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Chronique/Review - Français/English - OPHE - Somnium Nocte Mendaciis - 2022 - My Kingdom Music - Avant-garde Industriel/black metal
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Avant-Garde/Industriel/Black Metal
Bargnat XIX, successeur de Bargnat XVIII, de son état civil Christophe Denhez (ex-Demande A La Poussière, Omrade) revient nous hanter avec ce deuxième album halluciné et hallucinant de OPHE.
Après un premier album dont j'avais dit beaucoup de bien en 2018 (chronique ICI et en bas de page) OPHE réussit l'exploit d'aller encore plus loin dans l'expérimentation...
Ophe, c'est un OMNI (objet musical non identifiable). Mettre des étiquettes dessus est compliqué, même si la base du projet reste black metal. Ici, les nervures industrielles se font nombreuses, de mêmes que des riffs/larsens qui traînent, menaçants. Avec "Odalisk Incursio Sub Methaqualone" le premier vrai titre et ses douze minutes, Ophe installe une lugubre et glaçiale atmosphère sur une musique presque atonale, portée par des riffs brouillés par quelque noiserie électronique, la batterie déchaînée, et les vocaux déchirés de Bargnat XIX. Comme nous le suggère la superbe pochette du digipack (signée Mathias Macchabée) l'abstraction se fait reine ici, et les repères sont fatalement brouillés. La fête des morts continue avec "Squirting Cadaveribus", plus mid-tempo et aux atmosphères post-punk palpables, entre Bauhaus et Burzum, Virgin Prunes et Mayhem. Avant-Garde ? Le mot n'est pas ici ursurpé, et n'est pas une pose, mais bien l'adn profond d'Ophe. Si, comme moi, vous êtes de grands amoureux de Blut Aus Nord, DHG, Manes, Ved Buens Ende et tout ce que le black metal offre de plus aventureux, il y a de fortes chances que cet album noir comme la suie et dérangeant au possible trouve son chemin jusqu'à votre âme non rassasiée de sonorités inédites. Car Ophe fait partie de ces courageux qui continuent, vaille que vaille, à creuser dans la matière pour en extraire de nouvelles substances, que de nouveaux muscs viennent éfleurer nos narines avides. Si vous en avez marre d'entendre d'éternels clones d'Immortal et d'Emperor, tentez votre chance chez Ophe, un black metal qui en ressort regénéré, réintroduit dans sa singularité originelle. Car, au fond, malgré le discours théâtral de certains acteurs du mouvement en faisant des caisses sur un intégrisme black metal, le genre n'a produit de bonnes choses qu'en se fichant de la bienséance, en donnant des groupes qui restent des Sex Pistols métallisés, rétifs aux cases et aux genres prédéfinis, et ravis d'emmerder le monde. Le black metal ? C'est du fuck off musical. Ophe, c'est un doigt d'honneur aux concepts trop cuits, à des groupes sans âme et des labels qui les sortent comme des paquets de pâtes. "Partum Chimerae" et son dark ambient industriel vous le rappellera si besoin : vous n'êtes pas ici en territoire confortable, et cette musique n'a aucune vocation à proposer du confort capitaliste vendable à l'infini. Finalement, en 2022, c'est dans l'avant-garde que le black metal survit, dans des territoires où se risquent encore quelques fous d'art qui se fichent du côté commercial des choses.
Si vous êtes déçus car vous avez appris le départ de Christophe de Demande A la Poussière, venez découvrir son univers unique chez Ophe, avec un disque immanquable, comme l'était le premier, dans un genre différent. Une merveille...
https://www.webzinelescribedurock.com/2018/11/demande-a-la-poussiere-band-chronique.html
https://www.webzinelescribedurock.com/2018/11/interview-demande-a-la-poussiere.html
Avant-Garde/Industrial/Black Metal
Bargnat XIX, successor of Bargnat XVIII, from his civil status Christophe Denhez (ex-Demande A La Poussière, Omrade) comes back to haunt us with this second hallucinated and hallucinating album of OPHE.
After a first album of which I had said a lot of good things in 2018 (review HERE and at the bottom of the page) OPHE succeeds in going even further in the experimentation...
Ophe is an UMO (unidentifiable musical object). To put labels on it is complicated, even if the base of the project remains black metal. Here, the industrial veins are numerous, as well as the riffs/larsens that drag, threatening. With "Odalisk Incursio Sub Methaqualone", the first real track and its twelve minutes, Ophe installs a gloomy and icy atmosphere on an almost atonal music, carried by riffs blurred by some electronic noisery, the unchained drums, and the torn vocals of Bargnat XIX. As the superb digipack cover suggests (signed Mathias Macchabée), abstraction is king here, and the reference points are fatally blurred. The party of the dead continues with "Squirting Cadaveribus", more mid-tempo and with palpable post-punk atmospheres, between Bauhaus and Burzum, Virgin Prunes and Mayhem. Avant-Garde? The word is not overused here, and is not a pose, but the deep dna of Ophe. If, like me, you are great lovers of Blut Aus Nord, DHG, Manes, Ved Buens Ende and all the most adventurous things black metal has to offer, there is a good chance that this album, black as soot and disturbing as possible, will find its way to your soul, which is not satiated with new sounds. Because Ophe is one of those brave people who continue to dig into the material to extract new substances, so that new musks come to scour our eager nostrils. If you're tired of hearing eternal clones of Immortal and Emperor, try your luck with Ophe, a black metal that comes out regenerated, reintroduced in its original singularity. Because, basically, despite the theatrical discourse of certain actors of the movement making a big deal about black metal fundamentalism, the genre has only produced good things by not caring about propriety, by giving bands that remain metalized Sex Pistols, resistant to boxes and predefined genres, and happy to piss off the world. Black metal? It's musical fuck off. Ophe is a middle finger to overcooked concepts, to soulless bands and labels that release them like packets of pasta. "Partum Chimerae" and its dark industrial ambient will remind you if needed: you're not in comfortable territory here, and this music has no vocation to offer capitalist comfort that can be sold ad infinitum. Finally, in 2022, it is in the avant-garde that black metal survives, in territories where a few art freaks who don't care about the commercial side of things still venture.
If you're disappointed because you've heard about Christophe's departure from Demande A la Poussière, come and discover his unique universe at Ophe, with an unmissable record, as was the first one, in a different genre. A marvel...
https://www.webzinelescribedurock.com/2018/11/demande-a-la-poussiere-band-chronique.html
https://www.webzinelescribedurock.com/2018/11/interview-demande-a-la-poussiere.html
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