Recevoir une nouvelle livraison de chez The Ritual Productions (merci Jasper !) ici en coprod avec Satanath Records (c'est pas la première fois) est toujours un immense plaisir : comme le sentiment de rentrer à la maison après avoir été otage de Daesh avec un casque sur la tête où on vous obligeait à écouter du metal générique de merde ! Nouvelle livraison donc pour cette maudite année 2021 avec deux groupes qui, comme toujours avec ces labels, font dans le plus authentique que l'authenticité elle-même : les serbes de Scaffold et leur death metal à la fois rauque comme une gorge après trois paquets de clopes et une technique mise au service de la compo sans jamais vouloir en foutre plein la gueule et Thy Rites, projet solo fondé en 2005 par Nekrotizer le brésilien (aussi dans les infâmes Seges Findere) pour un black death qui fait très mal (mais on aime ça, on est masos !). Bref, bienvenue pour deux disques qui vont vous changer de la dernière merde atmosphérique à la mode et vous rappeler, je l'espère, ce qu'est le vrai metal extrême underground. Je vous embrasse pas j'ai pas envie de choper le covid même si je suis vacciné !
Pierre
CODEX GIGAS
2021 THE RITUAL PRODUCTIONS/SATANATH RECORDS
DEATH METAL
GERMANY
Scaffold, depuis 1992, ravage les rues de sa Serbie natale avec un death metal à la fois très brut, lourd et sophistiqué (si, si, dans les pays de l'est on sait faire ça). Voici donc le (seulement) deuxième album du groupe (déjà coupable de démos, splits et Eps) qui va faire plaisir à tous les fans du death bien lourd (les blasts ne sont pas le propos ici) influencé par Obituary et Celtic Frost, of course, mais aussi Bloodbath et Cannibal Corpse pour le côté bien gras et graveleux du truc, la sophistication d'un Pestilence des grands jours, la punkitude d'un Dismember. Codex Gigas est un disque rare à notre époque : il propose un death metal à la fois inscrit dans une vraie tradition, mais avec une narration musicale quasi-progressive, des soli de guitares d'une grande beauté, des claviers qui génèrent une vraie atmosphère, des passages thrash/death qui renvoient inévitablement à la paire infaillible Morbid Angel et Slayer. Bref, si tu aimes le METAL, le vrai, celui qui fout des coups de boules et des coups de lattes dans les couilles, mais qui sait aussi perversement te caresser dans le sens mélodique du poil, tu seras ravi de t'enfiler cette galette de grande qualité, qui nous servira de pense-bête en ces temps troublés : non, le metal n'a pas encore rendu l'âme, même si c'est en Serbie qu'il faut aller le chercher !
SCAFFOLD
CODEX GIGAS
2021 THE RITUAL PRODUCTIONS/SATANATH RECORDS
DEATH METAL
GERMANY
Scaffold, since 1992, has been ravaging the streets of its native Serbia with a death metal that is both very raw, heavy and sophisticated (yes, yes, in the Eastern countries they know how to do that). Here is the second album of the band (already guilty of demos, splits and Eps) which will please all the fans of heavy death metal (blasts are not the point here) influenced by Obituary and Celtic Frost, of course, but also Bloodbath and Cannibal Corpse for the greasy and gravelly side of the stuff, the sophistication of Pestilence of the old days, the punkitude of Dismember. Codex Gigas is a rare record in this day and age: it offers death metal that is both in keeping with a true tradition, but with a quasi-progressive musical narrative, beautiful guitar solos, keyboards that generate a real atmosphere, and thrash/death passages that inevitably refer to the infallible pair Morbid Angel and Slayer. In short, if you like METAL, the real thing, the one that kicks you in the balls and in the guts, but that also knows how to perversely caress you in the melodic sense of the hair, you'll be delighted to get this high-quality album, which will serve as a reminder to us in these troubled times: no, metal hasn't given up the ghost yet, even if it's in Serbia that you have to go and look for it!
THY RITES
NEKROLATREIA
2021 THE RITUAL PRODUCTIONS/SATANATH RECORDS
BLACK/DEATH METAL
BRAZIL
Tu aimes ton metal abrasif, haineux, old-school et enragé comme un hamster radioactif ? Soit le bienvenue dans les terres hostiles de Thy Rites, qui n'est pas vraiment là pour déconner. En même temps quand tu sais la galère que représente le simple fait de jouer du metal extrême au Brésil (Echoes, Seges Findere) tu peux comprendre facilement la colère authentique des bonhommes qui composent les groupes de là-bas. En Amérique du Sud on aime les grattes avec un son typé années 80 (ça tombe bien moi aussi) et en écoutant ce quatrième lp de Thy Rites on à parfois l'impression que le fantôme de Quorthon n'est pas loin. Moins radicalement bruitiste que son "frère" Seges Findere, Thy Rites nous fait aussi parfois penser à l'Impaled Nazarene des débuts, avec ce son de démo et cette attitude punk qui te donne envie de baston alors que cinq minutes avant tu bouffais une tartine de nutella. Entre beats thrash et blast-beats, Thy Rites ressemble aussi parfois à un chat de gouttière famélique qui aurait bouffé un truc avarié à base de GBH et Venom, Discharge et leurs copains méchants pas beau. Bref, pas du metal de bobos à la con, pas du mes couilles metal atmos mais du vrai cambouis qui va encrasser ta veste à patches en jean. Des morceaux courts, directs, comme autant d'uppercuts pour ce disque aussi punk que metal qui va rappeler leur jeunesse à d'autres vieux comme moi et, peut être, inspirer les jeunes ? (on a le droit d'espèrer). Bon, un seul mot de conclusion après un beau disque comme celui-là : Fuck Off And Die !
Pierre
THY RITES
NEKROLATREIA
2021 THE RITUAL PRODUCTIONS/SATANATH RECORDS
BLACK/DEATH METAL
BRAZIL
You like your metal abrasive, hateful, old-school and rabid as a radioactive hamster? Welcome to the hostile lands of Thy Rites, who are not really here to mess around. At the same time, when you know how hard it is to play extreme metal in Brazil (Echoes, Seges Findere), you can easily understand the genuine anger of the guys who make up the bands there. In South America, we love 80's style scratches (I'm glad to hear that too) and listening to this fourth Thy Rites album, you sometimes get the impression that the ghost of Quorthon is not far away. Less radically noisy than its "brother" Seges Findere, Thy Rites also reminds us sometimes of the early Impaled Nazarene, with this demo sound and this punk attitude that makes you want to fight when five minutes before you were eating a slice of nutella. Between thrash beats and blast-beats, Thy Rites also sometimes resemble a starving alley cat that has eaten something rotten based on GBH and Venom, Discharge and their nasty friends. In short, it's not some kind of metal for stupid hipsters, not some kind of atmos metal from my balls, but some real sludge that will dirty your jacket with jeans patches. Short, direct tracks, like so many uppercuts for this record as punk as it is metal, which will remind other old people like me of their youth and, maybe, inspire the young? (one has the right to hope). Well, only one word of conclusion after a beautiful record like this one: Fuck Off And Die!
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