KOMMANDANTUR PORN CLUB
W.O.E
2023
Gothic Metal Industriel, black'n'roll
Dès le départ, KPC se veut un projet détonnant. Créé notamment par Fabrice Buchholtz, également membre du groupe de black metal bordelais Khaos Dei, le combo a oeuvré sur son premier album "Lutétia", paru en 2019 (et chroniqué dans le Scribe, vous trouverez le lien en bas de page) a casser les codes musicaux en proposant un rock gothique qui pouvait se parer d'atours psychobilly, shock rock et rock'n'roll. J'avais d'ailleurs beaucoup aimé l'album (ce que la chronique vous confirmera). Voici venu le temps du deuxième LP avec ce "W.O.E" qui nous présente sa "wide open extreme music". Mais de quoi s'agit-il au juste ?
KPC a rajouté du black metal dans sa formule initiale, et cela frappe dès les premières parties de guitares en tremolo, ce qui donne parfois l'étonnant sentiment d'entendre les Sisters Of Mercy mixés avec Burzum ou Darkthrone. Comme sur "Lutétia", le but de "W.O.E" est de brouiller les pistes au maximum, et de démontrer que la musique extrême peut encore être revisitée sans tomber forcément sur des catégories toutes faites ou des créneaux préalablement établis. J'avais beaucoup aimé "Lutétia" mais je pense que "W.O.E" est encore meilleur, tant les parties plus extrêmes renforcent la noirceur de l'ensemble. Les voix de baryton se mêlent à la perfection avec des guitares hypersaturées et des beats darkwave. Pour peu que vous ne soyez pas trop étroit d'esprit - si vous l'étiez vous ne liriez pas le Scribe Du Rock - vous allez adorer ce mélange équilibré. L'industriel s'invite aussi plus d'une fois, celui des Young Gods ou de l'indus metal façon Ministry, ce qui ne gâche rien. Au final, une atmosphère noire de charbon et malsaine parcourt ce disque sans espoir, et les baudelairiens tels votre serviteur sauront apprécier cet empêchement à conquérir la lumière au fond du tunnel. Les genres s'entrechoquent (electro, trap, ebm, goth, metal, indus, rockabilly) et créent un univers vicié au plus haut point. Le groupe n'a jamais autant mérité son patronyme infâme.
Avec W.O.E KPC tape très fort et l'on se languit la sortie de l'album (à une date que je ne connais pas encore) pour le faire tourner sur nos platines, et perdre encore un peu plus la tête, et pénétrer dans ces paradis artificiels aux allures d'enfers oublier le monde minable qui nous entoure.
Pierre Avril
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