Nouveau numéro consacré à The Ritual Productions et Satanath Records par la même occasion. C'est tellement appréciable d'avoir des partenaires de qualité et fiables à cette époque où tout semble partir en vrille ! Je ne remercierai jamais assez Jasper de The Ritual pour son engagement auprès du Scribe, lui qui fut dans les premiers à me faire confiance, à une époque où le Scribe était encore une toute petite chenille. Aujourd'hui, grâce à vous, lecteurs, de plus en nombreux et fidèles (merci !!) j'espère pouvoir contribuer à permettre à ce type de label, de grande qualité et fidèle aux valeurs de l'underground, de continuer son oeuvre d'éducation musicale et d'édification des masses. Au sommaire de ce numéro, rien de moins que le nouvel album du Suisse Enoid, un disque qui va marquer les esprits, j'en suis sûr, et le black/viking metal étonnant et agréablement perturbant de l'italien Kolossus...Bonne lecture et SURTOUT : bonnes écoutes et bons achats ! Underground will never die ! Le Scribe
Kolossus nous vient d'Italie, ce qui n'est pas évident de prime abord lorsqu'on sait que le groupe pratique un black metal viking froid et mélodique respirant le grand nord à pleines narines. Ce The Line Of The Border est le premier album de ce one-man band porté par Helliminator (bon on a vu mieux comme pseudo).
Derrière un artwork particulièrement réussi (il faut avouer que ça dispose bien) se cache une musique dont les composants sont plutôt singuliers. Empreints d'influences nordiques, le grand Bathory en tête, Kolossus développe sur cet album un black froid et véloce (la batterie ne ralentit pas des masses) tout en restant fortement mélodique (les guitares tissent une toile musicale plutôt ensorcelante). Le travail le plus original et le plus intéressant selon moi concernant cet album est celui effectué sur les voix. Si Helliminator n'est pas un "grand" vocaliste (après tout le génial Quorthon ne l'était pas non plus) il compense cette carence par un sens de la mélodie et une gestion des voix très variée, avec pas mal de voix claires, d'effets, de passages folk qui viennent faire respirer la musique plutôt dense du copain de Gênes.
Cet album n'est pas exempt de défauts, comme cette sensation tenace de ne pas bien comprendre toujours où veut nous emmener Kolossus, mais cela peut devenir aussi une qualité lorsque l'ensemble devient si déroutant qu'on ressent comme un vent de fraîcheur à son écoute (l'excellent "Sin" et ses voix qui passent du murmure au hurlement).
Nous voici donc aux prises avec un disque étonnant : parfois à la limite du bancal, mais ayant l'immense mérite de ne pas reproduire trop ce que l'on a pu entendre ailleurs (ce qui, dans un créneau comme le black/viking metal est déjà un petit exploit). Il fait partie de ces disques étranges dont les écoutes successives donnent un sentiment différent à chaque fois. Mais après tout, ne s'agit pas d'un de ces albums qui gagne à être écouter longtemps et souvent ? L'inverse du côté "kleenex" de trop de disques actuels en somme.
Avec The Line Of The Border vous pouvez être sûrs de ne pas vous ennuyer, sous les multiples couches de la musique se cachent des tonnes de beautés à découvrir...
New issue dedicated to The Ritual Productions and Satanath Records at the same time. It's so nice to have quality and reliable partners in these times when everything seems to be going wrong! I can never thank Jasper of The Ritual enough for his commitment to The Scribe, who was one of the first to trust me, at a time when The Scribe was still a tiny little caterpillar. Today, thanks to you, readers, more and more numerous and faithful (thank you!!) I hope to be able to contribute to allow this type of label, of high quality and faithful to the values of the underground, to continue its work of musical education and edification of the masses. In the summary of this issue, nothing less than the new album of the Swiss Enoid, a record that will mark the spirits, I'm sure, and the amazing and pleasantly disturbing black/viking metal of the Italian Kolossus... Good reading and Above all: good listening and good shopping! Underground will never die ! The Scribe
Kolossus comes to us from Italy, which is not obvious at first sight when you know that the band practices a cold and melodic viking black metal breathing the far north with full nostrils. This The Line Of The Border is the first album of this one-man band carried by Helliminator (well we saw better as a pseudonym).
Behind a particularly successful artwork (it must be admitted that it is well arranged) hides a music whose components are rather singular. Filled with Nordic influences, with the great Bathory in mind, Kolossus develops on this album a cold and swift black (the drums don't slow down the masses) while remaining strongly melodic (the guitars weave a rather bewitching musical web). The most original and most interesting work in my opinion concerning this album is the work done on the vocals. If Helliminator is not a "great" vocalist (after all the great Quorthon was not either) he compensates for this deficiency by a sense of melody and a very varied vocal management, with quite a few clear voices, effects, folk passages that make the rather dense music of his friend from Genoa breathe.
