FORHIST
Forhist
2021 Debemur Morti Productions
Black Metal
Dire que j'ai mis du temps à me mettre à la rédaction de cette chronique serait un doux euphémisme, dans la mesure où j'ai acheté cet album le jour de sa sortie, le 26 Février dernier et que nous sommes quasiment en Juillet ! Mais, ceux qui lisent régulièrement le Scribe le savent, je ne prends pas à la légère les sorties de Sieur Vindsval, que je considère comme un des plus brillants esprits à avoir émergé au sein de cette scène. Ainsi, après Blut Aus Nord, après Yeruselem où Vindsval dévoile ses penchants plus prononcés pour le Post-Punk, voici un disque profondément nostalgique, un album qui a pour idéal de faire revivre, le temps d'un album, cette sensation magique que nous avons ressenti à la découverte de la vague de black metal norvégien des années 90. Mais Forhist n'est-il que cela ?
Abandonnant ici ses velléités avant-gardistes, dissonantes, voire industrielles, qui font tout le sel de Blut Aus Nord, Vindsval n'aime pas se répéter, et doit fuir l'ennui comme la peste, ce qui explique aujourd'hui la co-existence de ces trois projets parallèles. Si l'artiste lui-même présente Forhist comme une sorte d'hommage à cette époque à jamais révolue, c'est sans doute un ressenti de sa part, et c'est aussi vrai dans les sonorités ensorcelantes, mélodiques et sombres de Forhist. Toutefois, comme pour le dernier BAN, Hallucinogen, qui m'avait conquis avec ce goût retrouvé de riffs "metal", Forhist ne peut se limiter à un album témoignage de la grandeur de groupes comme Emperor, Satyricon, Dartkthrone ou Immortal, même si le projet est né de cette volonté. Pourquoi ? C'est simple : quand Vindsval pose sa patte sur un disque, cela devient du Vindsval, et même si cet album pourra sembler plus "traditionnel" dans la forme que ses travaux habituels, c'est d'abord lié à un état d'esprit (celui qu'il a largement développé dans les deux interviews qu'il m'a livré, et dont je remets le lien en bas de page), un état d'esprit de ceux qui, passé la quarantaine, réalisent que c'était quand même drôlement chouette ce qui se faisait avant. Je connais bien ce sentiment, je suis même un peu plus vieux que Vindsval. Cela n'empêche pas d'apprécier des sorties récentes, mais la magie initiale semble perdue, notamment dans un genre comme le black metal, dès ses débuts tourné vers le passé et la nostalgie d'un monde meilleur, même s'il était largement fantasmé. Forhist, donc, au-delà du salutaire hommage à cette scène norvégienne indépassable, est d'abord un GRAND disque de black metal mélodique, racé, aux riffs incisifs, à la noirceur quasiment tangible. Un disque comme on n'en fait plus beaucoup, c'est vrai, mais qui ne dépareille pas en 2021, au contraire. Il apparaît plutôt soit comme un baroud d'honneur pour dire "voilà comment c'était" ou comme un résumé de la pensée de Vindsval, pour qui le black metal ne fut pas qu'une forme musicale, mais tellement plus.
Un immense album, parfait, le disque de black metal ultime de l'année ? C'est fort possible...Pierre
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FORHIST
Forhist
2021 Debemur Morti Productions
Black Metal
To say that it took me a long time to write this review would be a mild understatement, as I bought this album on the day of its release, February 26th, and it is almost July! But, as those who regularly read the Scribe know, I do not take lightly the releases of Mr. Vindsval, whom I consider as one of the most brilliant minds to have emerged within this scene. So, after Blut Aus Nord, after Yeruselem where Vindsval reveals his more pronounced inclinations for Post-Punk, here is a deeply nostalgic record, an album that ideally aims at reviving, for the time of an album, that magical feeling we felt when discovering the Norwegian black metal wave of the 90s. But is Forhist just that?
Abandoning here his avant-garde, dissonant, even industrial velléités, which are the salt of Blut Aus Nord, Vindsval doesn't like to repeat himself, and must flee boredom like the plague, which explains today the co-existence of these three parallel projects. If the artist himself presents Forhist as a kind of homage to this era forever gone, it is undoubtedly a feeling on his part, and it is also true in the bewitching, melodic and dark sounds of Forhist. However, as for the last BAN, Hallucinogen, which had conquered me with this newfound taste for "metal" riffs, Forhist cannot be limited to an album testifying to the greatness of bands like Emperor, Satyricon, Dartkthrone or Immortal, even if the project was born from this will. Why? It's simple: when Vindsval puts his mark on a record, it becomes Vindsval, and even if this album might seem more "traditional" in form than his usual work, it's first of all linked to a state of mind (the one he largely developed in the two interviews he gave me, and whose link I'm providing at the bottom of the page), a state of mind of those who, after forty, realise that what was done before was still pretty cool. I know this feeling well, I'm even a bit older than Vindsval. This doesn't prevent me from appreciating recent releases, but the initial magic seems to have been lost, especially in a genre like black metal, which from the beginning was turned towards the past and the nostalgia of a better world, even if it was largely fantasized. Forhist, therefore, beyond the salutary homage to this indisputable Norwegian scene, is first and foremost a GREAT record of melodic black metal, racy, with incisive riffs and an almost tangible darkness. It's true that this is a record that isn't made much anymore, but it doesn't stand out in 2021, on the contrary. It appears rather as a last stand to say "this is how it was" or as a summary of Vindsval's thoughts, for whom black metal was not only a musical form, but so much more.
A huge, perfect album, the ultimate black metal record of the year? It's quite possible...Pierre
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