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Interview with VitaPhobia - English + Français - An Iranian Dsbm One Man Band ! - Le Scribe Du Rock- Pierre Avril - Un one-man band de Dsbm venu d'Iran !
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INTERVIEW WITH VITAPHOBIA
(dej khim)
Writing depressive, suicidal black metal in Iran? It's a crazy challenge. Yet that's what Dej Khim have been doing since 2014. At the same time, if you're going to risk your neck to make music, it's hardly surprising that it's devoid of any form of hope, abysmally sad and strangely black. Dej was kind enough to answer my questions and, as you will see, his answers are as uncompromising as his music. Darkness of the spirit, Persian poetry, Dej Khim's inspirations even extend to the political and religious situation in his country, which, in his words, contributes to the music of VitaPhobia. In any case, don't be put off and go and listen to and support this subtle and talented artist, for whom darkness is not a petty bourgeois pose... Darkness is Eternal
Pierre Avril 09/07/2023
"Look in the eyes of the dead and you will see your own reflection"
Hello Dej Khim and thank you for answering my questions. So you're a one man band from Iran playing Depressive Black metal ...Can you tell us a little more about you ?
Hello, my pleasure.
My name is Bardia Haddad aka Dej Khim (which means Executioner in old Persian) I am 25 years Old. I started music by playing the piano but when I first discovered Black Metal I just fell in love with it and decided this is the music I want to make.
Between 2015, the year Vitaphobia was founded, and today, you've released four albums and two eps, including the recent "An Ode To The Rot", which is absolutely melancholy... What are you trying to express through your music?
My music really comes from the extreme emotions that I feel and the subjects that really fascinate me.
The main feeling is, as it can be felt through my music, Hatred and Agony and the main subject is Death.
But as for the last EP the thing that fascinated me was the process of rot and decay after death. I wanted to create the atmosphere of a piece of meat that used to be a human now decaying and dissolving into the earth it came from and experiencing eternity in a way, eternal nothingness.
I took
a lot of inspiration from Khayyam 11th
century Persian poet.
Well, of course living here we are limited and can’t afford a lot of luxuries that the so called “first world” countries can.
And since last year things have been quite intense here but my music is focused on a much bigger scale.
I do not write or create for a certain people or certain situation my music is about the misery of the existence of humanity.
I am not political by any means because I despise humanity at it’s core and the only thing that interests me is to spread my hate and agony through my music like a plague.
I do. I live in Mashhad one of the more religious cities of Iran. I have been creating my music in my house with very basic equipment and completely underground since my music is highly illegal but as I mentioned since none of my music is political and in Iran the black metal scene is very underground, I have been able to live here and go unnoticed.
But living here and seeing a lot of the rituals and beliefs here has inspired my music a lot.
I even
credit the religious and political situation here for the creation of
VitaPhobia.
My fascination is with human emotions, the most radical emotions, and the paradox of an ever-seeking consciousness of our mind and the mortality and decaying husk of our body.
Yes, I
am constantly trying to bring new elements to my music. I spend most
of my time studying and analyzing music from different genres and
experimenting with Black Metal.
What's your vision of the
world we live in? And what future do you see for us?
My vision for the world we live in is a rotting carcass and humans as worms crawling about and eating it away.
Your favourite bands?
In no particular order:
Deathspell
Omega, Mgla, Kriegsmaschine, Lunar Aurora, Shining, Nargaroth, Peste
Noire and Taake.
If Vitaphobia had to be a proverb or a
quote?
Look in
the eyes of the dead and you will see your own reflection.
Thank
you, my friend!
Composer du black metal dépressif et suicidaire en Iran ? Le challenge est complètement fou. C'est pourtant ce que fait Dej Khim depuis 2014. En même temps, quitte à risquer sa peau pour faire de la musique, il n'est point étonnant que cette dernière soit dénuée de toute forme d'espérance, d'une tristesse abyssale et d'une étrange beauté noirâtre. Dej a bien voulu répondre à mes questions, et, vous le lirez, ses réponses sont à l'avenant de sa musique : sans compromis. Ténèbres de l'esprit, poésie persane, les inspirations de Dej Khim vont même jusqu'à la situation politique et religieuse de son pays qui, selon ses mots, contribue à la musique de VitaPhobia. En tout cas ne soyez pas dans l'attente et foncez écouter et soutenir cet artiste subtil et talentueux pour qui la noirceur n'est pas une pose petite-bourgeoise... Darkness is Eternal
Pierre Avril 09/07/2023
"Regarde dans les yeux des morts et tu verras ton propre reflet"
Bonjour Dej Khim et merci de répondre à mes questions. Vous êtes un one man band iranien qui joue du Black metal dépressif... Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vous ?
Bonjour, tout le plaisir est pour moi.
Je m'appelle Bardia Haddad aka Dej Khim (qui signifie bourreau en vieux persan) et j'ai 25 ans. J'ai commencé la musique en jouant du piano, mais quand j'ai découvert le Black Metal, j'en suis tombé amoureux et j'ai décidé que c'était la musique que je voulais faire.
