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OPPROBRE : Interview avec/with Le Scribe Du Rock (French and English Text) : Fragments de Destinées - 2021 - Le Scribe Du Rock - Klonosphere - Post-Black Metal - Shoegaze - Prog
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"Les textes des compos de Fragments de Destinées se centrent pour la grande majorité sur des citations d’auteurs littéraires et des citations philosophiques (V. Hugo, M. Duras, F.Nietzsche, Baudelaire etc.). Elles questionnent les rapports sociaux entre les hommes et, plus globalement, l’impact de la société sur les relations humaines"
Opprobre fait partie de cette jeune génération de groupes inspirés par de glorieux ainés comme Alcest ou Deafheaven. Vous l'avez compris, avec les montpellierains nous partons en voyage dans des terres mêlant black metal mélodique, post-rock ou Shoegaze, une musique idéale pour rêver en ces temps cauchemardesques. Leur album Fragments De Destinée (dont j'ai fait la chronique, vous pouvez retrouver le lien en bas de cette page) sortira demain (le 14 mai) sur toutes les bonnes plateformes et chez les bons disquaires. Si vous aimez votre black metal plus rêveur que vociférant, plus humaniste que chargé de haine, Opprobre saura vous séduire avec un disque de toute beauté. Cela valait bien une rencontre entre votre Scribe et Olivier (guitares, synthés et chant) pour en savoir plus !
Pierre, Le Scribe Du Rock
Bonjour Opprobre ! Soyez les bienvenus dans le scribe du rock ! Pouvez vous vous présenter aux lecteurs ?
Olivier : Salut ! Oui, bien sûr. Nous sommes Opprobre, nous venons de Montpellier et jouons une musique ancrée dans la mouvance post-black. Notre musique joue beaucoup sur les contrastes et ambiances tantôt oniriques, tantôt viscérales à mi-chemin entre espoirs et mélancolie.
Vous vous situez quelque part entre black metal, post-rock et progressif...comment en êtes vous arrivés à un tel mix ?
Olivier : A la base même du projet, nous avions envie de proposer une musique ancrée dans la mouvance black metal mais qui ne se restreignait pas aux codes “classiques” de ce style. Nous écoutons beaucoup de styles et de sous-genres différents et nous avons eu envie d’insuffler ces diverses influences dans cette base black metal. Pendant longtemps, à titre personnel, j’ai été très influencé par la scène prog (Marillion, Pain of Salvation, Opeth, The Ocean etc.), puis j’ai découvert et creusé le black metal avec Emperor, Dimmu Borgir, Satyricon. Alcest m’a ensuite ouvert à la scène shoegaze et post-rock quand j’ai découvert Ecailles De Lune, quelques mois après sa sortie. Puis quand on a monté Opprobre en 2014/2015 avec Vincent (Lièvre), on a voulu proposer une vision plus introspective et narrative nourrie de toutes ces influences différentes que nous avions en commun : Une base black metal pour sa rage et sa tonitruance, des éléments de post-rock pour ce côté contemplatif et immersif et enfin une touche progressif pour donner un rendu torturé, imprévisible et évolutif.
Votre album est très agréable à écouter, mélodique, j'ai parfois pensé à un mix d'Alcest et Deafheaven...ça vous choque ?
Olivier : Non, bien sûr Alcest et Deafheaven ont été clairement des influences majeures dans la manière dont nous avons abordés ce groupe haha ! Alcest m’a ouvert à toute cette scène post-black/blackgaze avec ces morceaux très centrés sur les thématiques du voyage intérieur et en jouant sur les contrastes chant clair/chant hurlé avec toujours cette touche à fleur de peau très sobre et très touchante. Deafheaven également, mais on y retrouve une rage beaucoup plus présente. Ces influences peuvent clairement s’entendre sur certains de nos morceaux, notamment sur “Cendres” qui donne la part belle aux chœurs aériens et à cette touche mélancolique et introspective.
Sur qui voulez vous jeter l'opprobre ?
Olivier : Haha, sur l’absence de tolérance et le manque d’humanisme !
Vous faites partie de ces groupes qui s’éloignent du bm traditionnel. Que pensez-vous de ceux qui considèrent que le genre doit rester « pur » et ne pas se mélanger à d'autres sonorités ?
Olivier : Pour moi, le Black metal est un sous-genre extrêmement hétéroclite et c’est un des styles où justement il y a une place ultra importante pour l’apport d’influences diverses et variées. Pour moi, peu importe la forme qu’il prend, on retrouve toujours certains dénominateurs communs : Soit la recherche d’une certaine viscéralité et une sorte de rage intérieure ou de critique des contraintes sociales normatives (on peut inclure là dedans l’ensemble des thèmes sataniques et/ou occultes), soit une recherche de l’esthétique et du contemplatif. La vision “True” du black metal a ses défenseurs et ses groupes références mais pour moi, une des caractéristiques du Black metal c’est aussi de se jouer des codes et de faire évoluer ce que signifie “sonner Black”, l’album 666 International de Dodheimsgard est pour moi un parfait exemple : Il puise dans les codes du black mais il s’en sert pour proposer quelque chose d'extrêmement atypique mais avec toujours cette même démarche de recherche de viscéralité. Un exemple plus récent pour moi est Sunbather de Deafheaven qui, justement, garde une très grande virulence dans sa forme avec toutefois beaucoup d'influences éthérées typiquement issues de la scène Shoegaze.
