VORDB NA R.IIDR
Мла амгмэ лгэлмля ?
2020
Il a existé plusieurs façons de survivre a la vague black metal des années 90...certains ont préféré disparaître corps et biens, si ce n'est physiquement du moins artistiquement, afin d'éviter toute corruption au contact de la goulue du showbiz, insatiable animal se nourrissant du sang frais de jeunes artistes un peu naïfs. D'autres ont pris le train du système en marche, quitte a y laisser tout ou part de leur âme. Survivre coûte que coûte, quitte a oublier ce que l'art signifie...Et puis d'autres, moins nombreux, ont décidé de continuer leur exploration musicale et artistique, quitte a délaisser les rivages trop empruntés des berges étiquettées "metal" ou "rock"...whatever...
Vordb Na R.iidr est de ces derniers...
Depuis Bèlkètre, dont le dernier acte a ce jour fut le sublime et quelque peu incompris "Ryan Èvn-a" en passant par Moévöt ou plus récemment Atman Drei, notre homme ne cesse d'explorer les confins de l'univers musical, sans oeillères, sans limites.
Utilisant son "labo" multi-arts Kaleidarkness, il dépasse les frontières traditionnelles entre les disciplines pour créer une oeuvre protéiforme, a la fois sonore, textuelle, visuelle...
En Septembre, il y a eu la publication d'un EP fort étrange, sous le nom de АбСКОНс, au sein duquel Vordb largue les dernière amarres, pour laisser s'épanouir une forme de dark ambient psychédélique et profondément expérimental, une forme de boucle improvisée quelque part entre drone, noise, ambient, donc, et tout autre chose. Quatre titres loin de toute classification en vérité, loin des chapelles habituelles que les médias aiment tant créer, rassurantes.
Et plus récemment encore, voici que Vordb publie un titre de douze minutes, moins heurté, moins foncièrement dark, plus atmosphérique encore : Мла амгмэ лгэлмля ?
A l'écoute de ce titre, paru sur bandcamp aujourd'hui, on devine en embuscade le parcours spirituel et mental de l'artiste, passé par toutes les affres de la création : de la violence brute a la noirceur absolue, pour enfin quitter les berges, je le disais, et peut-être se découvrir en tant qu'individu et artiste... On pense parfois a Brian Eno, à la période berlinoise de Bowie (avec Eno justement) et plus particulièrement les instrumentaux de "Low" ou au Krautrock d'Amon Duul ou Popol Vuh, parfois même aux oeuvres pour orgue de Philip Glass, en plus déjanté, mais on pense surtout que Vordb Na R.iidr est de ces êtres libres, rares, et si précieux par ces temps de conformisme absolu...
Merci a toi, Vordb, de continuer inlassablement ta recherche, de ne pas t'arrêter en chemin...Nous serons toujours quelques uns a attendre cette musique pure, dénuée de corruption, et nous serons toujours heureux de la retrouver...
There were several ways to survive the black metal wave of the 90s...some preferred to disappear body and soul, if not physically at least artistically, in order to avoid any corruption in contact with the showbiz guru, an insatiable animal feeding on the fresh blood of young, somewhat naive artists. Others have taken the train of the system in motion, even if it means leaving all or part of their soul behind. Surviving at all costs, even if it means forgetting what art means... And then others, fewer in number, have decided to continue their musical and artistic exploration, even if it means abandoning the overly borrowed shores of the banks labelled "metal" or "rock"... whatever....
Vordb Na R.iidr is one of the latter...
From Bèlkètre, whose last act to this day was the sublime and somewhat misunderstood "Ryan Èvn-a" through Moévöt or more recently Atman Drei, our man has never stopped exploring the confines of the musical universe, without blinkers, without limits.
Using his multi-arts "lab" Kaleidarkness, he goes beyond the traditional boundaries between disciplines to create a protean work, at the same time sound, textual, visual...
In September, there was the release of a very strange EP, under the name АбСКОНс, in which Vordb drops the last moorings, to let a kind of psychedelic and deeply experimental dark ambient blossom, a kind of improvised loop somewhere between drone, noise, ambient, and anything else. Four titles far from any classification in truth, far from the usual chapels that the media love to create so much, reassuring.
And even more recently, here is Vordb publishing a twelve-minute title, less bumpy, less dark, even more atmospheric: Мла амгмэ лгэлмля?
Listening to this title, published on bandcamp today, one can guess in ambush the spiritual and mental journey of the artist, who has gone through all the torments of creation: from raw violence to absolute darkness, to finally leave the banks, as I said, and perhaps discover himself as an individual and as an artist... We sometimes think of Brian Eno, of Bowie's Berlin period (with Eno in fact) and more particularly of the instrumentals of "Low" or the Krautrock of Amon Duul or Popol Vuh, sometimes even of the organ works of Philip Glass, in addition to being crazy, but we think above all that Vordb Na R.iidr is one of those free beings, rare, and so precious in these times of absolute conformism
Thanks to you, Vordb, for tirelessly continuing your search, for not stopping along the way... There will always be a few of us waiting for this pure, corruption-free music, and we will always be happy to find it again....
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