DEATH METAL FROM THE 90'S
Excusez moi d'avance, mais dans le genre "chronique madeleine de Proust" il va être difficile de faire mieux en ce qui me concerne. En effet, cette réédition de la démo tape de Yuggoth, groupe de death metal vauclusien du début des années 90 m'est chère a plus d'un titre, et notamment sur un plan personnel...
1993 : j'avais 21 ans. Je chantais dans un groupe de metal fusion du nom de Modo Niger dans la région de Cavaillon (84). Comme beaucoup de groupes de cette époque dans le Vaucluse mon groupe n'a jamais vraiment décollé, mais il me reste un souvenir incroyable en lien avec Yuggoth que je tiens a partager ici. Cette année là, la MJC de Cavaillon se dote d'une salle de concert, une vraie, baptisée Le Grenier A Sons, qui existe encore aujourd'hui. Pour "baptiser" la nouvelle salle un concert est organisé et mon groupe a l'honneur d'être invité, en compagnie d'un groupe de rock progressif dont je ne me souviens plus le nom, et d'un certain...Yuggoth !
Même si j'écoutais du metal extrême (surtout thrash, proto-black et du death/grind) depuis plusieurs années, je n'avais pas eu l'occasion de voir un vrai groupe de ce type sur scène jusque là. Je me souviens des discussions que j'ai eu lors des balances du show avec Fred, le vocaliste de Yuggoth, lors desquelles il me fit part de sa passion pour Deicide. Lors des balances, je fus interpellé par le chant guttural particulièrement inhumain de Fred, qui, si je me souviens bien, n'utilisait pas de pédale d'effets sur la voix.
Le soir du concert, le passage de Yuggoth fut pour moi une sorte d'épiphanie : le groupe dégageait une noirceur et une violence que j'avais peu vue sur scène jusque là (côté violence j'avais déjà été soufflé par GBH quelques années auparavant). Fred m'impressionna définitivement et le death du groupe, assez sophistiqué, lui aussi. Nous eûmes, avec Modo Niger, la tâche délicate de succéder a Yuggoth sur scène, et je me rappelle avoir ajouté des passages de chant quasi-death sur mes chansons, qui se trouvèrent alors transformées.
Je n'ai pas revu spécialement les gars de Yuggoth par la suite, sauf Bruns, qui fonda Fairlight, avec qui nous partageames aussi la scène. Vous comprendrez donc aisément que la réédition de l'unique démo des deathsters par l'excellent label du réanimateur Herbert West, sortie ce 2 Novembre, est pour moi un double événement. Déjà, je n'avais pas eue la démo en mains auparavant, et le fait d'insérer la cassette dans mon lecteur fut un plaisir palpable ! Trouver le nom de Modo Niger dans les remerciements fut une autre agréable surprise ! Et la démo me direz-vous ? Écoutable depuis longtemps sur Youtube, cette dernière consiste en 5 titres d'un pur death metal de sous les fagots, assortis pour l'occasion de deux titres inédits enregistrés lors d'une démo. Du pur death non dénué de mélodie, et plus axé sur le mid-tempo que le blast-beat. Une voix, encore une fois, sortie des abîmes, et toujours aussi impressionnante, surtout que Fred était fort jeune a l'époque, et des passages en chant clair qui rappellent quasiment Nirvana (si, si !).
Retrouver ces titres 28 ans après est pour moi émouvant et fort ! Si vous voulez vous payer une vraie tranche d'histoire du metal extrême vue par les lorgnettes d'un de ces groupes locaux qui auraient mérité un meilleur sort (s'ils n'avaient pas été ET français ET venus de Provence ?) alors dépêchez vous de vous procurer ce bel objet précieusement restitué par notre réanimateur lovecraftien préféré !
DEATH METAL FROM THE 90'S
Excuse me in advance, but in the "Proust's madeleine chronicle" kind of way it's going to be difficult to do better as far as I'm concerned. Indeed, this re-release of the demo tape of Yuggoth, a Vaucluse death metal band from the early 90's is dear to me in more than one way, especially on a personal level...
1993 : I was 21 years old. I sang in a fusion metal band called Modo Niger in the Cavaillon region (84). Like many bands of that time in Vaucluse my band never really took off, but I still have an incredible memory related to Yuggoth that I want to share here. That year, the MJC of Cavaillon acquired a concert hall, a real one, called Le Grenier A Sons, which still exists today. To "baptize" the new hall a concert is organized and my band has the honor to be invited, with a progressive rock band whose name I don't remember anymore, and a certain...Yuggoth!
Even though I had been listening to extreme metal (mostly thrash, proto-black and death/grind) for several years, I hadn't had the opportunity to see a real band like this on stage until then. I remember the discussions I had during the sound check of the show with Fred, the vocalist of Yuggoth, during which he told me about his passion for Deicide. During the sound check, I was challenged by Fred's particularly inhumane throat singing, which, if I remember correctly, did not use an effects pedal on the voice.
On the evening of the concert, the passage of Yuggoth was for me a kind of epiphany: the band radiated a darkness and violence that I had hardly seen on stage until then (on the violence side I had already been blown away by GBH a few years before). Fred definitely impressed me and the death of the band, quite sophisticated, too. We had, with Modo Niger, the delicate task of succeeding Yuggoth on stage, and I remember adding quasi-death vocals to my songs, which were then transformed.
I didn't see any of Yuggoth's guys again afterwards, except for Bruns, who founded Fairlight, with whom we also shared the stage. So you'll easily understand that the re-release of the deathsters' only demo by the excellent label of the reanimator Herbert West, released on November 2nd, is for me a double event. Already, I didn't have the demo in my hands before, and inserting the tape in my player was a palpable pleasure! Finding Modo Niger's name in the acknowledgements was another pleasant surprise! And the demo, you might ask? Listenable for a long time on Youtube, it consists of 5 tracks of pure death metal from under the bundles, accompanied for the occasion by two unreleased tracks recorded during a demo. Pure death metal, not devoid of melody, and more focused on mid-tempo than blast-beat. A voice, once again, out of the abyss, and still as impressive, especially since Fred was very young at the time, and passages in clear vocals that almost remind us of Nirvana (yes, yes!).
To find these titles 28 years later is for me moving and strong ! If you want to buy a real slice of extreme metal history seen through the eyes of one of these local bands that would have deserved a better fate (if they hadn't been AND French AND from Provence ?) then hurry up to get this beautiful object preciously restored by our favorite Lovecraftian reanimator !
Commentaires
Enregistrer un commentaire