle ou Dark Side Of The Moon, le malaise guette et n'est jamais bien loin. Ainsi ayez en tête que votre cerveau subira différentes impressions, verra des couleurs contrastées à l'écoute de ce mantra sonore.
Alors, comme avec ETNA, j'ai parfois songé à l'ami Brian Eno, à l'époque de ses albums Ambient ou Music For Airports, ce même minimalisme qui pourtant envahit tout l'espace mental. J'ai pensé parfois au meilleur Jean Michel Jarre, celui d'Oxygène. Mais aussi a une musique tribale ou venue d'une autre constellation, dont d'étranges annunakis auraient fait la démonstration aux sumériens. Marignan 1515 est un trip qui peut se vivre de plusieurs façons : j'ai évoqué la dimension aquatique ou cosmique, mais on peut aussi penser au temps : le voyage quantique est tout aussi possible.
Marignan 1515 au casque sur une plage peu visitée...C'est la garantie d'un décollage pour des univers encore méconnus.
Kaelig had to take advantage of the recent confinement to continue in his Ambient Drone project, Marignan 1515, which shares some similarities with Etna, while marking some differences. This recent Push Of Pikes is an invitation to meditation that may generate some surprises...
If you think you've "stumbled" on one of these musics with a frequency calculated to accompany a meditation such as you can find on Youtube because this album starts with a synthetic interplanetary Drone, it would be a big mistake. The improvisation you hear on this album goes far beyond that, and the drones generated on these long sound tracks make you discover different emotions, landscapes, with sometimes the impression that you can taste a certain tranquility to better realize that, like Meddle's Pink Floyd or Dark Side Of The Moon, uneasiness is waiting and is never far away. So keep in mind that your brain will undergo different impressions, will see contrasting colours when listening to this sound mantra.
So, as with ETNA, I sometimes thought of my friend Brian Eno, at the time of his albums Ambient or Music For Airports, that same minimalism that nevertheless invades all mental space. Sometimes I've thought of the best Jean Michel Jarre, that of Oxygène. But there's also tribal music or music from another constellation, which some strange annunakis would have demonstrated to the Sumerians. Marignan 1515 is a trip that can be experienced in several ways: I mentioned the aquatic or cosmic dimension, but we can also think about time: quantum travel is just as possible.
Marignan 1515 with earplugs on a little visited beach... It is the guarantee of a takeoff for still unknown universes.
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