Bon, vous me direz, lorsque tu es un mâle de presque cinquante ans, hétérosexuel banal (lol), pas facile de se pencher sur le berceau de Feminazgul ! En effet, ce groupe venu des USA pratique un Black Metal féministe et antifasciste aux sonorités profondément atmosphériques, et ses titres d'albums ne présagent en rien d'un amour immodéré pour le genre qui est le mien : "The Age Of Men is Over" était le titre de leur premier EP, déjà on se dit, bon, j'ai plus qu'à aller me coucher... "No Dawn For Men" est le premier album du combo ricain, et je me dis que je ne verrai pas l'aube..
Tant pis, d'ailleurs, plutôt que de me pencher sur une hasardeuse analyse sociopolitique de l'oeuvre du gang de Margaret Kiljoy et Laura Bd Beach, je préfère me concentrer sur leur musique.
Car, voyez-vous, je suis un homme d'un autre temps, et, plutôt que de me focaliser sur un quelconque militantisme d'un bord ou d'un autre, je suis davantage intéressé par la musique. Que voulez-vous, je suis ringard, et j'assume ! Ringard Lives Matter !
Pour ce qui est de la musique, donc, nous voici en face d'un fort bel assortiment, quand bien même l'on ne puisse pas parler d'objet, puisque le dit album n'est disponible qu'en version digitale. Une musique très atmosphérique, je le disais, bordée d'accordéon, de chants d'oiseaux, de piano, de theremin (Margaret Kiljoy pratique tout un tas d'instruments). Alors bien sûr, il ne faut pas s'attendre ici à un déluge de blasts énervés et de violence infinie, ce n'est pas le propos de Feminazgul. Ce que j'avais déjà remarqué sur l'EP et qui se confirme ici c'est la propension du groupe a créer quelque chose d'assez nouveau dans le maelstrom du "néo-post-black metal" en privilégiant une sensibilité que l'on pourrait qualifier de féminine, et un art consumé pour les ambiances, avec des claviers romantiques à souhait, qui vous transportent. Oui, l'art de Feminazgul est envoûtant, et il est plaisant de constater que certains, bien que militants politiques, prennent un réel soin à peaufiner leur musique et proposer un art qui vaut pour lui-même.
Il y a chez Feminazgul des influences néoclassiques, post-punk, heavenly voices, qui viennent ajouter un supplément d'âme à une musique qui ne vise pas spécialement la noirceur ou la violence mais plutôt l'élévation de l'âme au travers de nappes musicales dignes d'un Sigur Ros. Alors tant pis, même si elles veulent ma mort et celle de mes semblables, je prend beaucoup de plaisir à écouter leur musique et je les considère d'abord comme de véritables artistes. Dommage qu'elles aient toujours refusé mes propositions d'interview pour le Scribe, j'aurais aimé avoir l'occasion d'échanger plus longuement avec elles. Mon zine regorge de groupes de droite, de gauche, anarchistes, apolitiques surtout, mais apparemment cela ne plait pas beaucoup à cette nouvelle extrême gauche très rigoriste et pas très tolérante. Dommage, mais peu importe, il reste la musique.
Cet album, disponible a prix libre sur Bandcamp, est d'une grande beauté, notamment si vous aimez les mélanges néofolk/heavenly et Black Metal.
Well, you'll tell me, when you're a male of almost fifty years old, ordinary heterosexual (lol), it's not easy to bend over Feminazgul's cradle! Indeed, this band coming from the USA practices a feminist and antifascist Black Metal with a deeply atmospheric sound, and their album titles don't presage an immoderate love for the genre that is mine: "The Age Of Men is Over" was the title of their first EP, already we say to ourselves, well, I just have to go to bed... "No Dawn For Men" is the first album of the American combo, and I think I won't see the dawn...
Too bad, by the way, rather than focusing on a random socio-political analysis of the work of Margaret Kiljoy and Laura Beach's gang, I prefer to concentrate on their music.
Because, you see, I'm a man from another time, and rather than focusing on some kind of militancy on one side or the other, I'm more interested in music. What do you want, I'm old-fashioned and I'm assuming! Lame Lives Matter!
As far as the music is concerned, here we are in front of a very nice assortment, even if we can't talk about an object, since the album is only available in digital version. A very atmospheric music, as I said, lined with accordion, bird songs, piano, theremin (Margaret Kiljoy plays a lot of instruments). So, of course, we shouldn't expect a deluge of angry blasts and infinite violence here, that's not what Feminazgul is about. What I had already noticed on the EP and which is confirmed here is the band's propensity to create something quite new in the maelstrom of "neo-post-black metal" by privileging a sensibility that could be described as feminine, and a consummate art for ambiences, with romantic keyboards that will transport you. Yes, Feminazgul's art is bewitching, and it's pleasant to note that some people, although political activists, take a real care to polish their music and propose an art that is worth for itself.
Feminazgul's influences include neo-classical, post-punk, heavenly voices, which add a touch of soul to a music that doesn't aim at darkness or violence but rather at raising the soul through musical layers worthy of a Sigur Ros. So much the worse, even if they want my death and that of my fellow men, I take great pleasure in listening to their music and I consider them first and foremost as true artists. It's a pity that they have always refused my interview proposals for the Scribe, I would have liked to have had the opportunity to exchange with them at greater length. My zine is full of right-wing, left-wing, anarchist and apolitical bands, but apparently that doesn't please this new extreme left, which is very rigid and not very tolerant. Too bad, but it doesn't matter, there's still the music.
This album, available for free on Bandcamp, is a great beauty, especially if you like neofolk/heavenly and Black Metal mixes.
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