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Review - Suicidal Madness - Vestiges d'une ère - 2021 - Le rêve de Molasar - Wolfspell Records
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Le Rève de Molasar / Wolfspell Records 2021
J'avais déjà beaucoup aimé le 3ème album des isérois de Suicidal Madness (Dégénérescence) qui mixait avec talent un black metal atmosphérique et des penchants nettement plus DSBM. Entre temps, Psycho (guitare) a sorti l'excellent projet de dark ambient Inexistence (dont j'ai parlé ici et pour lequel j'ai aussi réalisé une interview de psycho) et c'est donc avec grand plaisir que je retrouve Suicidal Madness sous la forme d'un EP de 6 titres : Vestiges d'une ère...Un EP qui a la particularité de n'être composé que d'anciens titres réenregistrés pour fêter les dix ans du groupe ! Vous trouverez en bas de page les liens vers l'interview de Suicidal Madness, celle d'Inexistence, ainsi que vers les chroniques correspondantes...Pierre, le Scribe
Alors même si nombre de sorties en black metal et dsbm me paraissent souvent insignifiantes, je savais par avance que Suicidal Madness n'allait pas me décevoir après un album aussi réussi que Dégénérescence.
Loin des poncifs du dsbm moderne (chant criard qui te donne envie de mettre une prune au chanteur, riffs monotones et ininspirés, mollesse insupportable) Suicidal Madness a d'ailleurs baptisé lui-même sa musique melancholic/atmospheric black metal, ce qui a la fois lui donne plus de liberté et correspond sans doute mieux à ce qu'il produit.
L'EP commence avec un "Mort" qui pose l'ambiance (morceau originellement paru sur l'album Illusions Funestes en 2016) : un tempo plutôt lent, des riffs qui pleurent tout en n'oubliant pas d'être accrocheurs, faisant parfois penser aux riffs gothiques de Mackintosh dans Paradise Lost période à la grande époque de Draconian Times en BEAUCOUP plus black metal. Le chant éraillé et morbide d'Alrinack fait encore une fois merveille (il faut dire que ce n'est pas un perdreau de l'année non plus) et l'ambiance se pose, grâce a des passages plus "calmes", lors desquels la basse se met en avant et permet ainsi de relancer des passages plus metal lorsque les guitares reviennent. Il y a quelque chose de romantique dans la musique de Suicidal Madness, mais du romantisme noir, évidemment.
Après la mort voici venir "Coma" (extrait de Les Larmes Du Passé, premier album du groupe paru en 2015), titre tout aussi mélancolique aux textes tout autant désenchantés. Il me semble d'ailleurs que l'EP, qui démarre sur ces deux titres au tempo lent et aux atmosphères sombres, est un choix de titres encore plus lugubres que l'album Dégénérescence. "Coma" rampe entre nos oreilles comme un (vil) serpent et ne se départit pas de cette dimension tragique qui ornait déjà le premier titre.
Avec "Corps dans un corps" (original dans Illusions Funestes en 2016) évoque un mort-né, toujours dans cette même pulsation lente et noire, avec toujours cette idée, évoquée dans l'interview que j'ai eu avec le groupe (voir le lien en bas de page) que pour qu'un black metal dépressif et/ou suicidaire ait de la valeur il faut qu'il transpire la sincérité, et puisse servir d'exutoire voire de thérapie aux musiciens (et pourquoi pas aux auditeurs) mais qu'en aucun cas quelqu'un qui ne connait pas la dépression, la vraie, n'est en mesure, pour moi, de faire de la musique de ce type de façon sincère, et ce sont des choses qui s'entendent. Avec Suicidal Madness pas de risque : la sincérité transpire ici par tous les pores, et le but du groupe est bien d'exprimer et d'exorciser un mal de vivre, pas de se la jouer "allez tous vous suicider" de façon irresponsable et stupide.
"Les Larmes Du Passé" (de l'album du même nom, 2015) poursuit sur cette voie de la lenteur du tempo, avec des riffs toujours aussi déchirants. A noter un élément important : les textes du groupe, reproduit dans le digipack, sont de grande qualité, autre facteur décisif dans ce créneau musical.
"Jour de Pluie" (extrait de Les Larmes du Passé, 2015) porte bien son nom : dès les premières secondes de cet arpège profondément mélancolique et beau, on croit entendre les gouttes perler sur la fenêtre, un soir d'hiver dans la solitude la plus complète. Gardant l'unité de l'EP ce titre joue toujours la carte du tempo lent, des riffs mélancoliques et parfois quasiment heavy/gothique, des raclements de cimetière d'Alrinack, sans jamais lorgner du côté du black metal plus "classique" qu'ils ont pu aborder sur l'album plus récent, Dégénérescence (le titre "désespoir" et son blast beat).
L'EP se termine de façon originale sur une reprise d'un morceau de Seiji Yokoyama (compositeur de musique japonais, connu pour ses BO de dessins animés comme Albator ou St Seiya) et toute une floppée d'albums. Un instrumental tout en mélodie pour conclure un EP d'une grande cohérence.
A noter qu'aucun titre de Dégénérescence n'a été sélectionné par le groupe pour célébrer cette décade d'existence.
