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JUNON : interview avec/with Le Scribe Du Rock ! - French and English Text - Post-Metal, Post-Core, Alternatif, Post-Rock
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Ils furent General Lee...ils sont désormais Junon
A la fois dans la continuité de leur précédente incarnation et dans une volonté de moderniser et de faire progresser leur musique, les membres de Junon nous ont proposé, comme en témoigne ma récente chronique (voir en bas de page), un premier EP nommé The Shadows Lenghten qui nous emmènent pour un voyage de quatre titres dans un univers fait de mélancolie, de colère et d'une infinité de nuances sur fond de post-metal/post-core. Entretien avec Arnaud, chanteur du groupe, pour essayer d'en savoir plus...
"Le long du rivage, les vagues de nuages se brisent, les soleils jumeaux s'enfoncent derrière le lac. Les ombres s'allongent. À Carcosa"
Entretien avec Arnaud Palmowski / chant
Bonjour Junon, alors même si certains lecteurs connaissent votre précédente incarnation General Lee, pouvez-vous nous présenter cette nouvelle entité ?
On avait tous besoin de faire un break en 2016 après quasiment 15 ans de General Lee…puis le temps a passé et malgré la distance on s’est rendu compte qu’on avait encore tous très envie de refaire de la musique ensemble comme au bon vieux temps. Junon c’est ça, la même bande de potes que dans General Lee, la même façon de voir les choses et les mêmes envies. Par contre, après presque cinq ans d’interruption, on voulait apporter un peu de nouveauté et de fraîcheur, se permettre des choses qu’on n’aurait pas osé avant, et ça passait par changer d’identité. Ce changement de nom nous a donné davantage de latitude pour expérimenter des choses différentes et changer la dynamique de nos titres. Ils se font plus insidieux, moins directs et avec davantage de couches que les titres que notre dernier album avec General Lee « Knive Out, Everybody! ». On ne traine plus uniquement cette étiquette post-hardcore qu’on nous a collé pendant 15 ans. Cela nous permet d’avoir plus de liberté sans ressentir d’attentes particulières de la part des personnes qui nous suivent depuis longtemps.
Après quinze ans de General Lee et un hiatus de quatre ans, voici donc la nouvelle incarnation, Junon, pourquoi ce nom ? Est-ce plutôt en rapport avec votre titre composé du temps de General Lee (2003) ou davantage par rapport à la protectrice déesse de Rome ?
On cherchait un nouveau nom donc on a fait des listes à rallonge mais avec six fortes têtes dans le groupe c’était assez folklorique pour se mettre tous d’accord...Et puis Junon est tombé dans la conversation et finalement c’était pile ce qu’on recherchait : un nom simple, épique et surtout avec un clin d’œil discret à notre passé avec General Lee vu que c’est le titre d’ouverture de notre premier EP The Sinister Menace. Ça a mis tout le monde d’accord assez simplement. Quant à notre signification de « Junon » on préfère celle d’un astéroïde les plus massifs de la ceinture principale situé entre Mars et Jupiter.
Votre EP quatre titres sorti en février s'intitule The Shadows Lenghten. Il fait suite au single « Carcosa » publié en 2020 et d'ailleurs repris sur l'EP. Pouvez-vous nous raconter un peu les conditions de composition et de réalisation de cet EP ?
Ça a commencé par quelques idées de riff de guitares échangés par mails pendant un bon moment jusqu’à ce qu’on réussisse enfin à se retrouver au quasi-complet. Puis la crise sanitaire a débarqué donc on a dû s'adapter pour peaufiner les premières ébauches de morceaux et explorer différentes choses. On a même réussi quelques jours avant d’entrer en studio à composer le premier single de l’EP, Carcosa, complètement à distance entre pistes de guitares enregistrées à la maison et édition de batteries à la souris. C’était une première pour nous et c’était très différent de la façon dont on a composé les autres albums...mais ça nous a aussi permis de nous structurer au maximum et d’arriver plus que prêts au Boss Hog Studio. On a mis l’EP en boîte en quatre jours entre deux confinements et c’était donc la première fois que l’on se retrouvait tous ensemble dans la même pièce...c’est assez fou quand on y repense !
