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Review - Isgherurd Morth - Hellrduk - French & English Text - 2021 - Repose Records - Progressive Black Metal - Le Scribe Du Rock
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Connaissez-vous le batteur Romain Goulon ? Non ? Et si je vous dis que cette pieuvre tambourinaïre a joué dans Necrophagist, Agressor, est devenu en 2020 le batteur des monuments du death prog de Sadist et officie donc sur le premier album du groupe russe (sibérien pour être exact) Isgherurd Morth, c'est bon, vous voyez où je veux en venir ? Si vous aimez les grandes plaines désolées par moins trente degrés, le chaos et la beauté entremêlés dans un maëlstrom de violence, de brutalité et de haine raffinée, cet album est pour vous.
Ne vous attendez pas toutefois a du Marduk : si le black metal des franco/russes est noir comme la suie, violent et empli d'influences 90's, il incorpore aussi pas mal d'éléments venus du progressif, ce qui ne surprendra pas quand on découvre que les deux membres russes du combo, poétiquement nommés Res et Pitom sont également présents au sein du groupe de metal progressif russe Kamlath. Ce que j'aime avec le black metal russe, c'est qu'il ne sonne pas souvent de façon orthodoxe et encore moins banale : bien au contraire, les groupes venus de ces terres hostiles ont tendance à développer une forte identité, ce qui est loin de me déplaire ! Pour ce qui est de ce Hellrduk, ne vous attendez pas à l'un de ces albums déroulant du black metal au kilomètre dans le sillage des légendes du genre. Ici, sans être en terra incognigta, nous sommes en présence d'un groupe singulier, aux mélodies prenantes (ces riffs en trémolo évoquant Pink Floyd sur du blast-beat sur "Inferhn") et des passages surprenants (le rampant "Nocturahl", quelque part entre vieux black à la Bathory ou Samaël, doom metal vicieux et influences death).
Si les mélodies nous entraînent parfois du côté du blackgaze et donnent une touche de modernité au propos, nous ne sommes jamais face a un énième ersatz de Deafhaeven ou Alcest, Isgherurd Morth étant BEAUCOUP plus black metal et agressif que ces derniers. L'avant-garde n'est jamais loin, avec ces dissonances, ces rythmes complexes et variés (encore une fois, Romain Goulon a la batterie, mon dieu !) et cette richesse musicale rare. Bref, vous l'aurez compris, cet album de seulement six titres m'a littéralement embarqué ailleurs, dans un voyage dans une dimension parallèle où les caïds du rock progressif des 70's (Pink Floyd, King Crimson) jammeraient avec Darkthrone ou Enslaved et ce combo franco/russe qui vient rien de moins que de nous donner une oeuvre d'une intensité absolue.
Avec Hellrduk, Isgherurd Morth vient de nous livrer un album splendide, d'une grande originalité tout en étant absolument abouti. Coup d'essai ? Coup de maître !
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www.facebook.com/recordsrepose
Do you know the drummer Romain Goulon? No ? And if I tell you that this drumming octopus played in Necrophagist, Agressor, became in 2020 the drummer of the death prog monuments of Sadist and thus officiates on the first album of the Russian (Siberian to be exact) band Isgherurd Morth, it's good, you see what I'm getting at? If you like big desolate plains at minus thirty degrees, chaos and beauty intertwined in a maelstrom of violence, brutality and refined hatred, this album is for you.
Don't expect Marduk though: if the French/Russian black metal is black as soot, violent and full of 90's influences, it also incorporates a lot of progressive elements, which won't be surprising when you discover that the two Russian members of the combo, poetically named Res and Pitom, are also members of the Russian progressive metal band Kamlath. What I like about Russian black metal is that it doesn't often sound orthodox and even less banal: on the contrary, bands coming from these hostile lands tend to develop a strong identity, which is far from displeasing! As far as Hellrduk is concerned, don't expect one of those albums that roll out black metal by the mile in the wake of the genre's legends. Here, without being in terra incognigta, we are in the presence of a singular band, with catchy melodies (these tremolo riffs evoking Pink Floyd on blast-beat on "Inferhn") and surprising passages (the creeping "Nocturahl", somewhere between old black metal like Bathory or Samaël, vicious doom metal and death influences).
If the melodies sometimes lead us to the side of blackgaze and give a touch of modernity to the subject, we are never faced with an umpteenth ersatz of Deafhaeven or Alcest, Isgherurd Morth being MUCH more black metal and aggressive than the latter. The avant-garde is never far away, with these dissonances, these complex and varied rhythms (once again, Romain Goulon has the drums, my god!) and this rare musical richness. In short, you'll have understood, this album of only six tracks literally took me elsewhere, in a trip in a parallel dimension where the 70's progressive rock kingpins (Pink Floyd, King Crimson) would jam with Darkthrone or Enslaved and this Franco-Russian combo who has just given us a work of an absolute intensity.
With Hellrduk, Isgherurd Morth has just delivered a splendid album, of a great originality while being absolutely accomplished. Trial run? A master stroke!
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