Je ne sais pas si cet EP est représentatif d'un futur album du groupe, peut être dans une volonté de "retour aux sources" mais je le trouve d'une grande unité, cohérent d'un bout a l'autre, les riffs sont superbes et les mélodies me hantent encore après que le disque ait cessé de tourner. Les nouvelles versions sont d'ailleurs encore meilleures que les originaux. Bravo messieurs pour cette oeuvre qui m'apparait comme une marche de plus pour vous, et qui fait que Suicidal Madness est un groupe qu'on NE PEUT PAS NE PAS SUIVRE !
www.facebook.com/Suicidal-Madness-107269472684076/?ref=ts
suicidalmadness1.bandcamp.com/
www.youtube.com/channel/UCt1FoFDSYPrBZweE7wMzksA
www.webzinelescribedurock.com/2019/03/CHRONIQUES-METAL-LE-SCRIBE-DU-ROCK.html
www.webzinelescribedurock.com/2019/05/INTERVIEW-SUICIDAL-MADNESS-DSBM.html
www.webzinelescribedurock.com/2021/01/inexistence-interview-dark-ambientblack.html
www.webzinelescribedurock.com/2021/01/review-inexistence-danse-macabre-french.html
I already liked a lot the 3rd album of Suicidal Madness (Dégénérescence) which mixed with talent an atmospheric black metal and more DSBM leanings. In the meantime, Psycho (guitar) released the excellent dark ambient project Inexistence (which I talked about here and for which I also did an interview with psycho) and so it's with great pleasure that I find Suicidal Madness in the form of a 6 track EP: Vestiges of an era... An EP which has the particularity of being composed of old tracks re-recorded to celebrate the band's tenth birthday! You will find at the bottom of the page the links to the interview of Suicidal Madness, the one of Inexistence, as well as to the corresponding reviews...Pierre, the Scribe
Even if many black metal and dsbm releases often seem insignificant to me, I knew in advance that Suicidal Madness would not disappoint me after an album as successful as Dégénérescence.
Far from the clichés of modern dsbm (screaming vocals that make you want to give a plum to the singer, monotonous and uninspiring riffs, unbearable softness) Suicidal Madness actually named themselves their music melancholic/atmospheric black metal, which both gives them more freedom and probably corresponds better to what they produce.
The EP starts with "Mort" which sets the mood (originally released on the album Illusions Funestes in 2016): a rather slow tempo, riffs that cry while not forgetting to be catchy, sometimes reminiscent of Mackintosh's gothic riffs in Paradise Lost period in the great era of Draconian Times in MUCH more black metal. Alrinack's hoarse and morbid vocals are once again wonderful (it must be said that he's not a newcomer either) and the atmosphere settles down, thanks to the "calmer" passages, during which the bass comes to the fore and thus allows to relaunch the more metal passages when the guitars come back. There is something romantic in the music of Suicidal Madness, but dark romanticism, obviously.
After death comes "Coma" (from Les Larmes Du Passé, the band's debut album released in 2015), an equally melancholic track with equally disenchanted lyrics. In fact, it seems to me that the EP, which kicks off with these two slow-tempo, darkly atmospheric tracks, is an even more gloomy choice of tracks than the album Dégénérescence. "Coma" crawls between our ears like a (vile) snake and doesn't get rid of this tragic dimension that already adorned the first track.
With "Corps dans un corps" (original in Illusions Funestes in 2016) evokes a stillborn, always in this same slow and black pulsation, with always this idea, evoked in the interview I had with the band (see the link at the bottom of the page) that for a depressive and/or suicidal black metal to have value it must transpire sincerity, and can be used as an outlet or even a therapy for the musicians (and why not for the listeners) but that in no case someone who doesn't know depression, the real one, is able, for me, to make music of this type in a sincere way, and these are things that can be heard. With Suicidal Madness, no risk: sincerity transpires here by all the pores, and the goal of the group is well to express and exorcise a pain of living, not to play it "go all to commit suicide" in an irresponsible and stupid way.
"Les Larmes Du Passé" (from the album of the same name, 2015) continues on this path of slow tempo, with riffs as heartbreaking as ever. One important thing to note: the band's lyrics, reproduced in the digipack, are of high quality, another decisive factor in this musical niche.
"Jour de Pluie" (from Les Larmes du Passé, 2015) lives up to its name: from the very first seconds of this deeply melancholic and beautiful arpeggio, you think you can hear the drops beading on the window on a winter's evening in the most complete solitude. Keeping the unity of the EP, this track still plays the card of the slow tempo, the melancholic and sometimes almost heavy/gothic riffs, the graveyard scrapings of Alrinack, without ever leering on the side of the more "classic" black metal that they could approach on the more recent album, Degeneration (the track "despair" and its blast beat).
The EP ends in an original way with a cover of a song by Seiji Yokoyama (Japanese music composer, known for his soundtracks of cartoons like Albator or St Seiya) and a whole bunch of albums. An instrumental all in melody to conclude an EP of a great coherence.
Note that no track of Dégénérescence has been selected by the band to celebrate this decade of existence.
I don't know if this EP is representative of a future album of the band, maybe in a will of "back to the roots" but I find it of a great unity, coherent from one end to the other, the riffs are superb and the melodies still haunt me after the record has stopped spinning. The new versions are even better than the originals. Bravo gentlemen for this work which seems to me like a step further for you, and which makes Suicidal Madness a band that one CANNOT NOT FOLLOW !
www.facebook.com/Suicidal-Madness-107269472684076/?ref=ts
suicidalmadness1.bandcamp.com/
www.youtube.com/channel/UCt1FoFDSYPrBZweE7wMzksA
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