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Chronique - Tenebrisme - Humble Sillon - Autoproduction - black metal atmosphérique DIY
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Et si l'avenir était dans l'humilité ? Et si, à l'ère des réseaux "sociaux" qui ne servent qu'à voir les egos gonfler comme la grenouille qui voudrait se faire boeuf et à déjecter des flatulences inintéressantes à longueur d'année, l'avant-garde se trouvait en fait chez ces artistes qui restent dans la pénombre, privilégiant leur oeuvre sur leur image ? Si tel est le cas Kaelig a pris une bonne longueur d'avance depuis les débuts de son projet d'Ambient Doom instrumental Etna et avec son projet de black metal atmosphérique réalisé en total DIY (de la musique jusqu'à la réalisation de ces magnifiques cd cartonnés qu'il a la gentillesse de me faire parvenir). Kaelig est un artiste, mais égalment, et c'est un mot noble, un artisan, qui creuse ici son "Humble Sillon", ce qui tombe bien puisqu'il s'agit du titre du nouvel album de Ténébrisme !
Après un premier album en 2020 que j'avais vraiment apprecié (cf la chronique en bas de page) revoici donc le versant le plus "black" de Kaelig. Chez lui, les ténèbres se battent en duel avec la lumière, il n'est pas question ici de célébration du malin ou de dire que décidément l'empire de Satan basé dans la Silicon Valley c'est vraiment trop top. Non, Kaelig creuse encore et toujours son sillon, humble peut-être dans l'intention mais toujours aussi beau dans sa réalisation. Toujours largement instrumentale, la musique de Tenebrisme fait avec le black metal ce que Kaelig fait aussi avec le doom dans Etna : une version cotonneuse, parfois stellaire, cosmique, du genre. Ainsi la douce mélancolie qui s'installe lors de l'écoute de "Humble" est-elle une délicatesse de l'âme pour ceux qui sont sensibles à la poésie des choses. Quelle belle manière de passer cette période de fêtes de fin d'année que de se laisser rêver avec la musique de Kaelig, oublier le temps d'un album (que j'ai tendance à écouter en boucle) les vicissitudes de notre époque et les galères du quotidien. Kaelig développe ici des atmosphères oniriques, parfois sombres, mais souvent la lumière pointe au bout du tunnel : les ténèbres étant ici un chemin de croix indispensable pour un jour, qui sait, accéder à la lumière au fond de ce même tunnel.
Avec Humble Sillon Tenebrisme nous donne encore une belle occasion de voyager en musique. A noter que Kaelig nous avait fait une superbe reprise du "Kooyanisqatsi" de Philip Glass sur le premier album, cette fois les honneurs vont à Dead Can Dance (décidément ce garçon a bon goût) avec une très belle version de "Summoning The Muse" . Merci Kaelig pour ce moment de rêverie, on en espère encore beaucoup de ta part.
Pierre
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