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DJIIN : when soul is back in rock ! - Interview - Le Scribe du Rock - French + English Text - Stoner/Psychedelic/doom/progressive rock/postcore
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"C’est grâce à vous qu’on peut et qu’on va continuer à jouer de la musique, notre musique, celle qui vient de nos tripes. Alors on ne peut vous demander qu’une chose : Venez en concert! Remplissez les salles, les clubs, les cafés-concerts! Retournez danser sur de la musique live! C’est ce qui nous permet de continuer. On vous aime"
Le rock hanté de Djiin nous renvoie aux grands groupes maudits des années 60 et 70, avec en ligne de mire Coven, le psychédélisme noir et coloré des premiers Pink FLoyd ou du 13th Floor Elevators, tout cela diaboliquement accouplé avec un stoner bien high, des passages chamaniques et un goût pour le blues des origines qui donnent à Djiin une profondeur assez rare. Leurs constructions progressives les amènent parfois vers des explosions post-hardcore de toute beauté. Et puis le groupe possède en son sein une perle en la personne de Chloé, chanteuse possédée au spectre large. Bigre ! Il fallait que le Scribe en sut plus !
Bonjour Djiin ! Vous êtes un jeune groupe rennais pratiquant un
stoner rock psychédélique et progressif, pouvez vous nous en dire
plus sur comment le groupe est né ?
Le
groupe est né de la rencontre entre Allan Guyomard (batteur) et
Johan Godefroy (ancien guitariste et bassiste de Djiin). Allan était
coincé à la gare de Rennes et Johann est apparu pour lui demander
une cigarette. Ils se sont installés en terrasse pour faire
connaissance et ont parlé musique un bon moment. Le projet est né
ensuite assez rapidement. Un ami de lycée les a rejoint à la basse
et quelques semaines plus tard, ils ont rencontré Chloé dans un
bar. Elle avait la voix rauque et éraillée et Allan lui a demandé
si elle savait chanter. Le week-end suivant, elle est venue en
répétition avec sa harpe. En 3 semaines le groupe était formé et
les concerts ont commencé quelques mois plus tard. Depuis, le line
up a beaucoup évolué jusqu’à début 2020 où nous sommes arrivés
à notre formation définitive.
Meandering Soul, votre premier album, vient de sortir, et a le charme
des concepts albums de rock progressif des années 70 avec en plus un
goût pour le fuzz et le psychédélisme et le doom. Pouvez vous nous
parler de vos influences et de ce qui vous a poussé à jouer cette
musique ?
Les
années 70 dans le rock, c'est une esthétique sonore guidée par les
avancées technologiques de l'époque, que ce soit pour les amplis,
les effets, les périphériques d'enregistrement, les magnétos à
bandes et leur nombre de pistes disponibles. La musique pouvait
évoluer sur tous les aspects possibles, autant en répétition que
lors de l'enregistrement. Pour nous, c'est la liberté totale de
créer. Et puis les 70’s sont une source d'inspiration intarissable
pour beaucoup de musiciens, tous styles confondus. C’est difficile
de passer à côté d’Hendrix quand tu commences la guitare, ou
Bonham quand tu es batteur, ou Paul McCartney pour la basse,
Morrison, Joplin ou Robert Plant pour le chant. Nous, on a tous
commencé par là mais aujourd’hui on écoute aussi beaucoup
d'autres choses. On a chacun des affinités pour des styles de
musique différents. Lali adore la pop à la Beatles, le desert-rock
et la funk. Chloé écoute beaucoup de blues, stoner psyché/doom et
rock psyché 70’s. Tom est fan de prog 70’s, concepts albums et
canterbury, jazz-rock et en ce moment Allan est à fond sur le
post-punk/post-hardcore 90’s. Donc même si les bases 70’s sont
belle et bien présentes, nos influences évoluent en fonction de nos
écoutes
On imagine aisément votre musique « habitée » sur une scène avec tout le trip lysergique que cela peut représenter : où en êtes vous en termes de concerts ? Des dates en vue ?
Le covid nous a bien freiné au niveau du live. Nous avons dû annuler plusieurs tournées européennes et un gros projet est tombé à l’eau mais les concerts reprennent progressivement. Nous avons joué cet été sur quelques festivals très sympas et nous avons pu organiser une super release party pour “Meandering Soul” au Michelet, à Nantes, le 06 novembre dernier. Notre prochain concert sera à Rennes, le 10 décembre 2021, au Marquis de Sade, au côté du groupe Orgöne (dont deux des membres de Djiin font aussi partie : Allan et Tom) et une tournée est en préparation pour le printemps prochain avec nos copains de Wormsand !
