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NEW REVIEW ! FRENCH & ENGLISH TEXT ! IMPERIAL TRIUMPHANT - ALPHAVILLE - 2020 - CENTURY MEDIA
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IMPERIAL TRIUMPHANT
ALPHAVILLE
CENTURY MEDIA 2020
AVANT GARDE METAL JAZZ
Celles et ceux qui connaissent déjà Imperial Triumphant le savent : leur musique n'a jamais été d'un abord facile : leur black metal avant-gardiste est largement rempli d'ingrédients dignes du free jazz le plus fou, et l'univers dépeint par les new-yorkais tient à la fois de Metropolis (le film de Fritz Lang) que, pour ce nouvel album, d'Alphaville (pas le groupe, le film de Jean Luc Godard !). Ce n'est pas avec Alphaville que vous allez vous dire : "oh cool, Imperial Triumphant se sont mis à la pop" ! Pas de risques, la complexité et la folie sont ici toujours de mise. Tout au long de ces huit titres, lancés par des trompettes apocalyptiques sur l'incroyable "Rotted Futures" vous allez avoir la sensation d'être sur un grand huit, et le confort n'est pas ici de mise. Ne vous fiez pas aux apparences, on peut être signé sur un gros label (Century Media en l’occurrence) et faire une musique qui demande beaucoup d'efforts pour être comprise.
Alors oui, Imperial Triumphant reste les deux pieds campés dans l'avant-garde et une musique dissonante, gnostique, aux rythmiques mystérieuses, aux sonorités inédites et dérangeantes. A l'instar d'un Deathspell Omega ou d'un Portal (influences assumées par les new-yorkais) voire même d'Aevangelist, Imperial Triumphant produisent un metal extrême assez inclassable, entre base black et death metal, instruments détonants dans ce contexte (piano, cuivres, choeurs dignes d'un opera du 20ème siècle) qui les rapprochent souvent de la musique classique contemporaine. Alors oui leur musique est incroyablement technique (les gars sont des sacrés gachettes) et je ne suis pas un mordu absolu des trucs trop techniques. Pourtant, même si j'avoue ne pas pourvoir écouter Alphaville tous les matins en me levant, chaque écoute me révèle les splendeurs cachées sous les couches sonores de l'album. A l'instar, encore une fois, de Portal, mais aussi de Dodecahedron, Liturgy ou nos nationaux de Plebeian Grandstand, la musique sur cet album se révèle au fur et à mesure, elle s'apprivoise comme un animal sauvage fascinant. Elle a le mérite de ne jamais stagner, de toujours emmener le metal extrême en terra incognita et de ne pas tomber dans la facilité ni du commercial ni de la resucée des années 90 ou 2000. Rien de commercial ici, malgré le succès du groupe (bien belle chose au demeurant !) et un album qui, je vous l'assure, devient vôtre au fur et à mesure du temps. Ne vous fiez pas au malaise de la première écoute. Enfin si, fiez vous y puisque le malaise perdurera lors des écoutes suivantes, mais ce qui est incroyable c'est cette impression tenace que les couleurs changent, comme si les morceaux se recréaient à chaque écoute par une sorte de magie inconnue.
Car Imperial Triumphant sont des sorciers d'une nouvelle gnose particulièrement occulte, il n'y a pas d'autre explication. Plus proche d'un Blut Aus Nord que d'un Solefald, leur avant-garde gratte, découpe, dérange, démange et la beauté n’apparaîtra qu'aux plus persévérant.e.s d'entre nous.
C'est grâce à des albums de cette envergure que le metal extrême le plus exigeant, le plus fou, le plus artiste, continue de hanter nos esprits tortueux. Car ne nous mentons pas : Alphaville, même si son abord est parfois dangereux (gare aux esprits borderline la folie guette) est un chef d'oeuvre. L'album de l'année ? Déjà laissons une chance à cette étrange année de finir pour trancher. Mais en ce qui me concerne la chose est entendue : cet album figurera très haut dans mon top des sorties 2020.
Un disque essentiel
IMPERIAL TRIUMPHANT
ALPHAVILLE
CENTURY MEDIA 2020
AVANT GARDE METAL JAZZ
Those who already know Imperial Triumphant know it: their music has never been easy to approach: their avant-garde black metal is largely filled with ingredients worthy of the craziest free jazz, and the universe portrayed by the New Yorkers is as much from Metropolis (Fritz Lang's film) as, for this new album, from Alphaville (not the band, Jean Luc Godard's film!). It's not with Alphaville that you're going to say to yourself: "oh cool, Imperial Triumphant have gone pop"! No risks, complexity and madness are always the order of the day here. All along these eight tracks, launched by apocalyptic trumpets on the incredible "Rotted Futures" you will have the feeling of being on a roller coaster, and comfort is not the order of the day here. Don't be fooled by appearances, you can be signed on a big label (Century Media in this case) and make music that takes a lot of effort to be understood.
So yes, Imperial Triumphant remains with both feet firmly planted in the avant-garde and a dissonant, gnostic music, with mysterious rhythms, with new and disturbing sounds. Following the example of an Omega Deathspell or a Portal (influences assumed by New Yorkers) or even Aevangelist, Imperial Triumphant produce an extreme metal rather unclassifiable, between black base and death metal, instruments detonating in this context (piano, brass, choirs worthy of an opera of the 20th century) which often bring them closer to contemporary classical music. So yes, their music is incredibly technical (the guys are a bunch of trigger-happy) and I'm not an absolute fan of overly technical stuff. Yet, even if I admit I can't get up every morning and listen to Alphaville, each listening reveals to me the splendors hidden under the sound layers of the album. Like, once again, Portal, but also Dodecahedron, Liturgy or our Plebeian Grandstand nationals, the music on this album reveals itself as it gradually becomes tamed like a fascinating wild animal. It has the merit to never stagnate, to always take extreme metal to terra incognita and not to fall into the easy commercial or resucée of the 90s or 2000s. Nothing commercial here, in spite of the success of the band (very nice thing by the way!) and an album that, I assure you, becomes yours as time goes by. Don't be fooled by the discomfort of the first listening. Well yes, trust it because the discomfort will last during the following listens, but what is incredible is this tenacious impression that the colors change, as if the songs were recreated at each listening by a kind of unknown magic.
Because Imperial Triumphant are wizards of a new and particularly occult gnosis, there is no other explanation. Closer to a Blut Aus Nord than to a Solefald, their avant-garde scratches, cuts, disturbs, itches and beauty will only appear to the most persevering among us.
It is thanks to albums of this magnitude that the most demanding, the craziest, the most artistic extreme metal continues to haunt our tortuous minds. For let's not lie to ourselves: Alphaville, even if its approach is sometimes dangerous (beware of borderline spirits, madness is waiting) is a masterpiece. The album of the year? Already let us leave a chance to this strange year to finish to decide. But as far as I'm concerned the thing is heard: this album will figure very high in my top of the 2020 releases.
An essential record
imperialtriumphant.bandcamp.com
www.facebook.com/imperialtriumphant
MY INTERVIEW WITH IMPERIAL TRIUMPHANT :
www.webzinelescribedurock.com/2020/08/from-metropolis-to-alphaville-journey.html
A big thank you to Valérie and JMT Consulting !
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