This album is not without flaws, such as the tenacious feeling of not always understanding where Kolossus wants to take us, but this can also become a quality when the whole becomes so confusing that one feels like a breath of fresh air when listening to it (the excellent "Sin" and its voices that go from whispering to screaming).
So here we are with an astonishing record: sometimes on the verge of being wobbly, but with the immense merit of not reproducing too much of what we've heard elsewhere (which, in a niche like black/viking metal, is already a small feat). It is one of those strange records whose successive listening gives a different feeling each time. But after all, isn't it one of those albums that benefits from being listened to long and often? The opposite of the "kleenex" side of too many current discs in short.
With The Line Of The Border you can be sure not to get bored, under the multiple layers of music are hidden tons of beauty to discover...
Black Metal
Si vous connaissez Borgne, excellent groupe suisse de black metal industriel déjà évoqué dans ces pages, alors vous êtes familiers du travail de Bornyhake, également citoyen de la très neutre Suisse et homme à tout faire chez Enoid depuis 2005. Negation du Corps est le nouvel album d'Enoid, déjà le huitième (eh oui !) !
A notre époque où tout se dématérialise a la vitesse de la lumière (y compris notre cerveau), avoir un bel artwork est un atout majeur pour sortir de la masse et donner envie aux fanx de posséder un bel objet. Quand vous avez pour couverture un magnifique dessin du blood artist Maxime Taccardi, ce n'en est que mieux !
Après, un bel emballage c'est chouette, mais c'est mieux quand le contenu est à la hauteur. Et rassurez-vous, avec Enoid, vous pouvez y aller tranquille.
Bornyhake nous livre un black metal mélodique et incisif, aux textes fouillés (en français, le bonheur). Arrêtons un instant d'ailleurs sur les textes : loin de relater une énième croisade des légions de Satan pour bouffer du pauvre petit ange qui n'a rien demandé, l'album d'Enoid nous emporte dans les méandres de la pensée troublée de Bornyhake, pour une introspection des plus philosophique et intîme. Quand le corps diparaît, que l'esprit n'est que souffrance, que nous reste t'il ? Ainsi par moments n'est-on pas si loin d'un dsbm débarrassé de ces oripeaux (je pleure pour séduire les minettes) et ramassé autour de la seule condition humaine et de la souffrance inhérente. Enoid nous donne à entendre un black metal furieux, moderne, mélancolique, mais qui reste toujours tranchant et n'oublie d'agresser l'auditeur.
Alors, si vous faites partie de ceux qui, comme moi, pensent que le black metal a a encore sa place dans ce monde putride à condition d'apporter quelque chose de neuf et de personnel aux fondations du genre, difficile travail d'équilibriste entre authenticité et nouveauté, je ne saurais trop vous conseiller de vous RUER sur cet album qui n'attend que vous ! Des riffs inspirés et tout droit vomis d'un puits de ténèbres, une batterie capable de vous entrainer dans un vortex de négativité, un chant écœuré semblant émaner d'un démon en pleine dépression : du black metal comme on en redemande !
Avec Negation Du Corps Enoid tape très fort : ni plus ni moins qu'un des grands disques de bm francophone de l'année !
Black Metal
If you know Borgne, excellent Swiss industrial black metal band already mentioned in these pages, then you are familiar with the work of Bornyhake, also citizen of the very neutral Switzerland and handyman at Enoid since 2005. Negation du Corps is Enoid's new album, already the eighth (yes!) !
In our time where everything is dematerialized at the speed of light (including our brain), having a beautiful artwork is a major asset to get out of the mass and make fans want to own a beautiful object. When you have a beautiful drawing by blood artist Maxime Taccardi on the cover, it's all the better!
Afterwards, a beautiful packaging is nice, but it's better when the content is up to scratch. And don't worry, with Enoid, you can go without worries.
Bornyhake delivers us a melodic and incisive black metal, with well researched lyrics (in French, le bonheur). Let's stop for a moment on the lyrics : far from recounting an umpteenth crusade of Satan's legions to eat the poor little angel who didn't ask for anything, Enoid's album takes us in the meanders of Bornyhake's troubled thought, for a most philosophical and intense introspection. When the body disappears, when the spirit is nothing but suffering, what is left for us? So at times we are not so far away from a dsbm rid of these rags (I cry to seduce the chicks) and gathered around the only human condition and inherent suffering. Enoid gives us to hear a furious, modern, melancholic black metal, but which always remains sharp and doesn't forget to attack the listener.
So, if you're one of those who, like me, think that black metal still has its place in this putrid world, provided you bring something new and personal to the foundations of the genre, a difficult balancing act between authenticity and novelty, I can't advise you too much to RUER on this album that's just waiting for you! Inspired riffs and straight vomited from a pit of darkness, drums capable of dragging you into a vortex of negativity, a disgusted vocal sounding like it emanates from a demon in full depression: black metal as we ask for more!
With Negation Du Corps Enoid hits very hard: no more and no less than one of the great French-speaking bm records of the year!
Commentaires
Enregistrer un commentaire