Klonosphere a décidément le nez fin pour dénicher des perles ! Comment vous êtes vous rencontrés ?
Ils ont signé il y a peu nos copains de Howard et donc on leur a demandé leur avis sur leur expérience avec KLONOSPHERE puis on leur a écrit pour leur demander s' ils étaient intéressés pour nous suivre dans cette aventure !
Chloé, tu sembles réellement hantée par tes textes et ton chant déborde d'émotion, peux tu nous en dire davantage sur les thématiques que tu abordes ?
Et bien tout d’abord merci ! En effet le chant est pour moi un réel exutoire, mes textes sont assez personnels bien que je les tourne de manière suffisamment métaphorique pour que chacun s’y retrouve et fasse sa propre interprétation. Ils me viennent de mes rêves que j'écris et mets en forme. Dans le cas de Meandering Soul, il s’agit de l'odyssée d’une âme qui traverse différentes étapes de sa recherche personnelle, sa recherche de sens à son existence et d’une forme de purification vaine de ses démons qui la hantent et la rattrapent quoiqu’elle fasse car ils font ce qu’elle est. Ces démons sont une part d’elle mais également des allégories de la mort et particulièrement de la maladie, en tout cas dans ma manière personnelle de les interpréter mais encore une fois, l’interprétation de ces symboles est propre au vécu de chacun. Il me tient à cœur sur scène particulièrement mais également en studio, de transmettre ce que je ressens au fond de mes tripes, de chanter et hurler à l’auditoire mes peurs, mes angoisses mais aussi mes espoirs et les petites choses de la vie qui font que l’on doit la savourer à chaque instant.
Si Djiin devait être un proverbe ou une citation ça donnerait quoi ?
Au choix :
“Rien ne sert de fuzzer, il faut monter le volume”
“La fuzz appelle la fuzz”
“Vouloir la fuzz, l’argent de la fuzz, et la sponso’”
“Avoir les yeux plus gros que l’ampli”
“Tout vient à point à qui sait charger le camion”
“La fuzz est un plat qui se mange fort”
Vos albums préférés de tous les temps ?
Charlélie : Abbey Road - Beatles / Humbug - Arctic Monkeys
Allan : Space Shanty - Khan / Polygondwanaland - King Gizzard and the Lizard Wizard / Lightning at the Door - All Them Witches
Tom : Egg / National Health / Western Culture - Henry Cow / Apocalypse - Mahavishnu Orchestra
Chloé : Buffalo Fuzz - Buffalo Fuzz / Habits - Elephant Tree
Votre regard sur notre époque et la musique de notre temps ?
On est dans une époque tout de même assez formidable en termes de diversité et de richesse tant dans le rock que dans les autres styles. Les moyens techniques dans l’enregistrement musical et le mixage/mastering n’ont jamais été autant accessibles et, même si la musique dite “mainstream” ne nous parle pas forcément toujours, on peut voir que les artistes et les musiciens essaient encore d'innover et de faire évoluer leur art au maximum.
Que peut on vous souhaiter pour l'année qui vient ?
Des salles pleines, de belles rencontres, beaucoup de disques vendus, de bons retours (sur scène aussi !), un nouvel album ?
Le mot de la fin pour les lectrices/lecteurs du scribe ?
C’est grâce à vous qu’on peut et qu’on va continuer à jouer de la musique, notre musique, celle qui vient de nos tripes. Alors on ne peut vous demander qu’une chose : Venez en concert! Remplissez les salles, les clubs, les cafés-concerts! Retournez danser sur de la musique live! C’est ce qui nous permet de continuer. On vous aime.
Djiin's haunted rock reminds us of the great cursed bands of the 60s and 70s, with Coven in their sights, the black and colourful psychedelia of the first Pink Floyd or the 13th Floor Elevators, all of this diabolically coupled with a high stoner, shamanic passages and a taste for the blues of the origins that give Djiin a rare depth. Their progressive constructions sometimes lead them to beautiful post-hardcore explosions. And then the band has a pearl in the person of Chloé, a possessed singer with a wide spectrum. Wow! The Scribe had to know more!
"It is thanks to you that we can and will continue to play music, our music, the one that comes from our guts. So we can only ask you one thing: Come to a concert! Fill the halls, the clubs, the concert cafés! Go back and dance to live music! That's what keeps us going. We love you all"
Hello Djiin! You're a young band from Rennes playing psychedelic and progressive stoner rock, can you tell us more about how the band was born?