Vos textes sont en français...pouvez vous nous en parler un peu...je n'ai pas pu lire les textes de l'album (version promo)...quelles thématiques abordez vous ?
Olivier : Les textes des compos de Fragments de Destinées se centrent pour la grande majorité sur des citations d’auteurs littéraires et des citations philosophiques (V. Hugo, M. Duras, F.Nietzsche, Baudelaire etc.). Elles questionnent les rapports sociaux entre les hommes et, plus globalement, l’impact de la société sur les relations humaines. On suit différentes histoires sous le regard de deux personnages et on voit leurs évolutions, leurs craintes, leurs doutes, leurs espoirs avec toujours un écho vis à vis du thème des citations. Par exemple, “Cendres”, le dernier morceau de l’album se base sur les textes du mémorial aux morts d’Hiroshima et sur un extrait d’”Hiroshima mon amour” et questionne à la fois le rapport à la mémoire, la destruction des relations humaines et la question de la mort. Le morceau “Renouveau” questionne sur l’impact des relations sur les hommes et sur comment, malgré les difficultés, arriver à se reconstruire et à retrouver du sens etc.
Fragments de Destinées est votre deuxième album après Le Naufrage en 2017 et une démo… Comment le présenteriez-vous à quelqu'un qui ne vous connaît pas encore?
Olivier : Fragments de Destinées est un album qui joue beaucoup sur les contrastes et sur les ambiances : Que ça soit par le contraste entre chants hurlés et chants clairs, par les contrastes entre les passages virulents qui pourront rappeler Opeth et Emperor et les moments plus contemplatifs lorgnant vers Alcest ou la scène post-rock. Il propose un voyage introspectif au cœur des histoires de ses deux personnages principaux et suit les tumultes de leurs relations. Au-delà de son aspect narratif, il questionne aussi beaucoup les rapports humains et leurs complexités.
Si Opprobre devait être une citation ou un proverbe ?
Olivier : Pour ma part, plus qu’une citation ça serait un titre d’ouvrage “Humain, trop humain” de Nietzsche.
Vos influences principales ? Et vous écoutez quoi en ce moment ?
Olivier : Les groupes qui nous inspirent le plus avec Opprobre sont Alcest, Deafheaven, Holy Fawn, Heretoir, Lantlos, Agrypnie, Numenorean, Opeth, White Ward, Ulver, Devin Townsend, Pain of salvation, Harakiri for the sky, The Ocean, God is an astronaut, Godpseed You! Black Emperor, Dirge, Mummrunner, Austere, Hidden Orchestra etc.
En ce moment, j’écoute pas mal le nouveau GY!BE. Le nouveau The Ocean a aussi beaucoup tourné sur mes enceintes à la fin de l’année dernière. Sinon pas mal de post-rock et de bande originale de films ou de jeux vidéos (Celeste, Octopath Traveler etc.).
Un petit mot pour conclure ?
Olivier : Merci beaucoup pour les questions ! On espère que l’écoute de l’album vous plaira et on a vraiment hâte de pouvoir présenter les nouveaux morceaux sur scène et plus généralement, de pouvoir réassister à des concerts !
Merci !!
www.klonosphere.com/artiste/opprobre/
www.webzinelescribedurock.com/2021/04/review-opprobre-fragments-de-destinee.html
"The lyrics of the songs on "Fragments de Destinées" are centered for the great majority on quotations of literary authors and philosophical quotations (V. Hugo, M. Duras, F.Nietzsche, Baudelaire etc.). They question the social relations between men and, more globally, the impact of society on human relations"
Opprobre is part of this young generation of bands inspired by glorious elders like Alcest or Deafheaven. You understood it, with the Montpellierans we go on a trip in lands mixing melodic black metal, post-rock or Shoegaze, an ideal music to dream in these nightmarish times. Their album Fragments De Destinée (which I reviewed, you can find the link at the bottom of this page) will be released tomorrow (May 14th) on all good platforms and in good record shops. If you like your black metal more dreamy than vociferous, more humanist than hateful, Opprobre will seduce you with a beautiful record. It was worth a meeting between your Scribe and Olivier (guitars, synths and vocals) to know more! Pierre, Le Scribe Du Rock
Hello Opprobre ! Welcome to Le Scribe Du Rock ! Can you introduce yourself to the readers ?
Olivier: Hi! Yes, of course. We are Opprobre, we come from Montpellier and play a music anchored in the post-black movement. Our music plays a lot on the contrasts and ambiences sometimes dreamlike, sometimes visceral, halfway between hopes and melancholy.
You are somewhere between black metal, post-rock and progressive...how did you come to such a mix?