Entre 2015, l'année de la création de VitaPhobia, et aujourd'hui, vous avez sorti quatre albums et deux eps, dont le récent "An Ode To The Rot", qui est absolument mélancolique... Qu'essayez-vous d'exprimer à travers votre musique ?
Ma musique vient vraiment des émotions extrêmes que je ressens et des sujets qui me fascinent.
Le sentiment principal est, comme on peut le ressentir à travers ma musique, la haine et l'agonie, et le sujet principal est la mort.
Mais pour le dernier EP, ce qui m'a fasciné, c'est le processus de pourriture et de décomposition après la mort. Je voulais créer l'atmosphère d'un morceau de viande qui était un être humain et qui se décompose et se dissout dans la terre d'où il vient et fait l'expérience de l'éternité en quelque sorte, du néant éternel.
Je me suis beaucoup inspiré de Khayyam, poète persan du XIe siècle.
Le fait que vous vous soyez orientés vers un black metal dépressif a-t-il quelque chose à voir avec le fait que vous soyez iraniens et que vous souffriez de la terrible situation dans votre pays, ou cela a-t-il plus à voir avec votre caractère et votre histoire personnelle ?
Bien sûr, en vivant ici, nous sommes limités et nous ne pouvons pas nous permettre beaucoup de luxes que les pays dits "du premier monde" peuvent s'offrir.
Et depuis l'année dernière, les choses ont été assez intenses ici, mais ma musique se concentre sur une échelle beaucoup plus grande.
Je n'écris ni ne crée pour un certain peuple ou une certaine situation, ma musique parle de la misère de l'existence de l'humanité.
Je ne suis pas du tout politique parce que je méprise l'humanité au plus profond d'elle-même et la seule chose qui m'intéresse, c'est de répandre ma haine et mon agonie à travers ma musique comme une peste.
Vivez-vous toujours en Iran ? Et si oui, comment faites-vous pour faire de la musique dans une dictature islamique ?
Oui, je vis en Iran. Je vis à Mashhad, l'une des villes les plus religieuses d'Iran. J'ai créé ma musique dans ma maison avec un équipement très basique et de manière complètement clandestine puisque ma musique est très illégale mais comme je l'ai mentionné, étant donné qu'aucune de mes musiques n'est politique et qu'en Iran la scène black metal est très clandestine, j'ai été capable de vivre ici et de passer inaperçu.
Mais le fait de vivre ici et de voir beaucoup de rituels et de croyances a beaucoup inspiré ma musique.
J'attribue même la création de VitaPhobia à la situation religieuse et politique qui règne ici.
Pouvez-vous nous parler de vos croyances (et de vos incrédulités) et des messages que vous transmettez à travers Vitaphobia ?
Je suis fasciné par les émotions humaines, les émotions les plus radicales, et le paradoxe d'une conscience toujours en quête de notre esprit et de la mortalité et de l'enveloppe en décomposition de notre corps.
Mon premier objectif de création est personnel. Je veux transmettre et libérer mes émotions et mes pensées sous forme de musique, et l'effet qu'elle produit sur l'auditeur n'est donc pas ma première priorité.
Mais une chose est sûre : je ne souhaite un monde meilleur à personne.
Votre précédent EP, "We are Eternal Now", tendait plus vers le côté épique du black metal, alors que le dernier vous voit revenir au DSBM... Que s'est-il passé ?
Oui, le concept de "We are Eternal Now" concernait l'amour dans sa forme la plus radicale et je me suis dit qu'une approche théâtrale et épique lui conviendrait mieux, mais avec "An Ode To The Rot", les éléments DSBM sont venus très naturellement.
J'ai été dans un endroit assez sombre mentalement ces derniers temps et ce dernier EP en est sorti.
Vous avez également introduit des éléments de ce que l'on pourrait appeler le post black metal dans votre musique ? Un désir d'évolution ? Il est vrai que vous n'avez jamais sorti deux fois le même album !
Oui, j'essaie constamment d'apporter de nouveaux éléments à ma musique. Je passe la plupart de mon temps à étudier et à analyser la musique de différents genres et à expérimenter le black metal.
Quelle est votre vision du monde dans lequel nous vivons ? Et quel avenir voyez-vous pour nous ?
Ma vision du monde dans lequel nous vivons est celle d'une carcasse en décomposition et d'humains qui rampent et la dévorent.
Le seul avenir que je vois est celui de la violence et de la mort, et j'espère pouvoir jouer un rôle, aussi petit soit-il, dans l'avènement de cet avenir.
Vos groupes préférés ?
Sans ordre particulier :
Deathspell Omega, Mgla, Kriegsmaschine, Lunar Aurora, Shining, Nargaroth, Peste Noire et Taake.
Si VitaPhobia devait être un proverbe ou une citation ?
Regarde dans les yeux des morts et tu verras ton propre reflet.
Merci, mon ami !
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