Votre musique brasse influences Hardcore, metal, post-rock et des mélodies très entêtantes avec une vraie volonté de se démarquer de la masse. Comment en êtes-vous arrivés à cette synthèse ? S'agit-il de l'évolution naturelle déjà pressentie dans les dernières productions de General Lee ? De nouvelles influences ? De nouvelles sources ?
Au risque de paraître un peu cliché, on écoute tous beaucoup de choses différentes dans le groupe, de la new wave au black metal, mais on se retrouve tous sur des groupes comme Cult Of Luna, Deftones, Converge, Breach, Underoath, Neurosis, Will Haven…Comment on retranscrit ça dans nos morceaux ? On joue surtout ce qui nous plait et évidemment on est influencé inconsciemment par ce qu’on écoute à ce moment-là. On n’a pas la prétention d’avoir inventé un genre. Une chose est sûre, on n’aurait pas pu composer cet EP sans ces années d’expériences avec General Lee et je pense que ces nouveaux titres sont une bonne synthèse de ce que l’on a préféré composer avec General Lee. On a essayé de garder le meilleur de notre passé, de faire évoluer le tout pour ne pas se répéter et rester pertinent.
En effet j'ai souvent pensé aux Deftones sur les parties les plus mélodiques de l'EP, ce qui n'est pas un petit compliment de ma part. A l'époque des derniers General Lee on vous comparait souvent avec Isis ou Cult Of Luna. Sont-ce toujours des influences pertinentes lorsqu'il s'agit de Junon ? Pouvez-vous nous en dire plus ?
Comme je te le disais Deftones et Cult of Luna sont deux groupes que l’on écoute depuis le début et qui ont toujours fait partie de nos vies à un degrés plus ou moins différents selon les périodes. Ils ne sont jamais très loin, ce sont des piliers dans leur styles avec une évolution vraiment intéressante sur le long terme. Forcement Cult of Luna mais avant eux Neurosis ont eu un impact sur les deux premiers albums de General Lee Hannibal Ad Portas et Roads et sur l’EP tu peux trouver quelques références à Deftones sur certains riffs et sur le chant plus mélodique.
Le « trip » musical que propose l'EP a parfois quelque chose de psychédélique, je ne sais pas si c'est intentionnel ou pas ?
A ma connaissance aucune drogue n’a été consommée durant la composition et les prises studio de l’EP donc c’est totalement fortuit (rires). Ce qui est sûr c’est que l’on profite des trois guitares pour faire un gros travail sur les mélodies et les arrangements. C’est vraiment ce que l’on aime car c’est ce qui nous fait voyager et qui nous laisse une empreinte profonde. Je reste par exemple toujours scotché par les riffs mélodiques de Katatonia… ils dégagent quelque chose d’unique et c’est pourquoi j’y retourne très souvent.
Vous planchez déjà sur un album ?
On a commencé à s’échanger des riffs de guitares et Florian (batterie) va maquetter quelques batteries et voir ce que ça donne. On a déjà un gros paquet de riffs mais il va falloir dégrossir le tout. Vu que la situation à l’air de s’améliorer un peu, on devrait pouvoir se retrouver une semaine cet été pour composer tous ensemble comme au bon vieux temps quand c’était autorisé…En attendant, notre EP sortira le 17 septembre prochain sur le tout nouveau label Source Atones Records dans une double édition vinyl que l’on hâte de recevoir.
Si Junon devait être un proverbe ou une citation ?
“Along the shore the cloud waves break. The twin suns sink behind the lake, the shadows lengthen. In Carcosa. » (Le long du rivage, les vagues de nuages se brisent, les soleils jumeaux s'enfoncent derrière le lac. Les ombres s'allongent. À Carcosa.)