Olivier : At the very beginning of the project, we wanted to propose a music anchored in the black metal movement but which was not restricted to the "classic" codes of this style. We listen to a lot of different styles and sub-genres and we wanted to inject these various influences into this black metal. For a long time, personally, I was very influenced by the prog scene (Marillion, Pain of Salvation, Opeth, The Ocean etc.), then I discovered and dug black metal with Emperor, Dimmu Borgir, Satyricon. Alcest then opened me to the shoegaze and post-rock scene when I discovered "écailles de lune", a few months after its release. Then when we put together Opprobre in 2014/2015 with Vincent (Lièvre), we wanted to offer a more introspective and narrative vision fed by all these different influences we had in common: A black metal base for its rage and thunder, elements of post-rock for this contemplative and immersive side and finally a progressive touch to give a tortured, unpredictable and evolving rendering.
Your album is very pleasant to listen to, melodic, I sometimes thought of a mix of Alcest and Deafheaven...does it shock you?
Olivier: No, of course Alcest and Deafheaven were clearly major influences in the way we approached this band haha! Alcest opened me up to the whole post-black/blackgaze scene with those songs very much centered on the themes of the inner journey and playing on the contrasts between clean vocals and screamed vocals with always this very sober and touching touch. Deafheaven too, but we find there a much more present rage. These influences can clearly be heard on some of our tracks, especially on "Cendres" which gives a lot of space to the aerial choirs and to this melancholic and introspective touch.
Who do you want to stigmatize? (NdS : the French word Opprobre comes from the expression "jeter l'opprobre" which you can translate as "stigmatize", "blame")
Olivier : Haha, on the absence of tolerance and the lack of humanism!
You are part of those bands that move away from the traditional bm scene. What do you think of those who consider that the genre should remain "pure" and not mix with other sounds?
Olivier : For me, Black metal is an extremely heterogeneous sub-genre and it is one of the styles where there is an ultra important place for the contribution of diverse and varied influences. For me, no matter what form it takes, there are always certain common denominators: Either the search for a certain viscerality and a kind of inner rage or criticism of normative social constraints (we can include in this the whole of satanic and/or occult themes), or a search for the aesthetic and the contemplative. The "True" vision of black metal has its defenders and its reference bands but for me, one of the characteristics of black metal is also to play with the codes and to make evolve what means "to sound black", the album "666 international" of Dodheimsgard is for me a perfect example: it draws from the codes of black metal but it uses them to propose something extremely atypical but with always this same step of research of viscerality. A more recent example for me is "Sunbather" of Deafheaven which, precisely, keeps a very great virulence in its form with however many ethereal influences typically resulting from the Shoegaze scene.
Your lyrics are in French...can you tell us a little bit about them...I couldn't read the lyrics of the album (promo version)...what themes do you deal with ?
Olivier : The lyrics of the songs on "Fragments de Destinées" are centered for the great majority on quotations of literary authors and philosophical quotations (V. Hugo, M. Duras, F.Nietzsche, Baudelaire etc.). They question the social relations between men and, more globally, the impact of society on human relations. We follow different stories through the eyes of two characters and we see their evolutions, their fears, their doubts, their hopes with always an echo towards the theme of the quotations. For example, "Cendres", the last track of the album is based on the texts of the memorial to the dead of Hiroshima and on an extract of "Hiroshima mon amour" and questions at the same time the relationship with the memory, the destruction of the human relations and the question of the death. The piece "Renouveau" questions the impact of relationships on men and how, despite the difficulties, to manage to rebuild oneself and to find meaning again.
"Fragments de Destinées" is your second album after "Le Naufrage" in 2017 and a demo... How would you present it to someone who doesn't know you yet?
Olivier : "Fragments de Destinées" is an album that plays a lot on contrasts and ambiances whether it's by the contrast between screamed and clear vocals, by the contrasts between the virulent passages that could remind Opeth and Emperor and the more contemplative moments that look like Alcest or the post-rock scene. It proposes an introspective journey in the heart of the stories of its two main characters and follows the tumults of their relationships. Beyond its narrative aspect, it also questions human relationships and their complexities.
If Opprobrium were to be a quote or a proverb?
Olivier: For my part, more than a quote, it would be the title of Nietzsche's "Human, too human".
Your main influences ? And what are you listening to at the moment?
Olivier : The bands that inspire us the most with Opprobre are Alcest, Deafheaven, Holy Fawn, Heretoir, Lantlos, Agrypnie, Numenorean, Opeth, White Ward, Ulver, Devin Townsend, Pain of salvation, Harakiri for the sky, The Ocean, God is an astronaut, Godpseed You! Black Emperor, Dirge, Mummrunner, Austere, Hidden Orchestra etc. At the moment, I'm listening to the new GY!BE quite a lot. The new The Ocean also played a lot on my speakers at the end of last year. Otherwise, I listen to a lot of post-rock and soundtracks of movies or video games (Celeste, Octopath Traveler etc.).
A small word to conclude?
Olivier : Thanks a lot for the questions! We hope that you will enjoy listening to the album and we are really looking forward to present the new songs on stage and more generally, to be able to attend concerts again!
Thank you !
www.klonosphere.com/artiste/opprobre/
www.webzinelescribedurock.com/2021/04/review-opprobre-fragments-de-destinee.html
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