The band was born from the meeting between Allan Guyomard (drummer) and Johan Godefroy (former guitarist and bass player of Djiin). Allan was stuck at the Rennes train station and Johan appeared to ask him for a cigarette. They sat down on the terrace to get to know each other and talked about music for a while. The project was born quite quickly. A friend from high school joined them on bass and a few weeks later they met Chloe in a bar. She had a hoarse, raspy voice and Allan asked her if she could sing. The following weekend she came to rehearsal with her harp. Within 3 weeks the band was formed and the concerts started a few months later. Since then the line up has evolved a lot until early 2020 when we arrived at our final line up.
Meandering Soul, your first album, has just been released, and has the charm of 70's progressive rock concept albums with a taste for fuzz and psychedelia and doom. Can you tell us about your influences and what drove you to play this music?
The 70's in rock is a sound aesthetic driven by the technological advances of the time, whether it be amps, effects, recording devices, tape recorders and the number of tracks available. The music could evolve in all possible aspects, both in rehearsal and in recording. For us, it was total creative freedom. And the 70's are an inexhaustible source of inspiration for many musicians of all styles. It's hard to miss Hendrix when you start out on guitar, or Bonham when you're a drummer, or Paul McCartney on bass, Morrison, Joplin or Robert Plant on vocals. We all started with that, but nowadays we listen to a lot of other stuff too. We all have an affinity for different styles of music. Lali loves Beatles-style pop, desert rock and funk. Chloe listens to a lot of blues, stoner psyche/doom and 70's psyche rock. Tom is into 70's prog, concept albums and canterbury, jazz-rock and at the moment Allan is into 90's post-punk/post-hardcore. So even if the 70's bases are very present, our influences evolve according to our listening
It's easy to imagine your music "inhabited" on a stage with all the lysergic trip that it can represent: where are you in terms of concerts? Any dates in mind?
The covid has slowed us down a lot in terms of live performances. We had to cancel several European tours and a big project fell through, but the gigs are gradually picking up. We played this summer on some very nice festivals and we were able to organize a great release party for "Meandering Soul" at the Michelet, in Nantes, on November 6th. Our next gig will be in Rennes, on December 10th 2021, at the Marquis de Sade, with the band Orgöne (of which two of Djiin's members are also part of: Allan and Tom) and a tour is in preparation for next spring with our friends of Wormsand!
Klonosphere has a fine nose for finding gems! How did you meet?
They signed our friends from Howard a while ago, so we asked them for their opinion on their experience with KLONOSPHERE and then we wrote to them to ask if they were interested in following us in this adventure!
Chloe, you seem really haunted by your lyrics and your singing is full of emotion, can you tell us more about the themes you deal with?
Well, first of all, thank you! Indeed singing is a real outlet for me, my lyrics are quite personal although I turn them in a sufficiently metaphorical way for everyone to find their own interpretation. They come from my dreams that I write and put into shape. In the case of Meandering Soul, it is the odyssey of a soul who goes through different stages of her personal search, her search for meaning in her existence and a form of vain purification of her demons that haunt her and catch up with her whatever she does because they make her who she is. These demons are a part of her but also allegories of death and particularly of illness, at least in my personal way of interpreting them, but once again, the interpretation of these symbols is specific to each person's experience. It is important to me, especially on stage but also in the studio, to transmit what I feel in my guts, to sing and shout to the audience my fears, my anxieties but also my hopes and the little things in life that make it possible to savour every moment.
If Djiin were to be a proverb or a quote, what would it be?
Your choice:
"There's no point in fuzzing, you have to turn the volume up"
"Fuzz calls for fuzz".
"Want the fuzz, the fuzz money, and the sponso'"
"Have your eyes bigger than your amp".
"Everything comes to him who knows how to load the truck".
"Fuzz is a dish best served strong".
Your favourite albums of all time?
Charlélie : Abbey Road - Beatles / Humbug - Arctic Monkeys
Allan : Space Shanty - Khan / Polygondwanaland - King Gizzard and the Lizard Wizard / Lightning at the Door - All Them Witches
Tom : Egg / National Health / Western Culture - Henry Cow / Apocalypse - Mahavishnu Orchestra
Chloé : Buffalo Fuzz - Buffalo Fuzz / Habits - Elephant Tree
How do you see our time and the music of our time?
We live in a rather formidable time in terms of diversity and richness, both in rock and in other styles. The technical means of music recording and mixing/mastering have never been so accessible and, even if so-called "mainstream" music doesn't always speak to us, we can see that artists and musicians are still trying to innovate and develop their art to the maximum.
What can we wish you for the coming year?
Full houses, great encounters, many records sold, good feedback (on stage too!), a new album?
The last word for the readers of the scribe ?
It is thanks to you that we can and will continue to play music, our music, the one that comes from our guts. So we can only ask you one thing: Come to a concert! Fill the halls, the clubs, the concert cafés! Go back and dance to live music! That's what keeps us going. We love you all.
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