Si vous deviez nous citer vos albums préférés de tous les temps ?
On m’a déjà posé de nombreuses fois cette question depuis pas mal d’années et je reviens toujours au même groupe et au même album : Botch, We Are The Romans, sorti en 1999 chez Hydrahead. Avec le chanteur de Will Haven, Dave Verellen de Botch m’a donné envie de monter General Lee. Tout est parfait dans cet album…des riffs de l’espace, une section rythmique folle et ce chant qui ne cesse de m’impressionner. Vivement conseillé donc.
Que peut on vous souhaiter pour 2021 ?
On a une première date de prévue en septembre que l’on annoncera très bientôt. Ce sera la première depuis notre dernier concert à l’Aéronef de Lille en juin 2016 avec General Lee. Je te laisse imaginer comme on a hâte de cramer nos amplis. Maintenant reste à voir si elle aura bien lieu et autrement que devant des rangées de chaises…Sinon on va faire en sorte de sortir une bonne suite à l’EP mais pour le coup il faudra patienter jusqu'en 2022.
Un petit mot pour les lectrices/teurs ?
Merci à celles et ceux qui sont allés au bout de cette interview, en espérant que ça vous donnera envie de jeter une oreille à The Shadows Lengthen et de venir nous voir sur scène. Un grand merci à toi pour le soutien.
Merci Junon !
wearejunon.bandcamp.com/album/the-shadows-lengthen
sourceatonerecords.bigcartel.com
www.webzinelescribedurock.com/2021/05/review-junon-shadows-lengthen-2021.html
They were General Lee...they are now Junon
Both in the continuity of their previous incarnation and in a will to modernize and progress their music, the members of Junon proposed us, as my recent review testifies (see at the bottom of the page), a first EP named The Shadows Lenghten which takes us for a four tracks trip in a universe made of melancholy, anger and an infinity of nuances on a post-metal/post-core background. Interview with Arnaud, singer of the band, to try to know more...
Arnaud Palmowski / vocals
Hi Junon, so even if some readers know your previous incarnation General Lee, can you introduce us this new entity?
We all needed a break in 2016 after almost 15 years of General Lee...then time passed and despite the distance we realized that we all still wanted to make music together like in the good old days. Junon is the same band of friends as in General Lee, the same way of seeing things and the same desires. However, after almost five years of interruption, we wanted to bring a little bit of novelty and freshness, to allow ourselves things that we would not have dared before, and it passed by changing our identity. This change of name gave us more latitude to experiment different things and change the dynamics of our titles. They are more insidious, less direct and with more layers than the tracks on our last album with General Lee "Knive Out, Everybody! ". We don't just carry around the post-hardcore label that we've been stuck with for 15 years. This allows us to have more freedom without feeling any particular expectations from the people who have been following us for a long time.
After fifteen years of General Lee and a four years hiatus, here is the new incarnation, Junon, why this name? Is it more in relation with your title composed at the time of General Lee (2003) or more in relation with the protective goddess of Rome?
We were looking for a new name so we made long lists but with six strong heads in the band it was quite folkloric to agree... And then Junon fell into the conversation and finally it was exactly what we were looking for: a simple, epic name and especially with a discreet wink to our past with General Lee since it is the opening title of our first EP "The Sinister Menace". It made everyone agree quite simply. As for our meaning of "Junon" we prefer the meaning of one of the most massive asteroids in the main belt located between Mars and Jupiter.
Your four track EP released in February is called The Shadows Lenghten. It follows the single "Carcosa" released in 2020 and also included on the EP. Can you tell us a little about the composition and realization of this EP?
It started with a few ideas of guitar riffs exchanged by email for a long time until we finally managed to be almost at full strength. Then the health crisis came along so we had to adapt ourselves to polish the first drafts of songs and explore different things. We even managed a few days before entering the studio to compose the first single of the EP, Carcosa, completely at a distance between guitar tracks recorded at home and editing drums with a mouse. This was a first for us and was very different from the way we've composed other albums...but it also allowed us to get as structured as possible and arrive more than ready at Boss Hog Studio. We put the EP in the can in four days between two confinements and it was the first time we were all together in the same room...it's pretty crazy when you think about it!
Your music mixes hardcore, metal, post-rock influences and very heady melodies with a real will to stand out from the crowd. How did you arrive at this synthesis ? Is it the natural evolution already sensed in the last productions of General Lee ? New influences? New sources?
At the risk of sounding a bit cliché, we all listen to a lot of different things in the band, from new wave to black metal, but we all find ourselves on bands like Cult Of Luna, Deftones, Converge, Breach, Underoath, Neurosis, Will Haven...How do we translate that into our songs? We play mostly what we like and of course we are influenced unconsciously by what we are listening to at that moment. We don't pretend to have invented a genre. One thing is for sure, we couldn't have composed this EP without our years of experience with General Lee and I think these new tracks are a good synthesis of what we preferred to compose with General Lee. We tried to keep the best of our past, to make the whole evolve not to repeat itself and to remain relevant.
Indeed I often thought of the Deftones on the most melodic parts of the EP, which is not a small compliment from me. At the time of the last General Lee albums, you were often compared with Isis or Cult Of Luna. Are they still relevant influences when it comes to Junon? Can you tell us more about them ?
As I said Deftones and Cult of Luna are two bands that we've been listening to since the beginning and that have always been part of our lives to a more or less different degree depending on the period. They are never very far, they are pillars in their styles with a really interesting evolution on the long term. Of course Cult of Luna but before them Neurosis had an impact on the first two General Lee albums "Hannibal Ad Portas" and "Roads" and on the EP you can find some references to Deftones on some riffs and on the more melodic vocals.
The musical "trip" that the EP proposes has sometimes something of psychedelic, I don't know if it is intentional or not?
As far as I know, no drugs were consumed during the composition and the studio recordings of the EP, so it's totally accidental (laughs). What is sure is that we take advantage of the three guitars to make a big work on the melodies and the arrangements. It's really what we like because it's what makes us travel and leaves a deep impression. For example, I'm still stuck on Katatonia's melodic riffs... they give off something unique and that's why I go back to them very often.
Are you already working on an album?
We started to exchange guitar riffs and Florian (drums) is going to model some drums and see what happens. We already have a lot of riffs but we'll have to rough it up. Since the situation seems to be improving a bit, we should be able to meet for a week this summer to compose all together like in the good old days when it was allowed... In the meantime, our EP will be released on September 17th on the brand new label Source Atones Records in a double vinyl edition that we can't wait to receive.
If Junon were to be a proverb or a quote?
"Along the shore the cloud waves break. The twin suns sink behind the lake, the shadows lengthen. In Carcosa."
If you had to name your favorite albums of all time?
I've been asked this question many times over the years and I always come back to the same band and the same album: Botch, We Are The Romans, released in 1999 by Hydrahead. With the singer of Will Haven, Dave Verellen from Botch made me want to put General Lee together. Everything about this album is perfect...spacey riffs, a crazy rhythm section and that vocal that never ceases to impress me. I highly recommend it.
What can we wish you for 2021 ?
We have a first date in September that we will announce very soon. It will be the first one since our last concert at the Aeronef in Lille in June 2016 with General Lee. I let you imagine how much we can't wait to burn our amps. Now it remains to be seen if it will take place and otherwise than in front of rows of chairs ... If not we will make sure to release a good follow-up to the EP but for the time it will have to wait in 2022.
A little word for the readers ?
Thank you to those who went to the end of this interview, hoping that it will give you the desire to listen to "The Shadows Lengthen" and to come and see us on stage. A big thank you to you for the support.
Thank you Junon!
wearejunon.bandcamp.com/album/the-shadows-lengthen
sourceatonerecords.bigcartel.com
www.webzinelescribedurock.com/2021/05/review-junon-shadows-lengthen-2021.html
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